EVOLUTION MORPHOSEDIMENTAIRE DU LITTORAL AU SUD DE GANDIOLE APRES L’ENSABLEMENT ARTIFICIEL DE LA PLAGE

EVOLUTION MORPHOSEDIMENTAIRE DU
LITTORAL AU SUD DE GANDIOLE APRES
L’ENSABLEMENT ARTIFICIEL DE LA PLAGE

 Les Formations du Secondaire et du Tertiaire

Après la longue période continentale du Paléozoïque, la mer envahit les régions côtières du Sénégal au Jurassique et s’avance du Crétacé à l’Eocène en un vaste golfe sur le SW de la Mauritanie et la majeure partie du Sénégal. Elle dépose des sédiments marins (calcaires, argiles et sables), recouverts soit par la série détritique du Continental Terminal (Michel, 1969) soit par les calcaires, grès et cuirasses du reste du Tertiaire.

Le Secondaire 

Les coupes géologiques faites à travers le bassin du Sénégal par Spengler et al. (1966) et Michel (1969) et les sondages de Toundou Besset et de Saint-Louis dans le delta établis par Audibert (1970) ont montré que le Secondaire est bien représenté dans le delta du Sénégal et au Ferlo depuis le Cénomanien supérieur jusqu’au Maastrichtien. Il est constitué de sables et de grès pouvant atteindre 600 m d’épaisseur à Saint-Louis (Pinson-Mouillot, 1980 in Ba 2013). Ainsi, on a successivement : 11 – le Cénomanien, représenté par des dépôts détritiques grossiers (sables à graviers et galets) ; – le Turonien, marqué par des dépôts détritiques fins d’épaisseur inférieure à 100 m ; – le Sénonien qui voit se déposer des sables et des grès intercalés de graviers et galets mélangés à des argiles, micas et/ou calcaires. Son épaisseur est d’environ 40 m à Linguère et de 600 m à Saint-Louis (Michel, 1969). 

 Le Tertiaire 

Comme le Secondaire, le Tertiaire n’affleure pas dans le delta du fleuve Sénégal mais on le trouve dans les sondages et les coupes géologiques. Ainsi, on trouve de bas en haut: – Le Paléocène est transgressif sur le Crétacé qu’il surmonte quelque fois en discordance et présente parfois des faciès variables. Il est représenté dans le delta par des marnes, des grés et calcaires coquilliers d’une trentaine de mètres d’épaisseur à l’Est de Rosso. -L’Eocène inférieur et moyen est marqué par une sédimentation biochimique. L’Eocène inférieur, plus marneux que le reste de l’Eocène, il affleure sur les berges du lac de Guiers et présente une épaisseur de 200 m à Saint-Louis (son épaisseur diminue vers le Nord mais elle augmente rapidement vers l’Est, passant de 5 m à Dagana à 150 m à Toundou Besset) alors que l’Eocène moyen, qui fait 200 m d’épaisseur aussi, marno-calcaire, est rencontré à l’Ouest du delta. L’Eocène supérieur est représenté dans le sondage de Saint-Louis (Audibert, 1970) par un faciès marno-calcaire de 60 m de puissance, renfermant une microfaune benthique située entre 114 et 119 m dans le sondage de Toundou Besset (Pinson-Mouillot, 1980 in Ba 2013). – L’Oligocène correspond à un épisode calcaro-marneux ou gréseux essentiellement, avec par endroits des marnes. Dans le sondage de Toundou Besset, il est représenté par quelques mètres de calcaires lumachelliques à phosphates, renfermant une microfaune benthique remaniée d’âge éocène supérieur (Bellion, 1987). – Le Miocène recouvre localement l’Eocène par des grès argileux, notamment dans la partie ouest du delta. Il est probablement représenté dans le sondage de Toundou Besset (à 89 m de profondeur) et dans celui de Saint Louis (au-dessus de 114 m de profondeur), par des sables à passées argileuses et lumachelliques que recouvrent des calcaires gréseux (25 m de puissance à Toundou-Besset) à Amphistégines. – Le Continental Terminal : à la fin du Miocène, la régression s’amorce et des sédiments détritiques (sables, grès argileux, argiles) se déposent dans le bassin sédimentaire : c’est le Continental Terminal, daté du Mio-Pliocène, et représenté au Sénégal par une formation 12 argilo-sableuse azoïque rubéfiée qui se termine généralement à son sommet par une cuirasse latéritique. L’épaisseur de ce Continental Terminal est très variable et peut atteindre 130 m au Sud du Ferlo, alors qu’en Mauritanie il se présente sous deux faciès: les grès de Kaédi à la base (épaisseur d’environ 20 m) et les grès du Trarza au sommet 300 à 400 m (Elouard, 1962). 

Le Quaternaire

 Au Quaternaire, la mer a envahi à plusieurs reprises les régions côtières et l’ensemble du bassin a connu des oscillations climatiques importantes qui ont engendré périodiquement des changements dans le cours du fleuve. Les dépôts quaternaires se sont mis en place lors de ces alternances successives de transgressions et de régressions. Ils constituent la majeure partie des affleurements du delta du fleuve Sénégal. Ces dépôts ont fait l’objet de nombreux travaux parmi lesquels, le plus complet est celui de Michel (1973). 

 Le Pléistocène

 Il s’est ouvert un golfe marin très limité dans le delta mais très vaste en Mauritanie où il s’étend du Trarza jusqu’à Nouadhibou. Mal connu à l’affleurement dans le delta, cette période est marquée par trois épisodes transgressifs (Hébrard, 1973 in Ba, 2013) : – le Tafaritien correspond à la plus ancienne transgression connue du Quaternaire en Mauritanie. Durant cette période, on assiste au creusement des grès du Continental Terminal et à la formation de glacis. Le faciès est un calcaire ou un grès glauconieux à niveaux de diatomites – l’Aïoujien transgressif mais ses dépôts (calcaires lacustres) n’affectent pas le delta mais seulement toute la Mauritanie et le plateau continental. – l’Inchirien (40 000 – 30 000 BP) au cours duquel se déposent des sables argileux au Nord du Delta et des sables évoluant vers des vases ou des grès dans les parties est et ouest du delta. La transgression de l’Inchirien inférieur a déposé dans le delta des sables grossiers coquilliers et des sables argileux peu perméables dont l’épaisseur augmente vers l’Ouest. A l’Inchirien supérieur, les sables argileux vont subir une lithification (cimentation) qui va les transformer en « beack rocks » à faune côtière (Donax rugosus, Gryphea gasar). Ces dépôts sont représentés dans le delta du fleuve par des grès littoraux riches en Amphistégines, algues calcaires et mollusques mais par des grès lumachelliques en Mauritanie (Diouf, 1989). 13 

L’Holocène

 L’Holocène (11 000 ans BP) est caractérisé pardeux périodes transgressives : – Le Tchadien (11000 – 6800 BP) : le climat devient humide et le niveau marin remonte. Le fleuve, endoréique durant l’Ogolien, retrouve son écoulement et recreuse son lit à travers les cordons dunaires pour rejoindre l’océan (Michel, 1973). – Le Nouakchottien (6800 – 4200 BP) : c’est la transgression marine du Quaternaire qui a joué un rôle très important dans la mise en place et le façonnement de l’actuel delta et de son estuaire (Gac et al. 1981). Les dépôts sont des sables vaseux coquilliers à espèces plus marines variées avec Pitar (floridellus et tellinoideus), Nuculana bicuspidata, Mactra glabrata, Donax graveli, etc. II.3. Tectonique Du point de vue tectonique, les régions de Saint-Louis et de la Casamance se sont affaissées à plusieurs reprises au moment où celles de Louga et de Thiès se soulevaient. Faure et al. (1980) et Tricart (1961) cités par Ba (2004), estiment cette subsidence du delta entre 3 et 5 m en 150 000 ans. Mais depuis le Dunkerquien (entre 4500 et 1000 ans BP), ces mouvements se sont considérablement ralentis. Audibert (1967), Trenous et al. (1971) cités par Ba (2004) supposent une série de failles orientées SW-NE puis WNW-ESE sur la frange ouest du lac de Guiers. Ces failles séparent la zone argilo-limoneuse qui caractérise l’Ouest du delta de la partie Est, marquée par les dépôts du Continental Terminal et de l’Eocène (figure 7).

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I. CADRE GEOGRAPHIQUE
I.1 Les facteurs climatiques
I.1.1 Température
I.1.2. Pluviométrie
I.2. Vents
I.3 Types de sols
I.4 Végétation
I.5 Réseau hydrographique
I.6 Aménagements hydrauliques
I.7. Situation économique
II. CADRE GEOLOGIQUE
II.1. Les Formations du Secondaire et du Tertiaire
II.1.1 Le Secondaire
II.1.2 Le Tertiaire
II.2. Le Quaternaire
II.2.1 Le Pléistocène
II.2.2. L’Holocène
II.3. Tectonique
III. CADRE GEOMORPHOLOGIQUE
III.1. Les systèmes dunaires
III.2. Morphologie du littoral
IV. FACTEURS HYDRODYNAMIQUES
IV.1 Les courants de circulation
IV.2 La marée
IV.3 La houle et les courants induits
IV.3.1. La houle
IV.3.2. Les courants induits par la houle
V. FACTEURS ANTHROPIQUES
V.1 Le barrage de Diama
V.2. Le canal de délestage.
CHAPITRE 2 : MATERIELS ET METHODOLOGIE D’ETUDE
I. ACQUISITION DES DONNEES DE TERRAIN
I.1. DONNEES MORPHOLOGIQUES
1.2 DONNEES SEDIMENTOLOGIQUES
II. TRAITEMENT DES DONNEES AU LABORATOIRE.
II.1. Traitement des données morphologiques
II.2. Traitement des données sédimentologiques
II.2.1. Lavage des sédiments
II.2.2. Tamisage.
II.2.3. Représentation graphique
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION .
I. ANALYSE MORPHOLOGIQUE
I.1. Evolution des profils de plages
I.1.1. Evolution du profil P1
I.1.2. Evolution du profil P2
I.1.3. Evolution du profil P3
I.1.4. Evolution du profil P4
I.1.5. Evolution du profil P5
I.1.7. Evolution du profil P7
I.1.8. Evolution du profil P8
I.2. Evolution des profils bathymétriques
I.2.1. Evolution du profil P1
I.2.2. Evolution du profil P4
II . ANALYSE SEDIMENTOLOGIQUE
II.1. Profil P1
II.2. Profil P2
II.3. Profil P3
II.4. Profil P4
II.5. Profil P5
II.7. Profil P7
II.8. Profil P8
III . DISCUSSION
CONCLUSION .
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES

 

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