Explication de la polyréférentialité deguarango

Vers une chaîne sémiotique transcendant le micro-paradigme de l’« angoisse »

En examinant la référence du vocable zangarriana, on distingue les idées de « tristesse » et de « paresse » :
Zangarriana (Der. de zángano. Corominas, s.v. zángano. 1821, CORDE)1. f. coloq. Enfermedad leve y pasajera, que repite con frecuencia; p. ej., la jaqueca periódica.2. f. coloq. Tristeza, melancolía, disgusto.3. f. Veter. Especie de hidropesía de los animales.4. f. Cuen. galbana1. (DRAE)616
On pourrait attribuer cette idée de « déplaisir » xprimable par zangarriana à l’entrée dans le paradigme du « rétrécissement » en nous appuyant sur les déductions de Fónagy désignées plus haut. Nous avons en effet abordé les cas de angurria, cancamurria ou angostura ainsi que engurria qui désignent directement cette idée de « tristess ». Si l’on extrait le terme angurria de la chaîne sémiotique ci-dessus, il est possible de l’intégrer par une nouvelle concaténation.
Angostura Angurria (rapport [ostura] / [urria]) engurria (modulation d’aperture [a] / [e]) zangarriana (correspondances commutatives [θ] / [Ø], [u] / [a] et [Ø] / [na]) cancamurria (modulation de voisement [ank] / [ang] et analogie [rria])619 murria (rapport de composition, sortie du champ saillanciel).
Nous avons ajouté le terme murria évoqué plus haut car nous souhaitons traiter ici nu nouveau problème qui implique la majorité des termes. Si l’idée de « tristesse » rappelle celle de « pleurs », nous pouvons évoquer l’implication de la saillance {RR} comme galfarro référant à une idée de « dispersion » ou de « fluidité ». Nous avons en effet constaté au chapitre premier que correr était actualisé par {RR} du fait de l’idée d’« écoulement ». En l’occurrence, si angostura ne peut entrer dans cette structure en {RR}, tous les autres en ont la capacité formelle [rr]. Et murria n’ayant pas, quant à lui, la possibilité sémiologique d’intégrer la structure en {nasale x vélaire}, il n’a pu le faire, comme nous l’avons vu, que par composition.
Ainsi, l’on peut supposer que angurria (cf. l’emploi de « micción dolorosa »), engurria, zangarriana et cancamurria sont actualisables par les deux saillances par deux biais distincts : d’une part, l’idée de « rétrécissement» (liée à celle de « déplaisir ») et d’autre part, l’idée d’« écoulement » (des larmes). On peut y ajouter le vocable zangarrear (« [t]ocar o rasguear sin arte en la guitarra ». DRAE; s.v. zangarrear) qui renvoie à un « son prolongé » faisant penser à l’idée d’« étendue » tel berrido (“voz del becerro”), porra (« conjunto de gritos ») ou discurrir (« correr »), torrente (« corriente »), derramar (« verter, esparcir »), par exemple.620
Mais ce n’est pas là la seule aptitude saillanciell e de angurria. Ce signifiant, issu d’une fausse séparation de estangurria (« micción dolorosa ») en deux segments esta x angurria, est venu à évoquer en Amérique hispanique l’idée de « deseo vehemente o insaciable », « hambre » ou « avidez, codicia » (cf. DRAE, s.v.) Et ces notions font plus penser à un « rétrécissement » (de l’estomac ou autre). Dans le cas de angurria, c’est donc une saillance ou une autre qui peut être actualiséecomme on le remarque en contexte : angurria de dinero, inaudita en quienes nunca manifestaron por él mayor apego.
(75) Si está permitido por la ley, no es antiético queun candidato se postule al mismo tiempo a dos cargos o curules. Digamos a una senaturía y una diputación. Pero, si no es inmoral, al menos el hecho expresa dos cosas: inseguridad y angurria de poder622
(76) Yo te vi de angurria comer demasiado rápido, sin masticar casi.
– Desde que me desperté que estoy pensando lo mismo, eso me debe haber hecho mal, cuando puedo estudiar no me pasa eso. No me lo puedo sacar de la cabeza.623
(77) Era tanta la aflición / y la angurria que tenían / que tuitos se me venían / donde yo los esperaba / uno al otro se estorbaba / y con las ganas no vían.624
(78) A veces, para mayor tormento, se espantaban las ganas de sólo pensar en la lata, que venía, que no venía, que ya tardaba, que acaso se olvidaron -lo que no era raro-, o se les rompió la cuerda […], con baño para alguno de los c ondenados; de pensar en el vaho que despedía, calor de huelgo humano, en los bordes filudos del cuadrado recipiente, en el pulso necesario, y entonces, cuando las ganas se espantaban, a esperar el otro turno, a esperar veintidós horas entre cólicos y saliva con sabor a cobre, angurrias, llantos, retortijones y palabras soeces, o en caso extremo a satisfacerse en el piso, a reventar allí la tripa hedionda como perro o como niño, a solas con las pestañas yla muerte.625
L’on distingue dans les exemples 74 à 76 plus l’idée (directe ou non) de « rétrécissement » et plus celle de « chagrin » dans les exemples 77 et 78. En l’occurrence, le champ sémantique est même d’autant plusrestreint que les deux champs saillanciels se recoupent dans des idées proches, comme dans le cas de galfarro. On trouve donc un transcendement par analogie du micro-paradigme de l’« angoisse » dans son sens large, qui conduit vers un autre champ saillanciel par le biais du sens et de la forme.
Poursuivons avec l’étude du signifiant graphique, car, quoique la saillance {nasale x vélaire} soit de nature articulatoire, il nous a ét possible de rencontrer des cas de corrélations basées sur l’aspect scriptural du signifiant.

L’exploitation du signifiant graphique pour l’étude de angina

La prise en considération de la forme graphique ang- permet en l’occurrence l’intégration d’un autre terme : angina [anχína].
Soit, les acceptions données par leDRAE : Angina (De angina, de angere, “sofocar”, 1537. Corominas, s.v.) 1. f. Inflamaci ón de las amígdalas o de estas y de la faringe. » U. m. en pl. con el mismo significado que en sing. 2. f. pl. coloq. amígdalas. (DRAE)
Angina de pecho 1. f. Med. Síndrome caracterizado por accesos súbitos de corta duración con angustia de muerte y dolor violento que desde el esternón se extiende ordinariamente por el hombro, brazo, antebrazo y mano izquierdos. (DRAE)
Ángor (Del lat. angor [pectoris]) 1. m. Med. angina de pecho. (DRAE)
Angurria, angina et ángor/ angor peuvent tous évoquer une idée de « douleur » (cfFónagy,. supra). Il faut certes ne pas omettre que c’est l’articu latoire qui est le premier facteur de motivation ici, mais cela ne doit pas faire oublier l’étymon latin angere (« sofocar ») est en lien « grapho-sémantique » étroit avecangustia, angunia (idem), angurria (« hambre »), etc. Au contraire, le signifiant graphique autorise à al ler au-delà de l’étymologie et à lier des signifiants proches sémantiquement, voire de même amillef et dont la correspondance phonétique a été progressivement mise à mal.
D’ailleurs, la quête de corrélations de ce type nous amène à ajouter ganglios, qui peut commuter en argot avec anginas pour référer aux « seins » selon L’Argotnaute (s.v. ganglios). 626 La motivation se trouverait donc, au moins en partie, au niveau du choix du signe, où se trouve la correspondance sémiologique, pour la métaphore argotique. D’autres facteurs de rapprochement tels l’analogie de l’aspe ct (rondeur) ou la contiguïté (proximité physique) doivent certainement aussi entrer en ligne de compte.
Pour résumer, nous pouvons dire que si angurria, angustia et angostura (et dérivés) sont en corrélation totale (basée sur les facettesphonique, articulatoire et graphique), il n’en va pas de même pourangina qui ne peut évoquer l’idée de « convoitise » ou d’« étroitesse » mais seulement de « douleur ». Le champ référentielcommun est donc moindre que dans le cas d’une corrélation totale. Il reste qu’un lien analogique existe comme en témoignent les possibilités commutatives mentionnées tant dans leregistre courant que plus argotique. Ce paradigme donne aussi lieu à d’autres idées qui en montrent davantage la spécificité, comme celle de « pointe » ou de « resserrement ».

Le micro-paradigme des idées de « resserrement » et de « pointe » : explications

Il est possible d’inclure les vocables référant à un « resserrement », à un « rétrécissement » au sens strict, à un « angle » ou encore à un « objet pointu », et de les rapprocher du micro-paradigme de l’« angoisse » car eux aussi sont liés à la notion d’« étroitesse ». La formation d’un angle ou d’une pointe se fait effectivement par rétrécissement. Commençons par l’idée du « resserrement » rattachable par le biais du versant graphique.

De nouvelles exploitations du signifiant graphique : cincha, cinta (cinto, cintura)

Voici, en tout premier lieu, quelques-unes des acceptions proposées par leDRAE : Cincha (Del lat. cingŭla, “ceñidores”, 1400. Corominas, s.v.) 1. f. Faja de cáñamo, lana, cerda, cuero o esparto, con que se asegura la silla o albarda sobre la cabalgadura, ciñéndola ya por detrás de los codillos o ya por debajo de la barriga y apretándol con una o más hebillas. DRAE() Cinta (Del lat. cincta, f. de cinctus, “cinto”, 1012. Corominas, s.v.) 1. f. Tejido larg o y estrecho de seda, hilo u otra fibra, y de uno o más colores, que sirve para atar, ceñir o adornar.2. f. Tira de papel, talco, celuloide u otra materia flexible.3. f. cinta impregnada de tinta que se usa en las máquinas de escribir.4. f. cinta cinematográfica.5. f. cinta magnética.6. f. casete (cajita de plástico que contiene una cinta magnética).7. f. Red de cáñamo fuerte, paraescarp atunes. (DRAE) Cinto (Del lat. cinctus, de cingĕre, “ceñir”, 1490. Corominas, s.v. cinta) 1. m. Faja de cuero, estambre o seda, que se usa para ceñir y ajustar la cintura con una sola vuelta, y se aprieta con agujetas, hebillas o broches.2. m. cintura (parte estrecha del cuerpo sobre las caderas). (DRAE) Cintura (Del lat. cinctūra, 1705. Corominas, s.v. cinta) 1. f. Parte más estrecha del cuerpo humano, por encima de las caderas.2. f. Parte de una prenda de vestir que corresponde a esta parte del cuerpo.3. f. Cinta o pretina con que las damas solían apretar la cintura para hacerla más delgada.4. f. Arq. Parte superior de la campana de una chimenea, donde empieza el cañón.5. f. Mar. Ligadura que se da a las jarcias o cabos contra sus respectivos palos. (DRAE) Ceñir (Del lat. cingĕre, Cantar de Mio Cid. Corominas, s.v.) 1. tr. Rodear, ajustar o apretar la cintura, el cuerpo, el vestido u otra cosa.2. tr. Dicho de una cosa: Cerrar o rodear a otra.3. tr. abreviar (reducir a menos).4. tr. Mar. ir de bolina.5. prnl. Moderarse o reducirse en los gastos, en las palabras, etc.6. prnl. Amoldarse, concretarse a una ocupación, traba jo o asunto. (DRAE) Cíngulo (Del lat. cingŭlum, de cingĕre, “ceñir”, 1275. Fecha del CORDE) 1. m. Cordón o cinta de seda o de lino, con una borla en cada extremo, que sirve para ceñirse el sacerdote el alba.2. m. Cordón que usaban por insignia los soldados. ( DRAE)

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