L’eau douce, ressource fragile, est indispensable à la vie (Déclaration de Dublin, 1992). Elle ne représente que 2,5% des eaux de la planète. Seulement, 0,4% de l’eau douce fait partie des eaux de surface et eaux atmosphériques (ONU/WWAP, 2006). L’eau est essentielle à la survie et au bien-être de l’Homme et elle est indispensable au fonctionnement de nombreux secteurs de l’économie (GreenFacts, 2006). Les ressources en eau de la planète doivent répondre à plusieurs demandes. L’eau est à la fois habitat, aliment, moyen de production, moyen de transport et bien marchand (WWF, 2013). L’eau est indispensable à toutes activités humaines, et si elle est mal gérée, elle réduit de façon vitale le potentiel utilisable et indispensable à la survie de l’espèce non seulement humaine, mais aussi animale et végétale (Code de l’Eau Malagasy, Loi n° 98-029). Les ressources en eau sont renouvelables (sauf certaines eaux souterraines), avec d’énormes différences de disponibilité selon les régions du monde et des variations considérables, dans de nombreux endroits, en termes de précipitations saisonnières et annuelles (ONU/WWAP, 2003). Elles sont donc limitées et inégalement réparties (ONU/WWAP, 2006). Sa disponibilité dépend de la localisation géographique et du climat. Ainsi, la répartition quantitative et qualitative des eaux se fait à l’échelle du globe et par rapport aux différentes composantes du cycle hydrologique (MUSY, 2005).
RESSOURCE EN EAU ET TOURISME A NOSY BE
Gestion de la ressource en eau à Nosy Be
Approvisionnement en eau de Nosy Be
Auparavant, Nosy Be avait connu depuis tant d’années des problèmes en alimentation hydrique (LEMENA, 2007). La Commune de Nosy Be était chargée de la gestion de l’approvisionnement en eau de Hell Ville, à partir du lac Ampombilava. L’exploitation par la JIRAMA du lac Amparihibe pour l’adduction en eau potable a commencé en 1975. La JIRAMA asservît seulement la localité d’Andilana. L’Ouest de l’île telle que la localité d’Ambatolaoka, s’approvisionnait à partir des infrastructures de la pêcherie de Nosy Be. Le Sud-Est de l’île s’approvisionne à partir de la ressource en eau de Lokobe. L’eau du lac Ampombilava n’était pas potable car elle présentait une concentration microbienne impropre à la consommation (RAZAFITSIFERANA, 2007). Ainsi, à cause de la non potabilité du lac d’Ampombilava, et les autres problèmes liés à l’accès à l’eau potable dans autres localités de Nosy Be, la JIRAMA est chargée actuellement d’approvisionner la partie Ouest et Hell ville à partir du lac Amparihibe.
La principale réserve d’eau potable de Nosy Be demeure le lac Amparihibe (160,06 ha). Ce lac est le plus grand de Nosy Be, avec 1,8 km de longueur sur 1,5 km de largeur (RAZAFITSIFERANA, 2007). Le lac d’Amparihibe est un lac d’origine volcanique. Ces lacs volcaniques présentent des bassins versants de petite taille (FERRY et al., 1994). Ce lac demeure la source la mieux protégée due à sa localisation en hauteur et à sa localisation isolée (PIC, 2005). Toutefois, une tendance à l’eutrophisation a été constatée sur la partie Nord du lac Amparihibe (RAMASINORO &ANDRIAMAMPIANINA, 2008). Bien que des études supplémentaires soient requises pour le confirmer, il semble que l’essentiel de la recharge de ce lac proviendrait directement de la pluie (PIC, 2005).
Tourisme à Nosy Be
Nosy fait partie des premières destinations touristiques de Madagascar (RAZAFIARISOA et al., 2009). L’île possède effectivement un cadre naturel sur lequel elle peut miser. L’ambiance décontractée qui y règne assortie des multiples activités offertes aux visiteurs en occurrence la fréquentation des plages, la plongée sous-marine, la randonnée pédestre, les sorties en mer et la pêche, en font une destination de plus en plus prisée par les vacanciers (PIC, 2005). Elle est ensoleillée presque tout au long de l’année (RAKOTOARIVO, 2006).Selon le PIPM (2004), 20,3 % des touristes venant à Madagascar passent par Nosy Be. En 2001, la recette touristique pour la seule île de Nosy Be est alors à peu près de 37,77 milliards d’Ariary, soit 0,63% du PIB courant (BCM/INSTAT, 2001). La haute saison touristique se situe entre Juin et Octobre (RASOLOMANANA, 2013), mais elle est variable selon les situations. La durée moyenne de séjour des touristes sur Nosy Be est de 9 jours sur les 15 jours passés à Madagascar (PIC, 2013). L’activité touristique de l’île s’est surtout développée au cours de ces vingt dernières années. Alors qu’elle a accueilli 5.000 touristes par année en 1987 (PIC, 2005), Nosy Be a accueilli environ 59.293 touristes en 2012 (DELTO, 2013). L’île compte actuellement plus d’une centaine d’établissements d’hébergements totalisant environ plus de 1.700 chambres.
CONTRAINTES ET LIMITES
Des contraintes ont été rencontrées lors de l’étude telles que : l’insuffisance de données complètes sur le bassin versant du lac Amparihibe et les besoins des sites de demande, la non disponibilité des responsables lors de la descente sur terrain, et les circonstances imprévues à Nosy Be, qui ont fait que les bureaux ont été fermés durant quelques jours ; Certaines données de base sont manquantes telles que : les échanges avec les eaux souterraines et la relation avec les deux lacs environnants ; A cause du manque de moyens, une seule descente a pu être effectuée.
D’autres limites et contraintes sont :
✔ Dans l’estimation de la consommation en eau du secteur touristique de Nosy Be
Les données utilisées pour la détermination de la consommation en eau du secteur touristique proviennent de la JIRAMA, c’est-à-dire qu’elles englobent le volume d’eau utilisée à partir du compteur du client de la JIRAMA. Ainsi, la consommation réelle exclusive pour le tourisme est inconnue. Les résidents locaux qui jouissent des hôtels n’ont pas été aussi différenciés. Il est aussi nécessaire de préciser que tous les établissements d’hébergements ont été considérés comme abonnés à la JIRAMA. La distribution actuelle de la JIRAMA est récente, et les établissements commencent à jouir l’eau de la JIRAMA. Certains sont encore en attente de leur demande de branchement. Etant donné que dans cette zone desservie par la JIRAMA, les établissements d’hébergements sont surtout répartis dans les zones côtières, où la qualité de l’eau souterraine est plus ou moins saumâtre. Par conséquent, la grande majorité de ces établissements, surtout les grands hôtels utilisent ou utiliseront l’eau de la JIRAMA. En outre, la consommation en eau des établissements d’hébergements disponibles concernent seulement les données d’une année d’Octobre 2012 à Septembre 2013, qui représentent 36 sur 113 établissements d’hébergements correspondant à 784 sur 1.530 chambres.
La consommation en eau de tous ces établissements n’a pas pu être déterminée car : certains établissements d’hébergements ne sont pas forcément abonnés à la JIRAMA, même s’ils sont dans la zone desservie par la JIRAMA et les noms de certains propriétaires des établissements n’ont pas été identifiés dans la clientèle de la JIRAMA. En outre, quelques établissements hôteliers possèdent leurs propres puits et forages, dont les prélèvements d’eau ne sont pas comptabilisés, donc inconnus. A cause de l’insuffisance de données, le volume d’eau utilisée pour l’arrosage du terrain de golf a été estimé proportionnel au nombre de jours sans pluie. La part du secteur informel et non-marchand peut être importante (les touristes résidant chez leurs familles ou leurs amis, les locations non déclarées d’appartements ou de villas). Bien que la part du secteur informel par rapport à la consommation d’eau totale ne semble pas être très importante, ce secteur participe à la responsabilité globale du secteur touristique par rapport à la gestion de la ressource. Enfin, le taux d’occupation pour chaque catégorie d’établissements d’hébergements touristiques n’a pas pu être déterminé. Les données sur les nuitées mensuelles sont très incomplètes et inexploitables. Les données collectées auprès des hôtels étaient souvent limitées au nombre de chambres et de lits.
✔ Pour les données introduites dans WEAP
Les données climatiques ont été obtenues à la station météorologique de Dzamandzar, à quelques kilomètres du lac ce qui peut induire en erreur, surtout au niveau de l’évaporation. Concernant la consommation en eau par unité d’activité dans les sites de demande, la valeur utilisée pour la population a été estimée à 30 litres par jour par personne à cause de l’insuffisance de données concernant les consommations selon les différentes catégories, par exemple le niveau de vie de la population, la classe d’âge, la nationalité etc. Concernant le volume du lac, il est obtenu à partir des résultats bathymétriques, dans le rapport de LAND RESSOURCES, en 2008, qui ne précise pas l’échelle temporelle dans laquelle a été effectuée la méthode bathymétrique. Faute de données à jour sur le coefficient de ruissellement, la valeur de 44% équivalente à celle de 2005 a été gardée (LAND RESSOURCES, 2008). En outre, le débit entrant est annuel, mais pas mensuel, c’est-à-dire que les résultats ne montrent pas les variations de l’offre selon les mois.
Une différenciation plus détaillée des catégories d’établissements d’hébergements n’a pas pu être effectuée, c’est-à-dire que seulement les études sur les hôtels ont pu être faites, mais le reste a été englobé dans « autres établissements ». Après la fermeture de la SIRAMA, les anciens employés ont commencé à occuper les terres de la SIRAMA, et pratiquent des activités agricoles dans la zone. Ainsi, il paraît que des anciennes canalisations de la SIRAMA ont été utilisées pour l’irrigation des terrains agricoles. Cependant, ce fait n’a pas été vérifié, vu que la descente sur terrain a été effectuée aux mois de Septembre et d’Octobre.
Chapitre 1 . INTRODUCTION |