EXTRAITS DE FEUILLES D’Astrotrichilia parvifolia
IMPORTANCE DES PLANTES MEDICINALES
Dans le monde
Selon les pays, sorciers, guérisseurs, curanderos, tradipraticiens, herboristes et récemment biochimistes végétaux savent tirer parti des principes actifs synthétisés par des plantes médicinales du monde. L’usage des plantes médicinales n’est pas uniquement une lointaine coutume ; 90% de la population mondiale utilise encore uniquement des plantes brutes et des extraits non raffinés de plantes pour se soigner (Duke, 1985; Balandrin et al., 1993). En 1986, environ 119 substances chimiques obtenues à partir de 91 espèces végétales étaient utilisées comme des médicaments importants dans 62 classes thérapeutiques. En 1995, sur les 25 produits pharmaceutiques les mieux vendus dans le monde, 12 étaient d’origine Synthèse bibliographique 16 naturelle (Baker et al., 1995). En 1999, environ 139 000 métabolites secondaires ont été recensés dans le dictionnaire des produits naturels et environ 4 000 nouvelles molécules sont recensées chaque année (Verpoorte, 1999). La valeur commerciale de composés bioactifs d’origine végétale se situerait aux alentours de 30 milliards de dollars par année dans le monde entier (Deans et Svoboda, 1990). Des plantes supérieures sont à l’origine d’environ 120 médicaments commerciaux, et entre 10% et 25% de tous les produits de prescription renferment au moins un principe actif issu d’une plante supérieure (Duke, 1993). En Asie du sud, environ 800 millions de personnes se traite par des plantes. En effet, en Chine, les préparations à base de plantes représentent entre 30 et 50% de la consommation totale de médicament (WHO, 2005). L’Inde a une riche tradition en matière d’utilisation et de conservation de plantes médicinales, soutenue par des pratiques socio-culturelles comme l’adoration des plantes et des animaux et la protection des bois sacrés. Aux États-Unis, il existe environ 1 800 espèces de plantes médicinales disponibles commercialement. Environ 25% de tous les médicaments vendus proviennent des produits naturels, tandis que 25% résultent des modifications structurales des molécules naturelles. Depuis la préhistoire, les chamans ainsi que les sorciers et les sorcières d’Eurasie et d’Amérique ont acquis des connaissances très poussées sur les plantes médicinales. Des centaines d’autres espèces étaient également utilisées par les Premières nations du Canada (Arnason et al., 1981). Une enquête réalisée en 1997 a montré que 23 % des Canadiens ont déjà utilisé des plantes médicinales. Synthèse bibliographique 17 En Afrique, selon l’OMS, plus de 80% de la population ont recours à la médecine traditionnelle et aux plantes médicinales pour ses soins de santé primaire. Le manque de médicament essentiel, l’insuffisance des soins de santé, le coût élevé des médicaments et les habitudes socio-culturelles des populations expliquent le recours aux pratiques traditionnelles à base de plantes médicinales. À l’île de la Réunion, les plantes médicinales constituent une ressource thérapeutique fréquemment mobilisée par les personnes atteintes d’un cancer. (Desprès, 2011)
Les plantes médicinales à Madagascar
A Madagascar, dysenterie, toux, céphalées, fièvre se traitent par différents modes d’emploi de feuilles, racines, écorces aux vertus reconnues. La décoction donne un tambavy, qui est un breuvage amer faisant partie du quotidien de la plupart des malgaches. Son contenu est fonction de l’usage. Parmi les plantes médicinales les plus connues, on peut citer :(Rakoto-Ramiarantsoa, 1995) • le mandravasarotraou Cinnamomsa fragrans, signifiant plante qui vient à bout des maux les plus difficiles, est une plante qui a le pouvoir de servir d’antidote aux poisons, de défendre l’organisme et de purifier le sang. La grippe, la toux, la fièvre, les bronchites et les infections du foie peuvent être traitées par le mandravasarotra. Elle a également des propriétés thérapeutiques permettant de protéger le corps contre certaines maladies chroniques comme l’hypertension, les dermatoses et les rhumatismes. Ces pouvoirs mystérieux découlent de sa richesse en phénols, en thymol, en carvacols et bien d’autres principes actifs. Elle est d’ailleurs recommandée à titre de remède complémentaire pour le traitement de certains types de tumeurs ; • le Katrafay ou Cedrelopsis grevei : l’huile de cette plante est préconisée en massage dans les fatigues générales, les lumbagos, les sciatiques et névralgies ; • le talapetraka ou Centella asiatica est bu, contre les maux de ventre, le Mahatanandro ou Drosera ramentacea est préparé et utilisé de la même façon pour soigner les céphalées ; Synthèse bibliographique 18 • la préparation à base de tiges et de feuilles de kijejy (Vernonia sp.) est utilisée pour stimuler l’appétit ; • le voafotsy (Aphloia theiformis) a un gout doux, il est utilisé comme fébrifuge et calme les maux de tête ; • le vahona ou Aloe vahombe a de multiples vertus : Il a un effet cicatrisant, renforce les défenses immunitaires, agit sur tout l’appareil digestif. Il est utilisé en prévention de certaines formes de tumeurs et de maladies de dégénérescence. C’est aussi un antiinflammatoire naturel. Il est considéré comme facteur de jouvence et de longévité en prise quotidienne (Solar et al., 1980 ; Ralamboranto et al., 1982 ; Brossat et al., 1987 ; Ralamboranto, 1988 ). Selon l’OMS, 70% de la population locale utilisent les plantes médicinales pour se soigner. En plus de leur utilisation sur le territoire malgache, plusieurs d’entre ces plantes sont exportés dans les pays étrangers comme l’Europe, l’Asie et les Etats-Unis (Alain, 2012).
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