Dans le cadre de la réalisation de la Politique Sectorielle Agricole, il a été prévu parmi ses objectifs spécifiques, l’accompagnement de la mise en place opérationnelle des dispositifs d’appui aux producteurs par l’intermédiaire des Centres de Services Agricoles (CSA) au niveau des districts ruraux.
Dans le cadre du Développement Rural, vu l’importance que revêt le monde agricole pour Madagascar, le Programme Sectoriel Agricole a mis l’accent sur le renforcement des aides à ce monde rural. En effet, 80% des malgaches vit en milieu rural or 75% de la population vit dans une extrême pauvreté. Ainsi, si on veut les sortir de la pauvreté, c’est cette couche de population là qu’il faudra extraire en premier lieu de cette situation. Or, le niveau d’instruction de la population rural est relativement bas car 36,7% sont sans instruction et 54% n’ont pas dépassé le niveau primaire (EPM, 2005). Cette situation rend difficile leur accès aux nouvelles technologies d’information, ce qui limite leur chance de s’améliorer.
Par ailleurs, un manque d’organisation est constaté vu qu’il y a peu d’organisations paysannes qui survivent après le départ d’un projet (UE, 2001). Or, les opérateurs privés ne veulent pas prendre des risques en s’engageant pour des contrats individuels avec les paysans. Toutefois, les besoins en termes de produits phytosanitaires, engrais, matériels et équipements sont énormes en milieu rural.
MATERIEL
Zone d’études
L’étude a été effectuée au CSA Hasina Andramasina. En effet, ce dernier a eu des résultats positifs concernant les demandes des producteurs pour l’année 2009. Il a réalisé 10,8% de la demande sur le plan national. Sur les 107 CSA en cours d’implantation dans toute l’Ile, le CSA Hasina figure parmi les 44 qui sont déjà opérationnels depuis 2009. Le CSA Hasina fait partie de la Zone 4 appuyé par le Projet d’Appui aux Centres de Services Agricoles (PACSA).
Le dynamisme constaté de ses acteurs ainsi que la stratégie orientée client adoptée par l’équipe exécutive constituent une bonne base pour faire tourner le centre. Ainsi, il se révèle être un acteur de développement rural actif. Du fait que le CSA soit un projet nouveau et vu la crise politique et économique actuelle, il s’avère plus pertinent d’analyser l’aspect opérationnel interne au niveau du CSA. En effet, le Centre a été mis en place courant 2009, au moment fort de la crise même du fait que le PACSA a déjà établi un calendrier et est déjà engagé dans toutes les actions nécessaires : notification de son mandat par le Ministère de l’Agriculture, recrutement des agents pour le CSA, contact auprès des autorités officielles, engagement du fonds pour le démarrage des activités, établissement des calendriers des activités auprès des zones d’intervention.
Le début des activités a accusé un retard mais n’a pas été annulé car aurait eu des conséquences considérables sur tout le programme de développement. Les agents engagés ont manifesté leur volonté également de travailler en dépit de la situation. Le fait que la localité est en dehors de la ville leur a été bénéfique également car les manifestations, les mouvements politiques n’ont pas tellement d’écho sur la vie quotidienne des paysans. Par ailleurs, le CSA Hasina est accessible et pas trop éloigné, ce qui constitue un atout non négligeable pour la collecte et le recoupement des informations. Le District d’Andramasina a une superficie de 1370 Km² et comprend 139.217 habitants avec une densité de 101,6 hab/Km² en 2001. Il est formé par 11 communes. (Source : site web Analamanga) .
Revue documentaire
Il s’agit de la recherche d’informations dans la liste des recherches déjà menées dans le domaine de l’étude. La consultation des ouvrages été faite de manière thématique : (i) le développement rural, (ii) la gestion de projet, (iii) le management des organisations. Des ouvrages spécifiques, des rapports, des documents de références traitant directement les questions des stratégies aux services agricoles ont été consultés. Par ailleurs, pour récolter les données, les documents stratégiques inhérents au CSA ont été consultés : termes de références, manuels de procédures, les documents et rapports disponibles afin d’appréhender le sujet.
La webiographie a permis également d’avoir les documents électroniques. Ces derniers ont été aussi consultés pour étoffer la documentation et la connaissance sur le thème traité. Les recherches étaient axées sur :
– La situation des CSA dans la Zone 4 – Analamanga et à travers l’Ile ;
– Les procédures relatives aux CSA ;
– Le management des organisations.
OPERATIONNALITE DU CSA
Processus de mise en place institutionnelle
On peut constater que l’opérationnalisation du CSA Hasina est effective : on a les traçabilités de toutes les procédures relatives à sa mise en place. Toutefois, la création des manuels de procédures par activité devrait être réalisée pour permettre aux différents acteurs de s’y référer dans l’accomplissement de leurs tâches.
COPILO
La dynamisation du COPILO pour la mise en place du CSA a été marquée par la volonté de ses membres de le faire fonctionner. Les membres du COPILO ont cotisé pour ouvrir le compte bancaire du CSA Hasina avant que le budget du ministère ne soit débloqué. Le COPILO est investi de plein pouvoir dans l’exercice de leurs fonctions au sein du CSA. En effet, aucune décision ne devrait être prise par l’EE sans l’aval du COPILO même restreint.
Mandats et renforcement de capacité
Le COPILO est élu pour 2 (deux) ans sauf pour les représentants des institutions officiels : le district eu le CIRDR qui représente le ministère de l’agriculture. Ces derniers sont membres d’office et ont des mandats illimités. Des renforcements de capacités ont été initiés par le PACSA à l’endroit des membres du COPILO notamment en termes de développement personnel comme le leadership, la négociation. Toutefois, vu leur mandat limité, les membres n’ont même pas eu le temps d’appliquer les savoirs ainsi obtenus.
Modalités de fonctionnement
Ils ne reçoivent pas d’indemnité mais leurs frais sont remboursés. Ils ne sont pas salariés pour être membres du COPILO. Toutefois, ils sont motivés car ils éprouvent le besoin d’améliorer leurs conditions de vie et celles de leur entourage. C’est une forme de volontariat qui vise à inciter les citoyens à s’engager pour le développement et à responsabiliser les acteurs à la base. Les membres du COPILO sont des hommes en majorité. L’intégration du genre est quand même constatée car les femmes sont représentées même si c’est pour 28% et elles sont issues du collège des paysans. Etant donné que le président du COPILO doit être issu de ce collège, la benjamine de groupe a été élue par ses pairs pour assurer la Présidence du COPILO. Elle est âgée de 29 ans. Elle est encore jeune car la Politique nationale de la Jeunesse à Madagascar stipule que les jeunes sont ceux âgés de 14 à 34 ans. Elle est capable d’apprendre et d’appliquer.
L’orientation consensuelle, participative, réactive, transparente et la redevabilité sont des éléments clés d’une bonne gouvernance. En effet, durant les réunions, les membres ont tous droit à la parole et participent au débat et aux élections. Au niveau de la méthodologie adopté par le COPILO, ces éléments sont perceptibles mais doivent être renforcés.
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