Bilan des examens parasitologiques des urines au Centre d’Analyses de Biologie Médicale (CABM) du Centre Hospitalier Abass Ndao (CHAN) du 1er janvier au 30 septembre 2013
Ainsi, les parasitoses, par leur diversité, leur distribution géographique et leur effet négatif sur les populations constituent un véritable problème de santé publique dans de nombreux pays en voie de développement, notamment au Sénégal. L’hygiène défectueuse, l’insuffisance de connaissance sanitaire et le manque d’eau potable en font une cause de morbidité non négligeable. Plusieurs études ont été faites sur les parasitoses au Sénégal, surtout en milieu rural. En ce qui concerne les zones urbaines, peu d’enquêtes ont été effectuées, notamment dans la région de Dakar. C’est pourquoi, nous avons entrepris de faire une enquête sur le bilan des examens parasitologiques des urines au Centres d’Analyses de Biologie Médicale (CABM) du Centre.
Examen parasitologique des urines
L’examen parasitologique des urines est un examen de biologie médicale, recherchant les parasites qui séjournent pendant une phase de leur cycle dans les urines. Il est essentiellement utilisé pour la recherche des œufs de Schistosoma haematobium et de Trichomonas vaginalis. Le parasitisme (du grec para, « à côté » et sitos, « blé, pain ») est une relation biologique dont un des protagonistes (le parasite) tire profit (en se nourrissant, en s’abritant ou en se reproduisant) aux dépens de l’autre. Les parasités sont, quant à eux, appelés hôtes. Les organismes qui ne sont pas parasites sont qualifiés de « libres ». Le parasitisme est un mode de vie ou survie, parfois défini par l’exploitation du vivant par le vivant .On considère différents types de parasitisme selon la position du parasite dans l’hôte :
L’infection urinaire (IU) est un terme générique pour désigner une présence bactérienne, parasitaire et/ou fungique dans les urines, sachant que l’urine normale est stérile. Les infections urinaires dues à des parasites sont très rares. De loin la forme d’infection urinaire la plus courante, la cystite touche presque uniquement les femmes. Il s’agit de l’inflammation de la vessie. La cystite s’accompagne normalement d’une urétrite, l’inflammation de l’urètre. Si l’infection touche uniquement l’urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l’appelle urétrite. Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible (IST) courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir.
L’appareil urinaire (Annexe 1)
Le système ou appareil urinaire est l’un des principaux systèmes d’organes constitutifs du corps humain. Il permet l’évacuation des produits du catabolisme du corps humain sous forme liquide, l’urine, et assure par conséquent, l’épuration du sang ainsi que le maintien de l’homéostasie au sein de l’organisme. On peut considérer le système urinaire comme une succession d’organes rétro et sous-péritonéaux qui sont : les deux reins, les deux uretères, la vessie, l’urètre. Le rôle essentiel de l’appareil urinaire est la formation de l’urine. Il élimine du sang les déchets provenant de la destruction des cellules de l’organisme et de la digestion des aliments. On démontre le mécanisme de la formation des urines par 3 étapes essentielles : filtration glomérulaire, réabsorption tubulaire, sécrétion tubulaire.
Caractéristique de l’urine
L’urine est un liquide jaune pâle, ambré, limpide à l’émission, d’odeur safranée et légèrement acide. Elle est constituée d’eau, dans laquelle sont dissoutes des substances minérales (sodium, potassium, calcium, magnésium, chlorure, sulfates, phosphates) et organiques (urée, créatinine, acide urique, acides aminés, enzymes, hormones, vitamines), et contient des globules rouges et des globules blancs en faibles quantités (moins de 5 000 par millilitre). On ne trouve normalement dans l’urine ni sucres, ni protéines, ni bactéries et ni parasites. Le volume d’urine excrété est normalement compris entre 0,5 et 2 litres par 24 heures, mais varie en fonction de l’âge du sujet, de la quantité de boissons qu’il a absorbée, de son alimentation, de son activité physique, du climat, etc. [15]. La Trichomonose uro-génitale est une IST (Infection Sexuellement Transmissible) (Annexe 2) bénigne, cosmopolite et fréquente, due à Trichomonas vaginalis, protozoaire flagellé, parasite des voies uro-génitales, mais qui peut être rencontré au niveau de la bouche, des amygdales, du rectum, en fonction des pratiques sexuelles.
Trichomonas vaginalis appartient au phylum des Sarcomastigophora, au sous-phylum des Mastigophora, à la classe des Zoomastigophora, à l’ordre des Trichomonadida, à la famille des Trichomonadidae, au genre Trichomonas avec deux sous- genres : le sous-genre Tétratrichomonas et le sous-genre Pentatrichomonas regroupant respectivement les espèces pathogènes de l’homme avec l’espèce T. intestinale (Leuckart, 1879) et l’espèce T. vaginalis (Donné, 1836) qui est retrouvée dans les urines. Parasite strictement humain, il n’existe que sous forme végétative et meurt rapidement dans le milieu extérieur. Très sensible à la dessiccation, sa transmission d’un individu à un autre ne peut s’effectuer qu’en milieu humide. Il peut survivre 1 à 2 heures sur une surface humide et jusqu’à 24 heures dans les urines ou le sperme. Les conditions optimales de croissance sont une température de 35-37°C, un pH de 5,5- 6, en anaérobiose. Il s’agit d’une parasitose très fréquente puisque l’OMS estime que 170 millions de personnes sont atteintes chaque année dans le monde dont 5 millions uniquement aux Etats-Unis. C’est une IST, mais on ne peut exclure la possibilité de contamination par du linge de toilette humide. On peut noter la fréquente coexistence Trichomonas + Candida albicans, mais également l’association avec d’autres microorganismes : gonocoque, Chlamydia, mycoplasmes, VIH.