Evaluation financière de l’insémination artificielle sur chaleurs naturelles dans les petits élevages traditionnels
Caractérisation du bassin arachidier
Le bassin arachidier appartient au domaine nord-soudanien, qui est balayé pendant 7 à 8 mois par la mousson atlantique et 4 à 5 mois par l’harmattan. Elle enregistre des précipitations comprises entre 500 et 1000 mm reçues entre juin et octobre. Les ressources en eau de surface sont constituées par les fleuves Sine et Saloum. Comme l’indique sa dénomination le Sine Saloum, le bassin arachidier correspond à la zone où domine la culture arachidière.
Milieu pastoral
Il est la source de l’alimentation du cheptel. Il est constitué de pâturages naturels, de cultures fourragères et de ressources en eau au rang desquels on trouve les eaux de surface pérennes, les cours d’eaux temporaires et les eaux souterraines. La complémentation alimentaire est assurée par les résidus de récolte, les aliments agro industriels pour le bétail et les tourteaux d’arachide industriels.
Races exploitées
Le Bassin Arachidier héberge 27 % du cheptel bovin, soit 661000 têtes et 32% des petits ruminants, soit environ 31% du cheptel ruminant (DIREL, 2009). On y distingue les races locales et les races exotiques. Les races locales sont essentiellement constituées de zébus Gobra, de métis Djakoré et de taurins Ndama. Les races exotiques, quant à elles,rassemblent la Holstein, la Montbéliarde, la Jersiaise et la Brune des Alpes.
Races adaptées localement
- Zébu Gobra
Le zébu Gobra est un bovin à bosse thoracique très développée (fig. 1). Il est de grand format 1,35 à 1,40m au garrot (PAGOT, 1985). Ses cornes en forme de lyre sont courtes chez la femelle et longues chez le mâle. Elles mesurent entre 70 et 80 cm. Le fanon est large et plissé près des membres. Sa robe est blanche pour la variété peulh et blanc rayéepour la variété sérère. Il est surtout utilisé pour ses aptitudes bouchères.Son poids adulte est de 322 kg pour la femelle et de 415 kg chez le mâle (CISSE, 1991)et son rendement de carcasse varie entre 48 et 56% (PAGOT, 1985). Sa production laitière est très faible puisqu’elle est comprise entre 1,5 litre et 2 litres par jour pour une lactation de 150 à 180 jours, et le lait possède un taux de matière grasse supérieur à 4%
(DIADHIOU, 2001).
- Taurins Ndama
Les taurins Ndama (fig. 2) sont trypanotolérants, ils sont plus nombreux en zones humides et subhumides, infestés par les glossines. Ils mesurent de 113,6±0,8 cm chez la femelle et 116,4±1,6 cm chez le mâle.Le poids adulte est de 286,7±8,3 kg chez la femelle et de 328,6±20 kg chez le mâle(COULOMB, 1976), et son rendement de carcasse peut atteindre 55%. Sa production laitière est très faible 2 à 3 litres par jour pour une lactation de 150 à 185 jours avec un taux de matière grasse élevée, à savoir 4,75±1,5 g/l (FAO, 1997).
- Djakoré
Dans le Bassin arachidier et au Sénégal Oriental, on retrouve une population métisse plus ou moins stabilisée appelée Djakoré (fig. 3), provenant du croisement entre la N’dama et le Gobra. D’une manière générale, les agro-éleveurs de cette zone de transition ont tendance à métisser leurs taurins de taille modeste par des zébus de plus grande taille venant du Nord. Les objectifs sont d’une part la production de viande et, d’autre part, la fourniture d’animaux pour la traction bovine (ISRA, 2003).Figure 1 : femelle zébu Gobra (Auteur) Figure 2 : taurins Ndama (Auteur)
Races d’introduction récente
Les races de zébus tropicaux comme le Sahiwal, le Red Sindhi et le Guzerat ont été introduites au Sénégal durant les années 1960 dans le but de le croiser avec le zébu local Gobra pour en augmenter le format et les qualités laitières. Dans les stratégies de développement de la production de lait, des races laitières tempérées ont été importées :Montbéliarde, Jersiaise et Holstein. Très récemment, les races Gir et Girolando sont importées du Brésil (Ibid.).
Systèmes d’élevage bovin
Selon la situation agro-écologique du pays, on peut distinguer trois systèmes: un système pastoral localisé au nord dans la zone sylvo-pastorale, un système agro-pastoral dans le bassin arachidier, la vallée du fleuve Sénégal et au sud et sud-est du pays et un système périurbain localisé dans les Niayes (banlieue de Dakar).Le système agro-pastoral (bassin arachidier) s’est développé dans les zones où la pluviométrie et les conditions ont permis une activité agricole soutenue. Dans ce système, l’amplitude des déplacements des troupeaux autochtones est relativement faible.Cependant, ces zones accueillent régulièrement les troupeaux transhumants en provenance du nord pendant la période de soudure annuelle.
La production laitière traditionnelle et les importations en lait et produits laitiers
La production laitière locale provenant essentiellement de l’élevage traditionnel reste fortement tributaire des conditions climatiques. Elle est faible, irrégulière et fortement marquée par une variation saisonnière. S’y ajoutent le faible potentiel génétique des races locales, les difficultés de collecte, de conservation et de transformation du lait local. Au Sénégal, le marché du lait se caractérise par une importante demande nationale en produits laitiers (360 millions de litres) (fig. 4) liée à l’essor démographique, à la forte croissance des populations urbaines et à l’évolution des modes de consommation. Le déficit de la production laitière locale est compensé par des importations de produits laitiers (24 565 tonnes en 1990, 42 334 tonnes en 2006). Le lait en poudre, principalproduit d’importation (fig. 5), représente 70 à 80% des importations et 60% de la consommation de produits laitiers. Il est consommé par les ménages et utilisé comme matière première par les industriels Entre 2006 et 2007, les prix des produits laitiers sur les marchés internationaux ont connu une forte augmentation durement ressentie par les populations malgré les mesures de suspension de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) et des droits de douane sur le lait en poudre. Ainsi, la valeur des importations de lait et produits laitiers a connu une constanteaugmentation et est passée de 37 milliards à plus de 55 milliards de francs CFA en 2007(DIREL, 2009). La forte demande, les restrictions des pays producteurs et le développement concurrentiel d’autres spéculations laissent entrevoir une persistance de la baisse de l’offre et le maintien de prix élevés.
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