Evaluation des facteurs de variation du taux de réussite de l’insémination artificielle bovine
I.2 Races bovines exploitées au Sénégal
Races locales Les races locales exploitées au Sénégal sont essentiellement la race N’dama (Bos taurus) et le zébu Gobra (Bos indicus).
Zébu Gobra
C’est un bovin à bosse de grande taille (1,25 à 1,40 m) et de format moyen (PAJOT ,1985). Le poids adulte est estimé en moyenne à 415 kg chez le mâle et 322 kg chez la femelle. Les cornes en forme de lyre sont courtes chez la femelle et longues chez le mâle. La bosse est très développée, la robe est généralement blanche ou blanc rayé. Le fanon est large et plissé près des membres. La production laitière de la femelle zébu Gobra est estimée à 1,5 à 2 litres de lait par jour et la durée de lactation à 150 à 180 jours. (KABERA,2007).
Taurin N’dama
Le taurin N’dama est caractérisé par sa trypanotolérance, vit en zone soudano-guinéenne; au Sénégal, il est rencontré dans les régions de Casamance et du Sénégal oriental. C’est un bovin sans bosse, de taille moyenne 0,95 à 1,10 m au garrot. Le poids moyen à l’âge de 4 ans est estimé à 382,6 ± 20,0 kg chez le mâle et 286,7 ± 8,3 kg chez la femelle (DIADHIOU, 2001) I.2.1.3 Race Diakoré La race Diakoré est issue du métissage entre zébu Gobra dont elle a hérité la taille et taurin N’dama de qui elle tient sa rusticité et sa trypanotolérance. Son poids adulte est compris entre 300 et 400 kg. Sa robe, le plus souvent unie et 6 assez claire, varie du blanc au gris ou jaune. Elle est rencontrée dans le bassin arachidier en compagnie du zébu Gobra et dans la zone de transition entre N’dama et Gobra. Sa production laitière est améliorée par rapport à celle de la N’dama (NDOUR, 2003).
Zébu maure
Le zébu maure est un grand marcheur. Il est très résistant et peut s’abreuver tous les deux jours. Elle est considérée comme une bonne laitière et produit en élevage extensif 800 à 1000 litres de lait à 4,5 % de matière grasse en 240 jours. Outre le Sénégal, on le retrouve tout au long de la frontière avec la Mauritanie et dans la boucle du Niger (TRAORE, 1973).
Races exotiques
La plupart des races exotiques sont importées au Sénégal pour la production laitière et dans une moindre mesure pour la production des viandes. I.2.2.1 Race Montbéliarde C’est un animal bien conformé et sa robe est pie rouge avec des taches blanches à la tête et aux extrémités, le rouge étant rouge vif ou pâle avec une taille comprise entre 1,38 m et 1,44 m pour un poids vif de 600 à 1000 kg. (KABERA, 2007). D’après DENIS et al., (1986) cité par (TCHEUFO, 2007), sa production laitière a été estimée au Sénégal entre 2000 à 3500 litres de lait pour 305 jours de lactation.
Race Holstein
La race Holstein a une robe pie noire avec des taches blanches et noires bien délimitées. Cette race est exploitée pour la production de lait. Sous les tropiques, la production moyenne est de 5751 kg (BENLEKHAL, 1993).
Race Jersiaise
Elle est originaire de l’île de Jersey dans la manche et mesure 1,25 m à 1,32 m au garrot et pèse en moyenne 300 kg avec une robe généralement fauve. Au Sénégal, sa production annuelle a été estimée par SOW (1997) à 3217 + 77 Kg de lait avec un taux de matière grasse de 6,5 à 7 %. En dehors de ces races exotiques citées en haut, au Sénégal on trouve également d’autres races exotiques entre autre la race Guzera, d’origine indienne de l’état du Gujarat et qui a été introduite au Sénégal en 1964 (DENIS et GAUCHET, 1978). La race Brune des Alpes, race bovine laitière originaire des montagnes de l’Est de la Suisse ; c’est une vache à grand format avec 1,4 m-1,5 m au garrot et le poids de 650-750 kg, à robe brune uniforme allant du gris foncé au gris argenté, sauf le mufle qui est plus clair. Signalons également la présence des races d’origine brésilienne ; Gir et Girolando ; dont la production laitière a été estimée par NJONG(2006) à 8 à 15l/j pour la Gir et 15 à 20l/j pour la Girolando. Malgré leur adaptation relativement difficile au Sénégal, toutes ces races étrangères ont une production laitière et de paramètres de reproduction meilleurs comparés aux races locales. (NJONG, 2006).
Typologie des systèmes d’élevage
Selon la disponibilité des ressources fourragères et du type de conduite associé, trois systèmes de production laitière sont rencontrés au Sénégal. Ces 8 systèmes de production sont essentiellement de type extensif et les animaux sont exploités par de petits producteurs. Ce sont des systèmes caractérisés par la non spécialisation de la production et le bétail joue divers rôles ; économique (production de lait, viande, travail) et social. Néanmoins, dans la zone périurbaine de Dakar, le système de production de type intensif se développe de plus en plus. Carte 1 : Carte des principaux systèmes de production laitière au Sénégal. (Source : BA DIAO, 2004)
Système pastoral
Il représente 30 % du cheptel bovin national. C’est un type d’élevage caractérisé par l’exploitation des grands espaces à travers la mobilité du cheptel. Les ressources végétales sont limitées (steppes et savanes arbustives) et constituent l’apport essentiel de l’alimentation des troupeaux.
Système agropastoral
Il est caractérisé par une intégration de l’agriculture, de l’élevage et de la disponibilité des sous produits agricoles et agro-industriels. Il est pratiqué dans la vallée du fleuve Sénégal, dans le bassin arachidier et dans le sud du pays. Ce système montre des faiblesses à savoir la forte pression agricole et humaine réduisant l’espace pastoral et la forte pratique du brûlis qui détruit les derniers fourrages disponibles pour le bétail en saison sèche.
Système périurbain
Ce système est localisé dans la zone des Niayes et intéresse l’embouche industrielle, la production laitière et l’aviculture. Il concerne 1% des bovins et 3% des petits ruminants. Les élevages y sont intensifs et semi-intensifs. Le développement des activités périurbaines est lié à une forte urbanisation de la région de Dakar. Ce processus étant favorisé par la concentration des industries et commerce, sources potentielles d’emplois, mais aussi par des conditions de vie considérées clémentes (accès à l’eau potable, électricité et aux services sociaux) par rapport à celles qui prévalent dans certaines régions agricoles affectées par la sécheresse et la désertification (BA, 2001).
Différents types de production de la vache au Sénégal
D’après NESSEIM (1995) pour la productivité de la vache au Sénégal, seuls la viande et le lait sont analysés. Les autres productions comme le fumier, la traction, les cuirs et peaux bien que non négligeables sont considérées comme faisant partie des avantages non quantifiables.
Production laitière
Les vaches africaines sont généralement des mauvaises laitières bien qu’elles soient pour la plupart exploitées pour la production laitière. Cette faible production est estimée en moyenne à 0,5 à 2 litres par jour. Cependant le lait produit possède un taux élevé de matière grasse. Notons que la traite est généralement suspendue en élevage traditionnel durant la saison sèche. Des essais de stabulation effectués au CRZ de Kolda ont montré que les vaches stabulées produisent 70 litres de plus que les vaches du lot témoin. (KABERA, 2007).
Production bouchère
L’aptitude principale du Zébu Gobra est la production de viande. Le poids moyen de l’adulte se situe entre 400 et 500 kg avec un rendement de la carcasse de 48 à 56 % (PAGOT cité par DIADHIOU, 2001). Dans les zones infectées de glossines, la vocation principale de la N’dama est la production de viande. Le poids et le rendement de la carcasse obtenus varient avec l’âge, le mode d’élevage, mais surtout, avec l’état de finition des animaux selon COULOMB cité par FAYE (1992). Au Sénégal, DIOUF (1991) signale que la croissance des N’dama est lente et irrégulière. Le rendement moyen de la carcasse chez la femelle et le mâle est respectivement de 38,9% et 48,7%. Toutefois, un animal bien alimenté peut avoir un rendement de 52 à 54%.
Contraintes au développement de l’élevage
Le secteur de l’élevage peut occuper une place de choix sur l’échiquier économique du pays. Malheureusement, il bute sur de nombreuses contraintes et se caractérise ainsi par de faibles performances.
Contraintes alimentaires
L’une des causes des infertilités des vaches en zone tropicale est le facteur alimentaire. L’aspect quantitatif et qualitatif de l’alimentation est mis en cause. Ce facteur alimentaire peut être analysé à deux niveaux : • La suralimentation Très rare en milieu tropical, la suralimentation peut être à l’origine d’une infiltration graisseuse au niveau de l’ovaire .Cette suralimentation associée à un syndrome hypo hormonal, retarde considérablement l’involution utérine sans laquelle ne peut à nouveau concevoir. • La sous alimentation Une sous alimentation revêt un caractère endémique en zone tropicale surtout lorsqu’elle est associée à une difficulté d’abreuvement. Cette sous alimentation est surtout liée à la rareté et la pauvreté des pâturages en saison sèche. Sur le plan hormonal, on observe en saison sèche une pseudohypophysectomie fonctionnelle ayant comme conséquence un trouble de la gamétogenèse, voire une mise en veilleuse de l’activité ovarienne. Selon CHICOTEAU (1991), la principale contrainte à la productivité du Zébu est la sous alimentation. Elle empêche les animaux d’extérioriser leur potentiel génétique touchant en premier lieu la fonction de reproduction. MBAYE en 1993, affirme que la sous alimentation du Zébu Gobra en élevage extensif retarde la reprise de l’activité ovarienne. Il signale qu’en station, ce délai de reprise de l’activité ovarienne est beaucoup moins long (54% des Zébu Gobra ont repris leur activité ovarienne entre 36 et 48 jours après le part).
CHAPITRE I L’ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL |