EVALUATION PARTICIPATIVE DU DISPOSITIF DE MICROCREDIT
Attentes et exigences des emprunteurs
De la participation des emprunteurs, ils ont exprimé leurs exigences et leurs attentes pour ce dispositif de financement. Il est évident que la participation ne devrait pas être considérée comme une valeur en soi. C’est un critère de conduite qu’il faut respecter. D’après les entrevues avec les bénéficiaires, ils s’endettent pour financer leur fonds de roulement, puis ils ont exprimé des besoins financiers spécifiques : Porter la durée du crédit à dix mois Dans ce délai, les emprunteurs estiment pouvoir rembourser sans difficultés. Le problème est dû au retard de déblocage qui entraîne le remboursement pendant la période de soudure où la vente ralentie. Le prolongement de la durée de remboursement pourrait donc leur être bénéfique pour rattraper le paiement du montant restant dû. Ecourter et faciliter la procédure de demande, d’étude et d’octroi de crédit La complexité de la procédure retarde le déblocage. Afin d’éviter que ceci ne soit plus tardif, les emprunteurs désirent qu’EAM révise la procédure. La préparation dure deux à trois mois. Octroyer le crédit de manière progressive et successive Bon nombre d’anciens bénéficiaires ont vu le rabaissement du montant de crédit qui leur a été accordé. Pourtant, des nouveaux promoteurs, sans expérience, ont pu décrocher le montant maximum. Cette situation crée une tension entre les membres de GCS et détruit leur motivation au remboursement. La méthode participative de diagnostic et de planification des actions de développement, Actes du séminaire international du Niamey (Niger) Et maintenir certaines conditions telles que le taux du FDG, la périodicité de remboursement. Les emprunteurs souhaitent qu’EAM maintienne certaines conditions qui leur sont convenables. Ces recommandations des emprunteurs ne doivent pas être ignoré par EAM afin qu’il puisse adapter son produit aux besoins et attentes de ses clients ainsi que pour prendre en compte la participation de ces derniers à l’évaluation. De leur part, les RQ ont conseillé de ne plus s’occuper des indigents puisque le crédit en leur possession devient en risque. Les indigents sont des personnes trop pauvres pour utiliser les services financiers efficacement ; ils ont plutôt besoin d’autres types de mesures d’assistance qui ne sont plus à la portée des institutions financières.
Suggestions de l’évaluateur
Les capacités et les défaillances du dispositif et d’EAM ont été révélées par l’évaluation. Dans l’optique de renforcer l’efficacité du dispositif, des suggestions sont avancées :
- Engager sans tarder les procédures de recouvrement des créances en souffrance Le fonds doit se reconstruire à chaque fin de période. L’existence de créances en souffrance ralentira la reconstitution du fonds et la continuité des activités.
- Renforcer le partenariat avec les RQ (Voir annexe 5, pt 6, p.xx) Les RQ sont plus près de la population puisqu’ils sont placés à la base même de la structure. La contribution des RQ dans la mise en œuvre du dispositif est satisfaisant : élargissement de la part de marché par leur sensibilisation, augmentation du taux de recouvrement en incitant les bénéficiaires à honorer leur engagement. Ceux-ci ne font qu’aider l’équipe régionale.
- Renforcer les actions entreprises envers les bénéficiaires Rappelons que les bénéficiaires sont des personnes à faible revenu. De ce fait, la plupart d’entre eux n’ont pas encore gérer d’importante somme d’argent et contracter du crédit, ont de niveau d’instruction relativement bas et d’expérience insuffisante en gestion de crédit. Les difficultés que rencontrent les emprunteurs provoquent des conséquences néfastes au fonctionnement même du dispositif. Des actions peuvent donc être entreprises envers les bénéficiaires afin de réduire les risques qu’ils peuvent rencontrer au cours de l’utilisation du crédit.
- Renforcer la compétence de l’équipe régionale L’équipe régionale est l’acteur principal du dispositif. L’atteinte des objectifs pourrait être plus important si l’équipe chargée de réaliser les activités maîtrise mieux le mécanisme du dispositif et est toujours à hauteur des divers changements du secteur. Leur capacité doit s’accumuler dans le temps à cause du changement de l’environnement de l’institution. Il faut toujours renforcer leur capacité pour pouvoir répondre aux besoins et exigences du marché et qu’elle puisse maîtriser le mécanisme du dispositif.
Remerciements |