Evolution morphosédimentaire du littoral au Nord
de Gandiole après l’ensablement artificiel de la
plage
Les sols et la végétation
Les sols
En raison des conditions particulières caractéristiques de la vallée et du delta, on retrouve surtout les vertisols, les sols hydromorphes et les sols halomorphes (Michel, 1973) : Les vertisols Ils se forment généralement dans les régions où prédominent les roches basiques, ils sont généralement de couleur foncée. Les sols hydromorphes Evolution morphosédimentaire du littoral au Nord de Gandiole après l’ensablement artificiel de la plage Master de Géosciences Page 5 Ce sont des sols dont l’évolution est dominée par la présence dans le profil d’un excès d’eau par suite d’un engorgement temporaire ou permanent de surface, de profondeur ou par la présence ou de la remontée d’une nappe phréatique. Les sols halomorphes Ces sols se caractérisent par leur salinité et/ou par leur alcalinité. Ils ont une évolution dominée par la présence des sels solubles (SEDAGRI ,1973).
La végétation
Les formations végétales du bassin du Fleuve Sénégal sont en relation étroite avec les zones climatiques. Elle est composée d’herbes xérophiles, le tapis herbacé comprend essentiellement des graminées. Elles se répartissent en grandes bandes zonales en fonction des caractéristiques du milieu. Les groupements végétaux du littoral se caractérisent par une zonation due aux taux de salinité des sols. Selon Kane (1997), on distingue : – un étage infralittoral en dessous du niveau des basses mers, c’est le domaine des algues ; – un étage ad-littoral correspondant à la bande des dunes blanches, il porte une végétation xérophile ; – un étage supralittoral qui constitue la transition entre le littoral et les autres domaines phytogéographiques (Trochain, in Kane, 1997). La végétation est discontinue sur plusieurs endroits.
Les populations et les activités économiques
Les populations vivent essentiellement de pêche et d’agriculture. Leur activité dominante est le maraichage. Cependant le tourisme et le commerce occupent une place très importante. II. Cadre géologique Le substratum du territoire sénégalais est constitué de deux grands ensembles géologiques ; le Bassin sédimentaire qui occupe plus de ¾ du territoire et le socle précambrien occupe la partie sud-est du pays. Le bassin sénégalais est d’âge secondaire et tertiaire. Une partie importante du Bassin est recouverte par des formations superficielles du Quaternaire.
Le Secondaire
Le secondaire est représenté dans le delta du Sénégal et au Ferlo et s’étend du Cénomanien supérieur jusqu’au Maestrichtien.Les dépôts secondaires sont datés du Jurassique et du Crétacé supérieur. La transgression du Jurassique a mis en place des argiles, des marnes et des calcaires néritiques. Les dépôts du Crétacé supérieursont des sédiments sableux ou gréseux du Evolution morphosédimentaire du littoral au Nord de Gandiole après l’ensablement artificiel de la plage Master de Géosciences Page 6 Maestrichtien. Les formations du Crétacé forment le substratum des régions du Bas-Sénégal et de la Basse Gambie (Michel, 1973).
Le tertiaire
Le Paléocène marin transgressif, est représenté dans le delta par un dépôt de marnes, de grès calcaires et de calcaires coquillers, d’une trentaine de mètres d’épaisseur à l’est de Rosso (Audibert, 1970), avant l’épisode de l’Eocène qui est considéré comme le plus transgressif du bassin (Michel, 1973). A l’Eocène inférieur, le faciès est marneux. L’Eocène moyen est rencontré à l’ouest du delta sur une épaisseur de 200m environ. Les dépôts sont composés de calcaires marneux, de marnes à huîtres, de grès quartzites en bordure du bas-Ferlo, au Sud du Keur Momar Sarr. L’Eocène supérieur est représenté dans le sondage de Saint-Louis par un faciès marnocalcaire (L’Oligocène correspond à un épisode calco-marneux ou gréseux qui est recouvert en partie par des grés argileux du Miocène (Bellion, 1987).Le Continental Terminal correspond pour l’essentiel à des formations marines miocènes altérées (Lappartient,1968). Le Pliocène est représenté par des cuirasses ferrugineuses recouvrant l’Eocène (Tricart, 1961).
Le quaternaire
Le quaternaire est marqué par des péripéties glacio-eustatiques et climatiques. Les dépôts quaternaires se sont mis en place lors des alternances successives de transgressions et de régressions. Ils constituent la majeure partie des affleurements du delta du fleuve Sénégal. Ce sont des dépôts essentiellement détritiques à faciès continentaux entrecoupés par des dépôts marginolittoraux. (Michel, 1973).
Le Pléistocène
Le Pléistocène est représenté par des formations continentales correspondant à des dépôts alluvionnaires lenticulaires formés de sable grossier et de gravier. Ils reposent en discordance sur des marnes, des argiles et de la latérite. – A l’Eémien (125 000 à 70 000 BP), on rencontre des calcaires lacustres. – A L’Inchirien (40000 à 30000 BP), au cours duquel se déposent des sables argileux (Diouf, 1989). 3
L’Holocène
– L’épisode tchadien (11000-6800BP) est représenté au Sénégal par des sables humifères interdunaires des Niayes et des vases et sables des vasières littorales. – Le Nouakchottien (6800-4200BP) se caractérise par des accumulations de coquilles de mollusques à matrice arigilo-sableuse. – Au Tafolien (4200-2000 BP), le delta du Sénégal est représenté par des alluvions fluviatiles récentes constitués de vases silto-argileuses (Michel, 1973). Sur le littoral l’accumulation de sables sous l’effet de la dérive littorale contribue à la formation des cordons littoraux entre Dakar et Saint-Louis. Durant les deux derniers millénaires (le Subactuel et l’Actuel), l’évolution dans la vallée et le delta est marquée par une relative stabilisation générale du cours fluvial (Sustrac, 1984). 4. La tectonique Le Bassin constitue une marge passive typique qui s’ouvre vers l’Ouest à l’Océan Atlantique et dont la limite à l’Est est constituée par la chaîne des Mauritanides. Il correspond à une zone de subsidence qui s’enfonce au fur et mesure que les dépôts sédimentaires s’y accumulent. D’une manière générale, la partie occidentale du bassin sénégalo-mauritanien est limitée à l’Est par une zone de flexure continentale allongée plus ou moins selon dans la direction du méridien 15°30W(Monteillet, 1988). Elle est marquée par une tectonique cassante. Ces failles expliqueraient l’abaissement du toit du Maastrichtien vers l’ouest et l’orientation de la vallée du Ferlo (SSE-NNW) perpendiculairement au lac de Guiers (SSW-NNE). La première des grandes failles se situerait à proximité du lac de Guiers, la seconde se localiserait près du contact des épandages de graviers ferrugineux et des sédiments fluvio-deltaiques au Nord-Est du Ndiael alors que vers le Sud-Est, elle se trouverait sous les cordons de dunes rouges (figure 3).Ces failles séparent deux zones qui présentent sur le dôme de Léona : la zone argilo-limoneuse du delta et celle du Continental Termainal et de l’Eocène(Michel, 1973).
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