Evaluation des performances agronomiques de différentes variétés de chou pommé
Description et caractéristiques morphologiques
Brassica oleracea var capitata (Chou cabus) est une variété de l’espèce Brassica oleracea, son nom vernaculaire provient de l’occitan « cabùs », lui-même tiré du latin « caput » qui veut dire tête. Elle appartient à la famille des Brassicacées et fait partie des choux dits « pommé » tout comme le Chou de Milan (Brassica oleracea var sabauda). Il existe 3 groupes de chou cabus appelés « formes » en botanique : – Brassica oleracea var capitata forme acuta (Chou cabus pointu), – Brassica oleracea var capitata forme alba (Chou cabus blanc), – Brassica oleracea var capitata forme rubra (Chou cabus rouge). C’est une plante herbacée bisannuelle dressée, glabre, haute de 30 à 60 centimètres, mais sa tige florale peut atteindre 1 à 2 mètres. Ses feuilles les plus basses, étalées, pétiolées, au nombre de 7 à 15, sont radicales et forment une rosette établie sur une racine pivotante en forme de cœur. Les feuilles suivantes en allant vers le centre de la plante, sessiles, serrées les unes aux autres, 6 disposées de façon alterne, se développent en se retournant vers l’intérieur, formant ainsi une boule compacte appelée « pomme ». De forme ovale à obovale, ces feuilles présentent un contour ondulé, presque entier à lobé à très incisé. Les nervures, blanchâtres, rouge violet ou vertes à vert jaune, sont pennées . La plante adulte développe un système racinaire dont les racines secondaires issues de la racine principale sont situées entre 45 et 60 cm de profondeur (Kidima, 2014). Le Chou cabus, s’il n’est pas récolté en tant que légume, développe une grande tige florale centrale portant une panicule terminale dressée fleurissant en été. Les organes floraux, sépales et pétales, sont dans chaque série au nombre quatre opposés deux à deux en forme de croix d’où le nom de crucifères (SECK, 2018). Génotypes et types variétaux : Brassica oleracea (L) est une espèce diploïde (2n=18), très polymorphe, comportant de nombreuses variétés botaniques, conséquence de la sélection durant des millénaires. Ces variétés botaniques ont été sélectionnées pour permettre la consommation de tous les organes aériens de la plante : l’hypocotyle pour le chou-rave, la tige et les feuilles pour le chou fourrager, le bourgeon axillaire pour le chou de Bruxelles, le bourgeon terminal pour le chou pommé, la pré-inflorescence pour le chou-fleur et l’inflorescence pour le chou brocoli (Margalé et al., 7 1994). Pour le chou pommé cultivé, les variétés peuvent être distinguées selon leur cycle de culture (précoce ou tardive) ou selon leur génotype (hybride ou lignée pure). D’ailleurs, ces dernières années, les cultivars hybrides sont privilégiés pour la culture grâce, notamment, à leur vigueur, leur uniformité, leur résistance aux maladies, etc. (Izzah et al., 2013). Exigences pédoclimatiques du chou Le chou a besoin d’un sol riche en éléments nutritifs pour pousser et maximiser sa production et son rendement. Il aime les sols profonds, limono-argileux, frais et riches en matières organiques et minérales, car c’est une plante exigeante. Tolérant au chlore et à la salinité, le chou est mieux adapté aux pH situés entre 6,5 et 7,5 (Verolet et al., 2001). Le chou pommé est une plante de pleine lumière et doit donc recevoir le soleil du matin et du soir. Les zones de moyenne et de haute altitude lui conviendront le mieux pour son développement mais cela n’empêche qu’il pousse bien dans les zones basses en saison sèche. Le chou préfère également des températures assez fraîches : la température optimum pour sa bonne croissance se situe entre 0˚ et 25ºC (Machiels, 2017). Contraintes à la production Les contraintes à la production du chou sont essentiellement biotiques en raison de la forte pression parasitaire exercée par les insectes et les pathogènes (Mondedji et al., 2015) dont les plus importants sont : – Plutella xylostella (L.) ; aussi connu sous les noms de teigne des crucifères ou « diamond black moth » est un ravageur exclusif des espèces végétales de la famille des Brassicaceae. Il appartient à la famille des Yponomeutidae, ses œufs sont de couleur jaunâtre et sont ovales. Les chenilles sont vertes et présentent un corps segmenté. La taille des adultes est d’environ 10 mm de longueur et la couleur du corps est brune claire à brune noire et plus claire dorsalement. Les chenilles de petite taille pénètrent l’épiderme foliaire immédiatement après l’éclosion et se nourrissent de tissus lacuneux. Ceux-ci forment de petites galeries donnant à la feuille des taches décolorées en forme de virgule (DIAGNE, 2013). – Hellula undalis (Fab.) ; ou « borer du chou » est un papillon de nuit de la famille des Cambridae qui cause des ravages chez un grand nombre d’espèces végétales de la famille des Brassicaceae. La larve de ces lépidoptères mesure entre 12 et 15 mm de long et est de couleur blanchâtre ou jaunâtre parcourue de bandes longitudinales brunâtres avec une tête de couleur noire (Machiels, 2017). L’espèce H. undalis est 8 capable d’infliger de sérieux dégâts aux culture de Brassicacées et présente des infestations variables selon la zone et la période. Une seule chenille peut détruire une plante hôte. En effet, c’est un ravageur important du chou et d’autres Brassicacées et cause les plus graves dommages entre le repiquage et le stade pommaison du chou (LABOU, 2016). 9 Présentation des sites d’expérimentation Les essais au champ ont été réalisés en contre-saison froide 2020 au niveau des périmètres de recherches du PAPSEN à la station du CNRA de Bambey (14º42’N ; 16º28’O). Situé dans le centre-ouest du pays, Bambey bénéficie d’un climat tropical, plutôt sec, avec l’alternance de longue saison sèche qui va de Novembre à Mai et une saison des pluies qui va de Juin à Octobre. Les sols dominants dans cette station sont de types sableux ayant une très faible capacité de rétention en eau. Les essais hors champ ont été effectué au laboratoire d’amélioration et de gestion des ressources phytogénétiques à l’ISRA/CDH de Sangalkam. Cette station d’expérimentation agricole se trouve dans la zone agro-écologique des « NIAYES » du Sénégal, à vocation horticole par excellence, située entre 14°3′ et 16°N, et entre 6° et 17°5’W. Elle est limitée à l’Ouest par l’Océan atlantique et longeant l’axe Dakar-Saint-Louis, d’où le microclimat qui profite bien aux cultures maraîchères. La figure 3 est une localisation géographique des différents sites d’expérimentation Figure 2: Localisation géographique des sites d’expérimentation 10 Caractéristiques agro-pédologiques du sol Dans les sites d’expérimentation au champ les sols sont profonds et leurs profils pédologiques ne présentent aucun indice pouvant constituer un obstacle à l’enracinement des arbres et des cultures maraîchères. Cependant, leur caractère plus ou moins poreux nécessite la prise de mesures préventives à travers une bonne gestion de l’eau. La synthèse de l’interprétation des résultats de l’analyse du sol (Tableaux 1) indique que les sols se caractérisent par la prédominance de textures sableuse (S) dans les horizons superficiels et sablo – limoneuse (SL) à limono – sableuse (LS) en profondeur. Leurs caractéristiques chimiques leurs confèrent un caractère non salin (CE < 500 µS.cm-1) avec une grande variabilité des pH de l’ordre 4,70 à 8,3 et qui sont très acide, acide, modérément acide, légèrement acide, neutre, légèrement alcalin à alcalin de l’ordre 4,10 à 7,2. La majorité des valeurs de pH, 59% environs se trouvent dans des gammes non préférées pour la plupart des cultures (pH : 5,5 -7 ,0). Les teneurs en Azote (N) < 0,1% indiquent que les sols en sont faiblement pourvus. De même, les teneurs en MO <1 % caractérisent des sols pauvres en matière organique. Les valeurs de C/N indiquent une forte minéralisation susceptible d’entrainer des pertes en N. Avec des teneurs en phosphore généralement basse à moyenne et moyen dans les parties superficiels (0 à 40 cm) les sols ont une réponse très probable à probable aux engrais.
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE |