FACTEURS DE LA BONNE DYNAMIQUE DE LA MANGROVE
Parmi les facteurs qui ont participé au retour progressif de la mangrove, on peut noter : la création de la réserve communautaire de Palmarin, le retour de la pluviométrie et le rôle joué par l’Etat, la population locale et les ONG.
La création de la réserve naturelle communautaire de Palmarin
La situation dégradante de la mangrove a poussé les autorités étatiques, locales en collaboration avec l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à sensibiliser les populations pour la sauvegarde de la mangrove. Ce qui a abouti en 2001 à la création de la réserve naturelle communautaire de Palmarin. Cette réserve qui couvre une superficie de 10430 ha est une partie intégrante de la réserve de biosphère du delta du Saloum. L’installation des agents de la direction des parcs nationaux (DPN) en 2002 pour gérer la réserve a permis la mise en place d’un plan d’aménagement répondant aux soucis de conservation et de valorisation de la biodiversité naturelle. En plus, les écogardes sont formés pour assurer, à coter des agents des parcs, la surveillance et l’application des règles. Ainsi, la coupe et le ramassage du bois de mangrove furent interdits dans toute la réserve. Ce qui a résolu le problème des coupes abusives qui fut l’un des plus grands facteurs de la régression de la mangrove de Palmarin.
L’évolution pluviométrique
Le climat de la CR de Palmarin est de type soudanien. Il est caractérisé par l’existence d’une saison sèche qui dure huit mois (novembre à juin) et d’une saison des pluies qui dure quatre mois (juin à octobre). La pluviométrie est l’un des principaux facteurs qui déterminent l’évolution de la mangrove à travers les apports d’eau douce nécessaires au bon fonctionnement de cet écosystème. Afin de comprendre la dynamique pluviométrique à l’échelle de la zone de Palmarin, nous avons considéré la moyenne pluviométrique (station pluviométrique de Fimela) de la période allant de 1983 à 2012. La principale caractéristique de la pluviométrie à Fimela durant ses trente dernières années reste l’importance des variabilités interannuelles. Ses fluctuations observées sur toute la longueur du graphique sont surtout marquées dans la première décennie.
FACTEURS DE LA BONNE DYNAMIQUE DE LA MANGROVE
Parmi les facteurs qui ont participé au retour progressif de la mangrove, on peut noter : la création de la réserve communautaire de Palmarin, le retour de la pluviométrie et le rôle joué par l’Etat, la population locale et les ONG. 20 Les années les plus pluvieuses appartiennent à la période 2003-2012 et le reste constitue la période la moins pluvieuse avec quelques années excédentaires comme 1988, 1989,1995, 1999, 2000 et 2001. L’évolution de la courbe pluviométrique est positive. La moyenne est de 597,14 mm avec un maximum de 980 mm enregistré en 1989 et un minimum de 207,9 mm enregistré en 1987. Cette situation positive de la pluviométrie observée depuis 1983 permet l’augmentation des apports d’eau douce nécessaire au développement de la mangrove, surtout à Palmarin. Cette dernière a beaucoup souffert de la sécheresse des années 1970 caractérisées par l’augmentation de la salinité des eaux, le développement important des tannes au détriment de la mangrove (Dièye et al. 2013).
Le rôle des acteurs dans la conservation de la mangrove
Les différents acteurs ont chacun en ce qui le concerne, participé activement à l’effort de sauvegarde de la mangrove à Palmarin.
L’Etat
Le rôle de l’Etat et de ses partenaires techniques et financiers dans la lutte contre la dégradation de la mangrove se voit à travers l’intervention de structures comme la DPN, de la DEFCCS, de DEEC et autres programmes.
La Direction des Parcs Nationaux (DPN)
Elle est l’actrice principale de la surveillance et de l’application des règles de gestion de la réserve communautaire de Palmarin. Elle est la seule structure habilitée à sanctionner en cas de coupe de bois de mangrove. En plus de la collaboration étroite qu’elle entretient avec les autorités locales et la population, elle participe aussi à la sensibilisation de la population quant à l’intérêt de préserver la biodiversité, de comprendre le bénéfice à long terme d’une gestion durable des ressources naturelles. La DPN assure le suivi de la faune aviaire et dispense aussi des formations aux écoguides.
La Direction des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des Sols (DEFCCS)
La DEFCCS de Fimela s’illustre dans la gestion et la conservation de la mangrove par la fourniture de pépinières aux populations locales lors des activités de reboisement.
La Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC)
Elle a beaucoup participé à la protection de l’environnement par le reboisement, la diversification des activités économiques dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’Adaptation aux Changements Climatiques et Côtiers en Afrique de l’Ouest (ACCC).