Evaluation et reingenierie des procedes de fabrication traditionnelle du kitoza

Dans les pays en développement, les protéines alimentaires sont essentiellement d’origine végétale. Malgré les efforts dans la promotion de l’élevage, les protéines d’origine animale, à l’exception des poissons, restent peu accessibles pour différentes raisons dont notamment l’insuffisance de moyens de conservation. Des techniques traditionnelles de transformation de la viande ont été développées pour augmenter le temps de conservation et partant diversifier l’apport en protéines (voir détails dans la synthèse bibliographique).

A Madagascar, l’élevage est assez important mais la consommation de viande est limitée. L’abattage ne se fait que lors de grands événements tels la circoncision, le mariage, les funérailles et le sacrifice religieux. Ainsi, ces cérémonies se présentent comme des occasions de s’approvisionner en viande d’où la nécessité de procéder à sa conservation (Rasoarifetra, 2012). En milieu rural, les bouchers n’ont la possibilité de vendre un animal entier que lors des fêtes et il n’existe quasiment pas de moyen de conservation tel que la réfrigération ou la congélation sauf la cuisson, mais dans ce cas, la durée de conservation n’est pas très longue.

DONNEES GENERALES SUR MADAGASCAR

Madagascar est la cinquième plus grande île du monde avec une superficie de 587 295 km2 . Elle est localisée entre les latitudes Sud 11°57 et 25°29 et les longitudes Est 43°14 et 50°27. Elle s’étend sur 1 580 km du Nord au Sud et 560 km d’Est en Ouest. Elle dispose de 5 000 km de côtes et se trouve à la limite sud du milieu tropical. La situation géographique, la forme du relief, l’influence maritime et le régime des vents sont à l’origine des conditions climatiques très variées que l’on rencontre sur l’île. Le pays divisé en 22 régions, a pour capitale Antananarivo.

Climat

Le climat est de type tropical uni modal caractérisé par une alternance de deux saisons : chaude et pluvieuse d’octobre à avril – fraîche et sèche d’avril à octobre. Deux courtes intersaisons d’environ un mois les séparent. La longueur des saisons varie d’une région à l’autre : plus de 2 000 mm de pluie/an pendant 11 mois sur la côte Est contre une longue saison sèche et un déficit pluviométrique dans la région Sud (275 mm à Tuléar). L’altitude accentue par ailleurs les variations de température. Enfin, Madagascar subit annuellement pendant les saisons de pluies et plus particulièrement entre janvier et mars, les effets du passage des cyclones.

Population

La population malgache compte 18 ethnies et en 2014, elle a été estimée à 22 434 363 d’habitants selon une projection démographique (Instat, 2016). La population est jeune avec 50% ayant moins de 20 ans. Le taux moyen d’alphabétisation est de 59,2% pour les individus âgés de 15 ans et plus (78% en milieu urbain et 53,2% en milieu rural). En milieu rural, 75% des femmes sont illettrées contre 60% des hommes. En milieu rural, 56% des enfants en âge scolaire sont non scolarisés avec un taux global d’achèvement du premier cycle fondamental de 16%. Aujourd’hui, les deux tiers de la population malgache vivent en dessous du seuil de pauvreté (80% en milieu rural et 55% en milieu urbain) et plus de 60% souffrent de malnutrition (BAfD/OCDE, 2005).

Economie

Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvres de la planète avec un taux de pauvreté au niveau national de 76,5% en 2010 et de 71,5% 2012. Durant ces mêmes années, en zone urbaine, ces chiffres étaient de 54,2 et 48,5% tandis qu’en zone rurale, ils étaient de 82,2 et 77,3% respectivement. En 2013, l’indicateur de développement humain (IDH) était faible. Sa valeur était de 0,498 et Madagascar se situait au 155ème rang parmi 187 pays. A titre de comparaison, les valeurs de l’IDH du monde entier et des pays moins développés sont en moyenne de 0,702 et 0,487 respectivement (Instat, 2016). L’élevage constitue avec l’agriculture l’élément de base de l’économie malgache et la principale source de revenus de 25% de la population rurale.

Madagascar est membre de la SADC (Southern African Development Community) et de la COMESA (Common Market for the Eastern and Southern of Africa ou marché commun pour l’Afrique orientale et australe) qui sont des associations économiques de pays d’Afrique visant à échanger et élargir les marchés locaux. Une des principales opportunités commerciales des produits agricoles au niveau des pays membres de la SADC est l’accès au marché sudafricain, étant donné que 70% du PIB de la République de l’Afrique du Sud (RAS) représente 70% de la SADC. Cependant, d’après une étude de la Banque Mondiale, les pays membres de la SADC ont des difficultés à augmenter leurs exportations agricoles vers la RAS qui se tourne alors vers les autres régions de monde. Les raisons invoquées sont les coûts des transports, des règles d’origine protectionniste, l’insuffisance des volumes de production, le manque de connaissance du marché, les problèmes de normes et de qualité et les problèmes de communication (Ralaifenomanana, 2009).

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Données générales sur Madagascar
1.1.1 Climat
1.1.2 Population
1.1.3 Economie
1.1.4 Agriculture et élevage
1.1.5 Problèmes limitant la commercialisation de viande à Madagascar
1.2 La viande : procédés de transformation et produits
1.2.1 Procédés traditionnels de transformation de la viande dans le monde
1.2.2 Exemples de différents produits carnés traditionnels
1.2.3 Effets des traitements technologiques sur la qualité de la viande
1.3 Les Techniques de préparation et de conservation de la viande à Madagascar
1.3.1 Les transformations traditionnelles
1.3.2 Le kitoza
1.3.3 Evolution de l’industrie de la production de viande
1.4 Travaux antérieurs sur le kitoza
CHAPITRE 2 : MATERIELS ET METHODES
2.1 Matériels
2.2 Méthodes
2.2.1 Identification des opérations unitaires
2.2.2 Analyses physico-chimiques
2.2.3 Analyses microbiologiques
2.2.4 Réingénierie
2.2.5 Analyses sensorielles
2.2.6 Analyses statistiques
CHAPITRE 3 : EVALUATION DES PROCEDES DE FABRICATION DU KITOZA
3.1 Choix des producteurs
3.2 Description et analyse du procédé par atelier
3.2.1 Producteur A
3.2.2 Producteur B
3.2.3 Producteur C
3.2.4 Résultats des entretiens avec le personnel du site
3.3 Identification des staphylocoques à coagulase négative dans les produits finis
3.4 Discussion
Sur le choix des producteurs
Sur les interviews
Sur les coûts et dépenses
Sur l’évaluation du procédé
Sur les étapes critiques
Sur les Staphylocoques à coagulase négative
3.5 Récapitulatif du procédé, conclusions et recommandations
CHAPITRE 4 : REINGENIERIE DE LA FABRICATION DU KITOZA ET ANALYSES
SENSORIELLES
4.1 Pistes d’amélioration
4.2 Réingénierie entreprise à Montpellier (Pilotage du fumage)
4.2.1 Diagramme de transformation
4.2.2 Préparation et salage des lanières
4.2.3 Amélioration du fumage
4.2.4 Echantillonnage et analyses
4.3 Réingénierie locale
4.3.1 Analyses physico-chimiques des produits réingéniérés
4.3.2 Analyses microbiologiques des produits améliorés
4.4 Analyses sensorielles
4.4.1 Analyses descriptives
4.4.2 Analyses hédoniques
4.5 Discussion
Sur la détermination des étapes critiques et actions correctives
Sur le pilotage de fumage (Montpellier)
Sur la réingénierie locale (Madagascar)
Sur les analyses sensorielles
4.6 Conclusions et recommandations
CONCLUSION GENERALE

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