Facteurs géopolitiques du marché pétrolier
Généralités
La géopolitique du pétrole est liée actuellement à l’atteinte du pic pétrolier par les grandes puissances. L’approvisionnement de cette matière présente des difficultés majeures en termes de coût de production, de la diminution de cette production, de la diminution des réserves… En effet, la dépendance des pays envers ce produit brut peut justifier la création d’un conflit. Ainsi, le monde pétrolier est confronté à trois crises : une crise du marché du pétrole, une crise géopolitique du monde du pétrole et une crise à l’ère du pétrole.
Les éléments liés aux facteurs géopolitiques
En d’autre terme, les facteurs géopolitiques du marché selon Christophe-Alexandre Paillard sont liés à trois données : l’offre, la demande et l’investissement. L’offre augmente peu alors que la demande croît très vite surtout en Asie, ce qui provoque une plus grande tension sur le marché. L’une des clés pour sortir de la crise est d’augmenter l’investissement. Or, celui-ci n’a pas été fait pour des raisons économiques et géopolitiques rencontrés dans les années 2001 et 2005.
Entre ces dates, les pays producteurs de pétrole ont été confrontés à la guerre en Irak, aux troubles au Moyen-Orient (terrorisme en Arabie), aux troubles sociaux au Venezuela et aux troubles politiques au Nigeria et en Russie (affaire Ioukos, mafia, chantage à la fiscalité exercée par le gouvernement russe). Nous demeurons toutefois dans une forte dépendance vis-à-vis des pays producteurs de pétrole. Si certains disparaissaient, plusieurs phénomènes seraient donc difficilement contrôlables.
Or, l’Europe n’a pas de stratégie à long terme en matière pétrolière, car les effets d’une crise y sont plus limités. De plus, les facteurs monétaires (Euro fort par rapport au dollar) atténuent l’impact financier de la hausse du prix du baril. En revanche, les conséquences sur les évolutions géopolitiques du pétrole débouchent sur des enjeux et des risques mondiaux. Les risques géopolitiques s’accroissent, surtout dans certains pays : o En premier lieu, l’Iran possède auparavant les 15% des réserves mondiales de gaz et 12% des réserves de pétrole. Il détient donc la deuxième place après l’Arabie Saoudite (et devant l’Irak). Ce pays a par conséquent un rôle essentiel sur la stabilité du marché. Or, ce pays a cherché à se doter de l’arme nucléaire, car il se sent menacé par l’Amérique et Israël. L’Iran apporte il y plusieurs décennies une production de 3,5 millions de barils par jour.
Or, si cette production s’arrêtait, le prix sera estimé à atteindre plus de 80$ le baril16 ; o Ensuite, de nombreuses incertitudes pèsent sur l’Arabie Saoudite, surtout avec la survie et la multiplication des réseaux islamistes. Le pays concentre 25% des réserves mondiales de pétrole17. Si sa production diminuera, il est prévu que cela provoquera une crise générale sur le monde ; o Le Golfe de Guinée a pu développer sa production pétrolière depuis les années 1990 (il totalisait alors 2 à 3% de la production mondiale18). Les Américains estiment que la région leur fournira 25% des importations. Cela occasionnerait l’existence des tensions géopolitiques sur les marchés mondiaux puisque la plupart des exportations du Golfe de Guinée seront prévues entre les mains des pays américains ; o Enfin, le régime du président Hugo Chavez au Venezuela est incertain et risque de déclencher une guerre civile.
De cette manière, tous les pays producteurs sont pris dans leur capacité de production. La moindre diminution de quantité de barils produite peut conduire à une hausse du prix de 5 à 6 $19. Alors, la situation sera extrêmement tendue et les conséquences pourraient être nombreuses. Ainsi, les prix pourraient alors atteindre, selon les prévisions, les 300 $20 le baril s’il y a apparition des crises majeures. En ce moment, on reste encore sur l’image des chocs pétroliers au cours desquels l’OPEP maîtrisait tout. Auparavant, la crise était contracyclique c’est-à-dire les prix élevés du pétrole consistent à limiter la croissance économique de plusieurs pays. Or, actuellement, cette crise est devenue procyclique : les prix du pétrole montent avec la croissance forte des pays consommateurs.
Alors, le pétrole est devenu un symbole de la richesse et de la chance. Les situations sont ainsi très différentes mais la clé est d’abord géopolitique. Certains pays affirment que le prix d’équilibre à long terme du pétrole n’a pas changé, ils considèrent que les tensions sur le marché sont les résultats des erreurs d’anticipation de la demande et de chocs imprévisibles sur l’offre. Autrement dit, l’offre disposerait de flexibilité suffisante pour satisfaire à terme le surcroît de demande, notamment en provenance d’Asie.
Contrairement à cette affirmation, pour tant d’autres, la zone d’équilibre des prix du pétrole s’est durablement déplacée vers le haut. Un tel déplacement s’expliquerait notamment par une demande plus forte qui ne pourrait être satisfaite sans une hausse significative du coût marginal de production. Face à la hausse du prix du baril dépassant plus les 100 $, constatée depuis plusieurs mois, la dépendance énergétique et la multiplication des recherches technologiques rappellent que le pétrole est devenu, au cours des décennies, un besoin de la vie quotidienne. Mais comment se présente la production de pétrole depuis un certain temps ?
Production
La production a augmenté de façon continue jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. D’immenses gisements faciles à exploiter étaient capables d’apporter de la production supplémentaire entre 1945 et 1973. Or, à la fin de l’année 1990, plusieurs professionnels du monde pétrolier ont aperçu que la production déclinait depuis 1970. Par ailleurs, une crise encore plus grave eut lieu en 1979, provoquée par la révolution iranienne, la production passa de 66 Mbbs/jour en 1979 à 56 en 1983.
Le niveau de production de 1979 n’est atteint qu’en 1993. De plus, on a constaté que la courbe de production mondiale des pays hormis l’OPEP et la CEI était au sommet en 2001. Mais à la fin de Novembre 2006, deux autres pays ont accepté de joindre l’OPEP : l’Angola (deuxième producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne après le Nigeria de 1,4 millions de barils/jour et 2 millions de barils à la fin de 200722) et l’Equateur. Ensemble, ils contribueront à la production de l’OPEP à hauteur d’environ 2,5 millions de barils/jour23. L’OPEP a alors une croissance de sa production. Or, la situation n’est pas meilleure en Russie, au Nigeria ou au Venezuela, ces pays producteurs pétroliers sont confrontés à des problèmes internes qui bloquent toute l’évolution de leur production. Donc, ceci a contribué à une diminution de la production mondiale de pétrole.
Actuellement, cette production dépasse 3,5 milliards de tonnes dont le Moyen-Orient, la première zone productrice présente plus de 1milliard de tonnes. L’Amérique du Nord, avec plus de 600 millions de tonnes, est la deuxième zone de production. Les pays en transition (ex-URSS) constituent la troisième zone de production, avec 374 millions de tonnes, dont 93 % pour la seule Russie. Au début des années 1960, l’Afrique produisait moins de 100 millions de tonnes. Mais augmenté par les nouvelles productions du golfe de Guinée, elle a bondi au quatrième rang mondial. Le Nigeria en est le moteur (30 % de l’offre africaine), suivi de l’Algérie et de la Libye..
Introduction |