Les principes des activités sismiques offshores
La prospection sismique fait partie des prospections géologiques entreprises pour la reconnaissance des structures géologiques en milieu marin. Pour le secteur pétrolier, les données sismiques seront converties en images à partir desquelles sont repérés les éventuels pièges à hydrocarbures ou de gaz.
D’après Todd Energy Limited en 2015, les opérations d’acquisition sismique sont effectuées à partir des compressions des canons à air. Un volume d’air comprimé est rejeté de façon brusque et en répétition dans l’eau pour obtenir les ondes sismiques. La masse d’eau ainsi troublée se répand dans les fonds marins et sera réfléchie par les couches géologiques sous forme d’ondes. Ces ondes seront par la suite reçues par les hydrophones (récepteurs acoustiques) fixés à un streamer ou câble sismique, puis analysées afin de concevoir une image de la structure géologique du milieu.
La reconnaissance sismique se base sur la mesure des temps de propagation des ondes acoustiques déployées par la source au niveau des couches du sous-sol. Les temps de propagation aident à définir la structure et la configuration des couches géologiques. Les activités sismiques en offshore peuvent être en 2D ou en 3D. Les acquisitions sismiques en 2D, une méthode assez basique, ne nécessitent qu’un réseau de canons à air ainsi que la traction d’un seul câble sismique. Elles permettent d’obtenir une image des couches géologiques en 2D.
La prospection sismique en 3D permet d’obtenir des résultats plus détaillés comparés à la précédente. Généralement, les opérateurs utilisent d’abord la prospection sismique en 2D afin de repérer les zones identifiées à fort potentiel, puis adoptent celle en 3D pour effectuer des études plus précises sur ces zones. Plusieurs streamers sont ainsi utilisés et parfois plusieurs réseaux de canons à air.
Les matériels de prospection
En se référant à la prospection sismique offshore à Madagascar, Le navire sismique: émet les ondes sismiques par le réseau de canon à air et tracte le streamer suivant les lignes sismiques prévues pour les opérations d’acquisition, avec une vitesse de 4 à 5 nœuds soit 7 à 11 km/h. Il mesure 55 à 85m de longueur pour une largeur de15 à 20m.
Le système d’émission: le volume total des canons à air sera de l’ordre de 4 200 pouces cube (soit ~69 litres). L’espacement entre les faisceaux de canons à air sera de l’ordre de 8 à 10 m. Les tirs seront généralement espacés de 25 à 37,5 m, ce qui correspond à quelques secondes. Les matériels immergés seront à des profondeurs de 6 à 15 m.
Système de réception : les ondes acoustiques réfléchies sont reçues par un réseau d’hydrophone. Le réseau sera déployé sur le streamer (flûte sismique) d’une longueur pouvant atteindre 12m, est immergé à une profondeur de 6 à 15m. Compte tenu de la longueur du streamer, son extrémité est marquée par une bouée de signalisation. Navire(s) de chasse et de soutien: ils seront mobilisés pour assurer la sécurité du navire et des équipements sismiques. Ils préviendront également les éventuels bateaux/embarcations qui peuvent se trouver dans la zone de sécurité du navire.
Le projet d’acquisition sismique dans le bassin de la côte Est
La technique utilisée pour le projet est l’acquisition sismique 2D suivant une longueur cumulée d’environ 6 200 km de lignes sismiques. Le promoteur mettra à jour les anciennes lignes sismiques du projet de Tenneco en 1973 illustrées dans la carte ci-dessous.
Le tracé des lignes sismiques de ce projet sera établi en fonction des résultats du cahier de charges que l’ONE fournira après avoir donné le permis environnemental. En effet ces lignes sismiques prendront compte de la sensibilité de chaque zone.
Les opérations sismiques sont prévues durer une soixantaine de jours. Le projet comprendra 3 phases : la phase préparatoire correspondant au débarquement du navire sismique et du navire de soutien dans le port et l’essai des canons à air, la phase d’acquisition de données et la phase de démobilisation . Le ravitaillement du navire sismique et des navires de soutien se fera probablement au Port de Toamasina. Aucune base à terre n’est prévue par le promoteur durant le projet.
Evaluation de l’importance des impacts
L’évaluation se base sur trois critères qui sont l’intensité, la portée et la durée des impacts probables pouvant affecter l’environnement. Elle a été élaborée afin de porter des explications sur les mesures de mitigations en considérant les critères crédibles pour connaitre l’ampleur des impacts.
L’intensité : Suivant l’ampleur des modifications portées sur l’environnement, cette intensité varie de faible à forte : En cas de changement très marqué et irréversible de la composante environnementale touchée, cette intensité est dite forte.
Cette intensité est moyenne lorsque les modifications réversibles portées sur une composante ne la touche pas complètement.
Si des modifications réversibles apportent un faible changement sur la composante environnementale, l’intensité est faible.
La portée : La portée ou l’envergure évalue le pourcentage de population touchée par le projet. Elle est dite régionale quand les sources d’impacts portent des changements très marqués et touche la population entière.
Cette portée est cependant locale lorsque le changement n’atteint que le secteur où le projet s’est inséré. Il ne touche donc que la population avoisinante.
Elle est dite ponctuelle quand les changements ne sont identifiés qu’au niveau d’une seule composante. Ainsi le pourcentage de la population concernée est très faible.
La durée : La durée est définie comme étant la période où les modifications touchent les composantes et touchent la population.
Elle est permanente lorsque les changements débutent de façon synchrone avec l’installation du projet et demeure encore après la fermeture de ce dernier.
Cette durée est temporaire si les modifications restent permanentes durant une phase du projet. Par ailleurs la durée est dite occasionnelle lorsque l’impact ne se produit que durant une courte période lors de l’acheminement des travaux.
L’importance : L’importance est définit comme étant la somme arithmétique des trois critères précédents permettant d’évaluer les impacts. C’est un moyen d’évaluer les critères. L’importance est classée en impact mineur, impact moyen et impact majeur selon les résultats de l’évaluation d’impact par les trois critères d’évaluation cités précédemment.
Intégration du projet sur le milieu local
Dans un tel projet, le promoteur doit impérativement établir des dispositions rigoureuses sur le plan social, santé, sécurité et environnement qui entrent dans le cadre de sa politique environnementale.
Ainsi pour éviter les rapports conflictuels avec les cultures locales, les traditions et les styles de vie, le personnel doit être informé et sensibilisé sur le mode de vie, les cultures et les traditions locales . Pour ce qui est de la destruction des dispositifs de pêches artisanales par le passage du bateau sismique, des séances de sensibilisations devraient être données aux pêcheurs sur les mesures à prendre pendant la conduite de l’acquisition sismique. Toutefois les personnes touchées devraient être indemnisées par le promoteur sur la base de pièces justificatives valides.
Dans tous les chefs-lieux des Communes seront déposés des cahiers de plaintes qui permettront aux personnes affectées de faire des réclamations. Les plaintes seront prélevées régulièrement par un représentant du Promoteur et seront intégrées dans le programme d’atténuation des impacts. Pour que la population veuille encore collaborer avec le promoteur dans un projet futur, il se doit de mettre en œuvre des séances d’information et de consultations publiques avant l’intégration du projet selon le décret MECIE et la charte de l’environnement actualisée respectivement dans leurs articles 7 et maintenir un flux d’information régulier vis-à-vis de la population locale durant son acheminement.
Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : GENERALITES
I.1. Mise en contexte du projet
I.1.1. Le promoteur
I.1.2. Le consultant en charge de l’étude
I.2. Travaux antérieurs sur la zone d’étude
I.3. Description du milieu récepteur
I.3.1. Le milieu physique
I.3.1.1. Le climat et l’hydrographie
I.3.1.2. Contexte géologique
I.3.2. Le milieu biologique
I.3.2.1. Faune marine
I.3.2.2. La flore
I.3.2.3. Les zones sensibles
I.3.3. Contexte socio-économique
Chapitre II : MATERIELS ET METHODE
II.1. Localisation du projet
II.2. Les principes des activités sismiques offshores
II.3. Les matériels de prospection
II.4. Le projet d’acquisition sismique dans le bassin de la côte Est
II.5. Méthodologie de l’étude
Chapitre III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Identification des impacts
III.2. Description des impacts
III.2.1. Impacts négatifs du projet
III.2.1.1. Impacts communs pour toutes les phases du projet
III.2.1.2. Impacts spécifiques
III.2.2. Impacts positifs du projet
III.3. Evaluation de l’importance des impacts
III.3.1. L’intensité
III.3.2. La portée
III.3.3. La durée
III.3.4. L’importance
III.4. Pourcentage des impacts négatifs et positifs
Chapitre IV : DISCUSSION
IV.1. Les mesures d’atténuations des impacts négatifs
IV.1.1. Le milieu physique
IV.1.2. Le milieu biologique
IV.1.3. Le milieu humain
IV.2. Les avantages apportés par le projet
IV.3. Le plan de gestion environnemental du projet
IV.3.1. Plan de surveillance
IV.3.2. Programme de contrôle
IV.4. Intégration du projet sur le milieu local
IV.5. Remise en cause du projet par le risque d’échouage des mammifères marins
IV.6. La période de mise en œuvre du projet
CONCLUSION