Exemples de sources de douleurs liés aux systèmes de production ou aux pratiques d’élevage

Exemples de sources de douleurs liés aux systèmes de production ou aux pratiques d’élevage

Les pratiques d’élevages à la fois courantes et reconnues comme à l’origine de douleur chez les bovins sont principalement au nombre de deux : la castration et l’écornage. Néanmoins, on peut signaler également comme pratique potentiellement à l’origine de douleur les pratiques utilisées pour l’identification des animaux, cette dernière étant obligatoire. La pratique la plus fréquente consiste en la pose de boucles en plastique sur chacune des oreilles de l’animal (AHAW Panel, 2009).

Les alternatives sont le tatouage mécanique ou à l’azote, ou la pose d’implants ou de puces électroniques. Si elle est correctement pratiquée, la pose de boucle n’engendre pas de complications. Cependant nous ne traiterons pas davantage des conséquences douloureuses de

ces pratiques du fait qu’elles sont probablement moins douloureuses que les autres interventions fréquentes chez les bovins (castration, écornage) et qu’il existe peu de données bibliographiques. L’éco-conditionnalité des aides prend en compte cet aspect « douleur » et fait référence aux recommandations du conseil de l’Europe disponibles sur le site web du conseil1. Les principaux points sont les suivants :

« – 1. Les opérations entraînant la perte d’une quantité significative de tissu ou la modification de la structure osseuse des bovins doivent être interdites, et en particulier : • la modification ou la mutilation de la langue ; • l’écornage par d’autres moyens que l’ablation chirurgicale des cornes ; • l’amputation de la queue. 

2. Des exceptions aux interdictions prévues au paragraphe 1 peuvent être faites : • pour des opérations réalisées à des fins de médecine vétérinaire ; • pour les opérations suivantes, qui peuvent uniquement être réalisées dans l’intérêt des animaux ou si nécessaire pour la protection des personnes en contact direct avec eux, et selon les conditions énoncées aux paragraphes 3 et/ou 4 ci-dessous :

i. la destruction ou l’ablation à un stade précoce de la partie produisant la corne (disbudding) afin d’éviter l’écornage ; ii. l’écornage, si réalisé, par l’ablation chirurgicale des cornes ; iii. la pose de boucles nasales aux taureaux et aux vaches ; • pour les opérations suivantes, qui devraient être évitées dans la mesure du possible, mais qui peuvent être effectuées conformément aux paragraphes 3 ou 4 ci-dessous et dans les conditions suivantes :

i. la castration des taureaux et des veaux mâles, de préférence par l’ablation chirurgicale des testicules, mais à condition de ne pas utiliser des méthodes causant des douleurs ou angoisses inutiles ou prolongées ; ii. la castration des vaches pour l’engraissement, si elle est permise par la législation nationale ; iii. l’entaillage ou le poinçonnage des oreilles des animaux s’ils sont requis ou permis par la législation nationale.

3. Les opérations au cours desquelles l’animal subira ou risquera de subir des douleurs considérables doivent être effectuées sous anesthésie locale ou générale par un vétérinaire ou toute autre personne qualifiée, conformément à la législation nationale.

De telles opérations comprennent la castration des vaches, l’écornage, la destruction ou l’ablation à un stade précoce de la partie produisant la corne (disbudding) au moyen de méthodes  chirurgicales ou au moyen d’une cautérisation par brûlure sur des animaux ayant plus de quatre semaines d’âge et devraient comprendre la castration et la vasectomie.

Les opérations ne nécessitant pas d’anesthésie doivent être réalisées sur les animaux de façon à éviter toute douleur ou angoisse inutiles ou prolongées. De telles opérations peuvent être effectuées par un personnel expérimenté, et comprennent, selon les conditions énoncées au paragraphe 2 ci-dessus :

• la destruction ou l’ablation de la partie produisant la corne sur des animaux n’ayant pas dépassé quatre semaines de vie : i. au moyen de la cautérisation chimique ; ii. au moyen de la cautérisation par brûlure, à condition que l’instrument utilisé produise une chaleur suffisamment élevée pendant une période minimale de dix secondes ; • la pose de boucles nasales aux taureaux et aux vaches ; • l’entaillage ou le poinçonnage des oreilles des animaux.»

. Cas de la castration Chez les bovins, compte-tenu des statistiques agricoles, on peut estimer que 5 à 9% des veaux mâles sont castrés. Les raisons invoquées pour castrer les bovins sont multiples. La première est de permettre en système herbager l’élevage conjoint sur des mêmes pâtures de jeunes femelles (génisses) et de mâles (en l’occurrence castrés : des bœufs).

La castration diminue également l’agressivité et améliore la docilité des animaux mâles (Kent et al., 1995; Stafford & Mellor, 2007) de même qu’elle diminue les taux de testostérone et donc l’activité sexuelle des animaux (Fisher et al., 1996; Fisher et al., 2001; Stafford & Mellor, 2007; Stafford et al., 2002).

Cela permet de maîtriser les accouplements et d’éviter les accouplements non désirés, de même que de diminuer les risques de transmission de maladies vénériennes. Enfin, la castration influe également sur la qualité des carcasses. Ainsi les carcasses des animaux castrés possèdent une viande plus tendre et plus persillée que des mâles entiers (Fisher et al., 2001; Kent et al., 1995); (Faulkner et al., 1992). Les raisons sont identiques chez les ovins.

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