Evaluation des facteurs de risque d’ICR par régression logistique
Population
Parmi les 596 patients admis pour HSA en réanimation sur la période d’étude, 26 patients ont été exclus d’emblée (11 dossiers incomplets, 12 patients en état de mort encéphalique ou décédés dès J1, 3 patients pris en charge initialement dans un autre centre hospitalier). Sur les 570 dossiers restants, 389 (68%) présentaient une HSA secondaire à une rupture anévrysmale. Les 181 (31%) autres HSA ont été exclues car d’origine indéterminée (artériographie blanche (16.1%), d’origine traumatique (10.3%) ou secondaire à une rupture de MAV (5.2%). Parmi les 389 dossiers, les données de monitoring de 60 patients étaient exploitables lors de leur séjour en réanimation sur la période allant du 1er septembre 2015 au 31 janvier 2018. Parmi ces 60 patients, 32 ont présenté une ICR et 28 en ont été indemnes. Les 329 autres patients étaient exclus de l’analyse des données pour des raisons diverses : date de séjour antérieure à septembre 2015, séjour exclusif en USC (moniteurs non connectés au logiciel de recueil des constantes ReaScopy), séjour en réanimation avec survenue de l’ICR en USC, données incomplètes, durée de séjour en réanimation inférieure à 5 jours. Figure 1 : Flow Chart Figure 1: Flow Chart Evaluation des facteurs de risque d’ICR par régression logistique La cohorte ; dont la description est détaillée en annexe (Tableau 1) ; est composée majoritairement de femmes (n : 247 ; 63%) ; l’âge médian est de 53ans [46‐62] avec un score IGS 2 médian à l’entrée de 31 [21‐47]. En ce qui concerne les échelles d’évaluation cliniques de gravité de l’HSA, on retrouve dans notre cohorte des scores WFNS et de Glasgow médian à l’entrée en réanimation respectivement de 2 [1‐4] et 13 [7‐15]. Les scores radiologiques de gravité ; à savoir le score de Fisher modifié et le score d’Hijdra ; avaient des valeurs médianes à l’entrée en réanimation, respectivement à 4 [3‐4] et 24 [21‐47]. La durée médiane de séjour était de 15 jours [7‐24]. La procédure de traitement de l’anévrysme était représentée majoritairement par la procédure radiologique interventionnelle avec au total 278 embolisations ce qui concerne 71.4% des patients. Le traitement neurochirurgical a concerné 111 patients soit 28.6%. 23 patients (5.9%) n’ont pas bénéficié de sécurisation anévrysmale. Au sein de notre cohorte, 135 patients (35%) ont développé au moins un épisode d’ICR avec un jour médian de survenue évalué à 6 jours [5‐9]. Le décès hospitalier a concerné 76 patients soit 19.5% de la population. A la sortie d’hospitalisation, les scores médians de Rankin et de GOS étaient respectivement de 2 [1‐4] et 4 [3‐5]. En analyse univariée, il n’est pas retrouvé de différence statistiquement significative dans le groupe ayant présenté un épisode d’ICR (ICR+) et celui n’en ayant pas présenté (ICR‐) sauf en ce qui concerne l’âge, la durée moyenne de séjour, les modalités de traitement de l’anévrysme et les complications (Tableau 2). En effet, les patients qui présentent une ICR sont plus jeunes 52 [44‐58] ans versus 55 [47‐ 63] ans, p=0.002 que les patients qui ne présentent pas d’ICR au cours de leur évolution clinique. De même, la durée de séjour est plus importante chez les patients atteints d’ICR : 28 [15‐29] jours versus 17 [4‐20] jours, p< 0.001. D’autre part, l’apparition d’une hydrocéphalie est plus fréquente dans le groupe qui évolue vers une ICR : 69 (51%) versus 92 (36%), p=0.005. De même, le score d’Hijdra est plus important chez les patients qui évolueront vers un état d’ICR : 24 [20‐31] versus 19 [9‐30], p<0.001, tout comme le score de Fisher : 3 [3‐4] versus 4 [3‐4], p=0.009. Concernant le traitement anévrysmal, l’embolisation a été la procédure la plus représentée chez les patients qui évolueront ensuite vers l’ICR : 108 (80%) versus 169 (66.5%), p=0.08. En revanche, l’abstention thérapeutique concerne majoritairement les patients qui ne se sont pas compliqués d’ICR : 22 (8.5%) versus 1 (0.7%). Evaluation des facteurs de risque d’ICR par régression logistique 11 L’analyse en régression logistique est la méthode d’analyse multivariée choisie dans cette étude afin d’évaluer les facteurs de risques prédictifs. Les variables précédemment décrites significatives en analyse univariées ont été intégrées dans l’analyse multivariée. Ainsi le score d’Hijdra est significativement associé au risque de développer une ICR (OR=1.053 IC 95% [1.02‐1.08] p<0.01), ainsi que le Glasgow score (OR=1.15 IC95% [1.0‐ 1.326] p= 0.05), le score WFNS (OR=1.5 IC 95% [1.008‐2.254] p=0.046) et la réalisation d’une embolisation (OR=2.2 IC 95% [1.173‐4.231] p=0.014). L’âge élevé (OR=‐0.971 IC 95% [0.950‐0.993] p= 0.011) semble significativement associé à un moindre risque de développer une ICR. Le sexe masculin (OR=‐0.647 IC 95% [0.380‐1.099] p=0.107), Le score IGS2 (OR=0.98 IC95% [0.967‐1.011] p=0.331), le score de Fisher modifié (OR= 1.09 [0.765‐1.576] p=0.612) sont non significatifs en ce qui concerne leur association avec le risque de développer une ICR en analyse multivariée.