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Méthodologie
Selon le fabricant, le « Chick care » améliore les performances de croissance du poulet de chair en améliorant la croissance pendant la phase de démarrage qui est considérée comme la période la plus critique dans l’élevage du poulet de chair. Cette amélioration de la croissance du poussin au démarrage serait le résultat de plusieurs actions du « Chick care » dont :
– l’amélioration de la consommation alimentaire liée au stimulus visuel ;
– l’amélioration de la thermorégulation ;
– le développement du tube digestif,
– le développement de l’arsenal enzymatique du tube digestif,
– le renforcement du système immunitaire.
Dans notre étude, pour des raisons techniques, nous nous sommes limités à une analyse des effets du produit sur la thermorégulation et les performances de croissance pendant la période de démarrage d’une part et sur l’ensemble du cycle de croissance d’autre part. Il nous semble que cette démarche expérimentale, bien qu’elle ne nous permette pas d’avoir suffisamment d’arguments pour expliquer les éventuelles différences observées entre les oiseaux recevant le « Chick care » et les témoins, offre globalement la possibilité de vérifier si le produit a un réel impact sur la phase démarrage qui pourrait se répercuter sur toute la période de croissance. Nous avons également choisi d’utiliser le « Chick care » sur une semaine du démarrage et sur les deux semaines de cette phase de croissance, alors que le fabricant préconise son utilisation sur toute la période de démarrage. Cette option, au-delà de son intérêt scientifique, a eu comme objectif de savoir si l’utilisation du « Chick care » plus cher que l’aliment classique, peut se limiter à une semaine au lieu de deux, afin de réduire le coût de production. Notre travail a aussi nécessité certaines manipulations comme des prises de température rectale, des pesées hebdomadaires qui sont des sources de stress des poulets. Cependant ces derniers étaient élevés et manipulés dans les mêmes conditions donc nous supposons que les différences de performance qui pourraient être observées pendant l’expérimentation, ne peuvent être liées qu’à l’utilisation ou non du « Chick care » au démarrage.
Effets du « Chick care » sur les poussins au démarrage II.2.2.1 Effets sur la thermorégulation
Les températures ambiantes relevées dans le bâtiment d’élevage pendant la période d’utilisation du « Chick care », sont en moyenne :
– pour la première semaine, de 30,5°C à 31,9°C correspondants aux normes de température ambiante recommandées par CASTELLO (1990) dans la première semaine d’élevage du poulet de chair (29°C à 31°C).
– pour la deuxième semaine, de 28,1°C à 30,5°C, c’est-à-dire supérieures aux normes (26°C à 28°C) recommandées (CASTELLO, 1990).
L’hygrométrie moyenne relevée dans le poulailler a varié entre 67,25% et 68,3% et ces valeurs ne sont pas conformes à celles de 40% à 50% recommandées en élevage du poulet de chair (IEMVT, 1991 ; FEDIDA, 1996). Au total, au cours de cette phase de démarrage, en particulier pendant la deuxième semaine, les poussins ont évolué dans un environnement relativement chaud et humide.
Mais, malgré cette ambiance, toutes les valeurs de température rectale des différents lots de poussins qui varient entre 40,7°C et 41,1°C, sans différence significative entre les lots, répondent aux normes rapportées par VALANCONY (2003). Ainsi, tous les poussins ont pu maintenir une température corporelle normale pendant la période de démarrage quel que soit le régime alimentaire. Ce résultat pourrait trouver son explication par le faible écart de température dans le poulailler par rapport à celle du confort thermique des poussins mais aussi par le fait que, selon SAUVEUR (1988), de 0 à 4 semaines d’âge, les poussins sont beaucoup plus sensibles au froid par une incapacité d’augmenter leur production de chaleur. Cette particularité physiologique des poussins permet de comprendre que le « Chick care » n’ait pas eu d’impact sur la thermorégulation.
Effets sur les performances de croissance
Pendant la première semaine, la consommation alimentaire journalière des poussins a varié en moyenne entre 24,3 et 24, 8g, c’est-à-dire inférieure à celle de 31,42g/jour rapportée par TOSSOU et al. (2014) chez le Cobb 500. Par contre, à la deuxième semaine, cette consommation qui a varié entre 56,6 et 65,9 g/poussin/jour, est globalement supérieure à celle de 60g/jour correspondant à la norme de consommation alimentaire de la souche COBB 500 (COOB, 2012). La consommation alimentaire journalière par poussin pendant cette période de démarrage, est en moyenne de 45.17 g/jour pour les poussins dont l’aliment est de type classique, de 46.97g/jour pour ceux recevant du « Chick care » pendant la première semaine puis de l’aliment classique durant la deuxième semaine et de 46.60 g/jour pour ceux dont l’aliment démarrage est exclusivement du « Chick care», sans différence significative (P>0,05). Autrement dit le « Chick care » n’a pas amélioré l’appétit du poussin au démarrage par rapport à l’aliment classique ; or selon le fabricant, la distribution de cet aliment sur du papier coloré devait stimuler la consommation alimentaire, en favorisant sa perception visuelle par le poussin. Il se pourrait que l’éclairage du poulailler a été suffisante pour que les poussins du lot témoin aient eu une bonne perception visuelle de leur aliment à l’instar de ceux des lots « Chick care ». En effet, selon SAUVEUR (1988), la perception visuelle des oiseaux est maximale lorsque l’éclairage du poulailler est optimal. Les ratios Eau/Aliment que nous avons enregistrés, sont en moyenne 2,28 pour le lot A ; 2,71 pour le lot B et 2,36 pour le lot C. Ces trois valeurs qui ne sont pas significativement différentes, ne répondent pas aux normes de 1,8 à 2 rapportées par HUART (2004). Les valeurs de ratio eau/aliment, montrent que les oiseaux ont beaucoup plus bu de l’eau que consommée de l’aliment ce qui pourrait se justifier par la température ambiante du bâtiment qui, au cours de la deuxième semaine, est plus élevée que celle du confort thermique. En effet, un des mécanismes thermorégulateurs mis en jeu par les homéothermes dont les oiseaux en ambiance chaude, est de réduire leur consommation alimentaire et d’augmenter celle de l’eau (LARBIER et LECLERCQ, 1992 ; BOUZOUAIA, 2015).
Les poids moyens par poussin que nous avons enregistrés sont pour la première semaine de 185,8g pour le lot A ; 217,7g pour le lot B et 226,1g pour le lot C. Dans les trois lots, ces poids sont supérieurs aux objectifs de performances de la souche Cobb 500 qui sont fixés à 177g à la semaine 1 (COBB, 2012). Au terme de la deuxième semaine, le poids moyen par poussin, est de 532,7 g pour le lot A dont l’aliment est exclusivement de l’aliment classique, 596,8 g pour le lot B recevant le « Chick care » pendant la première semaine puis de l’aliment classique au cours de la deuxième semaine et 600,3 g pour le lot C auquel le « Chick care » a été distribué durant toute la phase de démarrage. Ces poids sont également supérieurs à ceux de 511g rapportés par COBB (2012). Les valeurs de GMQ de nos poussins qui sont en moyenne de 32,91g pour le lot A ; 37,19g pour le lot B et 37,42g pour le lot C pendant le démarrage, sont aussi supérieures aux normes de la souche Cobb 500 qui sont respectivement 25,3g et 32,8g à la semaine 1 et 2 soit une moyenne de 29,05g pour la phase de démarrage. La croissance des sujets dans notre étude est également plus rapide que celle enregistrée chez la même souche par TOUSSOU et al. (2014) à savoir des GMQ de 17,18g et 28,89g respectivement aux semaines 1 et 2 soit une moyenne de 23,03g et par SANOGO (2015) avec des GMQ de 18,25g et 15,95g respectivement à la semaine 1 et 2 soit une moyenne de 17,1g. L’indice de consommation moyen pendant la période de démarrage est 1,37 pour le lot A ; 1,26 pour le lot B et 1,25 pour le lot C. Ces valeurs sont inférieures à celles de 1,72 et 2,17 et 2,58 enregistrées par TOUSSOU et al. (2014) et celles de 1,95 à 1,97 rapportées par SANOGO (2015) qui ont tous les deux utilisé la souche COOB 500 avec le même aliment classique que le nôtre. Aussi l’indice de consommation chez les lots de poulet qui ont pris le « Chick care » est meilleure que celui recommandé par LARBIER et LECLERCQ (1992) c’est- à-dire 1,31. La comparaison des performances de croissance des poussins des différents lots au démarrage, a montré que les poids moyens des lots B et C c’est-à-dire ceux qui recevaient le « Chick care », sont significativement (p<0,05) plus élevés que celui du lot témoin ou lot A qui a reçu l’aliment classique. Au terme de cette phase de croissance, le poids moyen par poulet, est de 532,7 g pour le lot A dont l’aliment est exclusivement de l’aliment classique, 596,8 g pour le lot B recevant le « Chick care » pendant la première semaine puis de l’aliment classique au cours de la deuxième semaine et 600,3 g pour le lot C auquel le « Chick care » a été distribué durant toute la phase de démarrage. De la même manière, nous avons constaté que à p<0,05, il existe une différence significative entre le GMQ du lot A et ceux des lots B et C, les poussins dont l’aliment est du « Chick care » ayant une croissance plus rapide que ceux dont l’aliment est classique. Cette même différence a été observée au niveau des indices de consommation.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : RAPPEL PHYSIOLOGIQUE SUR LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR
I.1 Mécanisme de la croissance
I.1.1 La croissance musculaire
I.1.1.1 La myogenèse embryonnaire
1.1.1.2. La croissance post-natale du muscle strié squelettique
1.2 La croissance osseuse
I.1.2.1 L’ossification endoconjonctive ou de membrane
I.1.2.2 L’ossification endochondrale
I.2 Régulation de la croissance
I.2.1 Rôle des facteurs hormonaux
I.2.2 Rôle des facteurs métaboliques
CHAPITRE II : FACTEURS INFLUENÇANT LA CROISSANCE DU POULET DE CHAIR
II.1 Facteurs intrinsèques
II.1.1 Influence de l’âge
II.1.2 Influence du sexe
II1.3 Influence de la race
II2 Facteurs extrinsèques
II.2.1 Facteurs physiques
II.2.2 Facteurs environnementaux
II.2.3 Facteurs sanitaires
II.2.4 Facteurs alimentaires
II.2.4.1 Besoins alimentaires du poulet de chair
II.2.4.1.1 Besoins en énergie
II.2.4.1.2 Besoins en matières azotées
II.2.4.1.3 Besoins en eau
II.2.4.2 Différents types d’aliments volailles
II.2.4.2.2 Aliment croissance
II.2.4.2.3 Aliment finition
II.2.5 Facteurs de régulation de l’appétit
II.2.5.1 Facteurs liés à l’animal
II.2.5.2 Facteurs liés à l’aliment
II.2.5.2.1 Niveau énergétique de la ration
II.2.5.2.2 Niveau azoté de la ration
II.2.5.3 Facteurs liés à l’environnement
II.2.5.3.1 Température ambiante
II.2.5.3.2 Photopériode
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1 Matériel
I.1.1 Le poulailler
I1.2 Les aliments
I.1.2.1 Le « Chick care »
I.1.2.2 L’aliment classique
I.1.3 Les oiseaux
I.1.4 Matériel d’élevage et de contrôle de performance
I.2 Méthodes
I.2.1 Conduite de l’élevage des oiseaux
I.2.1.1 Préparation du bâtiment
I.2.1.2 Mise en lots des poussins
I.2.1.3 Prophylaxie médicale
I.2.1.4 Alimentation des oiseaux
I.2.2 Collecte des données
I.2.2.1 Paramètres d’ambiance
I.2.2.2 Température rectale
I.2.2.3 Consommation alimentaire et d’eau
I.2.2.4 Evolution pondérale
I.2.3 Calcul des paramètres zootechniques
I.2.3.1 Consommation alimentaire et d’eau
I.2.3.2 Gain moyen quotidien
I.2.3.3 Indice de conversion ou de consommation alimentaire
I.2.3.4 Rendement carcasse
I.2.3.5 Taux de mortalité
I.2.4 Evaluation de la rentabilité économique
I.2.5 Analyses statistiques des données
II.1 Résultats
II.1.1 Effets du « Chick care » sur les poussins au démarrage
II.1.1.1 Effets sur la thermorégulation
II.1.1.1.1 Paramètres d’ambiance
II1.1.1.2 Température rectale
II.1.1.2 Effets sur les performances de croissance
II.1.1.2.1Consommation alimentaire
II.1.1.2.2Consommation d’eau
II.1.1.2.3 Ratio Eau/Aliment
II.1.1.2.4 Evolution pondérale
II.1.1.2.5 Gain moyen quotidien
II.1.1.2.6 Indice de consommation
II.1.2 Effets du « Chick care » sur les performances de croissance du poulet de chair sur toute la période d’élevage
II.1.2.1 Consommation alimentaire
II.1.2.2 Consommation d’eau
II.1.2.3 Ratio Eau /Aliment
II.1.2.4 Evolution pondérale
II.1.2.5 Gain moyen quotidien(GMQ)
II.1.2.6 Indice de consommation
II.1.2.7 Poids carcasse et rendement carcasse
II.1.2.8 Taux de mortalité
II.1.3 Effets du Chick care sur la rentabilité économique
II.1.3.1 Estimation du coût de production d’un poulet
II.1.3.2 Estimation de la rentabilité économique
II.2 Discussion
II.21 Méthodologie
II.2.2 Effets du « Chick care » sur les poussins au démarrage
II.2.2.1 Effets sur la thermorégulation
II.2.2.2 Effets sur les performances de croissance
II.2.3 Effets du « Chick care » sur les performances de croissance du poulet de chair sur toute la période d’élevage.
II.2.3.1 Effets sur la consommation alimentaire et hydrique
II.2.3.2 Effets sur l’évolution pondérale
II.2.3. 3 Effets sur le gain moyen quotidien
II.2.3.4 Effets sur l’indice de consommation
II.2.3.5 Effets sur le poids carcasse et rendement carcasse
II.2.3.6 Effets sur le taux de mortalité
II.2.4 Effets du « Chick care » sur la rentabilité économique de l’élevage poulet de chair
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE