EVOLUTION DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR DU MEDICAMENT

EVOLUTION DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR DU MEDICAMENT

La naissance de la relation entre laboratoires et patients

Entre les laboratoires pharmaceutiques et les patients, les médecins ont longtemps été un intermédiaire garantissant l’étanchéité des rapports. En clair, le médecin prescrivait un médicament donné, ensuite délivré par le pharmacien, sans que le patient ait vraiment son mot à dire ou en tout cas n’y trouve à redire. L’évolution des comportements du grand public remet depuis quelques années en cause ce mode de fonctionnement. “Auparavant le médecin ordonnait et le patient subissait. Maintenant le grand public discute avec le soignant, revendique des explications, de la pédagogie. Dans le même temps, les moyens de communication évoluent. La connaissance scientifique est désormais accessible à chaque individu, notamment grâce au Web”, Christian Lajoux, président de Sanofi-Aventis France et président du Leem, 20101 . Ce patient qui souhaite être de plus en plus acteur du processus de soins et de médication ne peut plus être ignoré des laboratoires. “Cette évolution des comportements du grand public, c’est la vraie révolution en matière de santé des cinq dernières années. La communication auprès des patients est donc un enjeu majeur pour les laboratoires pharmaceutiques”, explique Denis Granger, directeur d’aXense2 , 2009. Ainsi nous allons voir l’évolution du comportement de ce consommateur « patient », autrefois privé de son pouvoir, par un prescripteur, et ce vu la contexte, car il faut le rappelé encore une fois le médicament n’est pas un produit comme les autres a destination d’un consommateur pas comme les autres, vu aussi que ce produit qu’il consomme concerne « sa vie ou sa mort » dans le cas extrême. Donc pour définir cette évolution nous allons donner une approche sociale dans le cadre des sciences sociales de la santé.

La consécration d’un nouvel acteur : le consommateur « patient »

La notion de contrôle profane évoquée par la sociologie des professions contestant le pouvoir de monopole du médecin à été récemment étendue à la prise en considération d’un véritable sens critique du patient, débouchant plus largement sur une certaine condamnation du modèle paternaliste. L’autonomisation du patient résulte de cette évolution, elle accélère la transformation du colloque singulier et l’édification d’un consommateur de soins et donc de médicaments1 . L’autonomisation de la prise de décision du patient : une triple évolution Depuis les années 1980, le système de soins mondial connaît d’importantes transformations. Une des plus intéressantes est le développement du concept de démocratie sanitaire qui consacre l’entrée du patient comme décideur dans le colloque singulier dont il est le principal concerné, en contestant à la fois la doctrine et la pratique du paternalisme médical et la conception du « patient infantile ». On peut trouver trace de ce concept à trois niveaux ; • La démocratie sanitaire a en effet, accéléré l’émergence d’un patient actif capable de discuter avec le praticien ; • Parallèlement, s’est produit un long travail de refonte du code de déontologie médicale et de la jurisprudence ; • Enfin, si l’on observe les pratiques réelles en médecine cela a accéléré la fin du paternalisme et l’émergence d’un modèle de décision partagée. A. La naissance du patient actif à travers les associations de malades La démocratie sanitaire résulte d’un important mouvement de mobilisation des malades. La pandémie du sida joue un rôle majeur dans cette transformation. Les associations de malade se sont structurées, notamment en politisant l’ensemble des questions de santé (Barbot, 2002). Leur principale revendication repose sur le nécessaire rééquilibrage de la  relation de soins au profit des patients. Cette entrée dans l’espace public a contribué à déplacer la frontière de la pratique médicale, de la sphère privée au domaine public. Désormais le malade est plus actif, il est informé par le biais de la communauté et intervient dans le choix de thérapies. Cette évolution traduit le passage de la tradition clinique à la modernité thérapeutique d’Etat (Dodier, 2003)1 . Les différentes associations de malades ont favorisé le modèle du patient actif : le malade ne délègue plus aux médecins les initiatives, mais il intervient dans le processus de décision. 1. Les différentes associations de patients selon leur évolution Le modèle du patient actif est différent selon les associations de première génération (Aides) ou de seconde génération (Act Up, Actions traitements, Positifs).

Les associations du concept « Aides »

Pour Aides, le malade est gestionnaire de sa maladie, ses compétences doivent être reconnues par les médecins dans la mise en place du protocole de soins. 

Les associations du concept « Act Up »

Le modèle du malade émancipé par le collectif suppose que la relation entre le malade et le médecin est marquée par les rapports de pouvoir existant au sein de la société.

Les associations du concept « Actions traitements »

Ce modèle propose un genre de «malade consommateur de pointe cherchant à obtenir les produits les mieux adaptés à la pathologie.

Les associations du concept « positifs »

Ce modèle soutient le principe du malade expérimentateur en lien avec la recherche thérapeutique (Barbot, 2002). L’émancipation du malade accélère ainsi l’évolution du rapport au médecin. Le praticien n’est plus qu’une instance de savoir parmi d’autres, le patient traite directement avec lui revendique dorénavant un libre choix thérapeutique. Les associations de malades ont un rôle central dans cette configuration, (Barbot, Dodier, 2000). 

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