Evaluation de l’etat nutritionnel des brûles

L’évaluation de l’état nutritionnel d’un sujet permet de décider de la mise en place d’une thérapie adaptée et de prévoir les risques de complications liées à la pathologie ou à la dénutrition [1].Quant à la dénutrition protéino-énergétique, elle résulte d’un déséquilibre entre les apports et les besoins de l’organisme. Ce qui entraine des pertes tissulaires ayant des conséquences fonctionnelles délétères [2].

En effet parmi les états post-traumatiques, la brûlure grave est celle qui entraîne les plus grandes altérations métaboliques. En outre il existe une exsudation protéique au travers des zones brûlées représentant jusqu’à 25% des pertes azotées. De tels niveaux de perte peuvent durer 7 à 10 jours voire plus, ce qui explique que la brûlure soit une source de dénutrition aiguë majeure. D’où l’intérêt d’un protocole de rénutrition adapté chez ces patients. Cela d’autant plus qu’il existe une relation étroite entre l’état nutritionnel et la cicatrisation d’une part et l’état immunitaire d’autre part. La brûlure étant l’un des états les plus hyper cataboliques, la nutrition chez le brûlé doit donc être considérée comme une thérapeutique essentielle et non un traitement adjuvant [3]. Le recours à la nutrition artificielle est nécessaire en cas de brûlure supérieure à 20 % et dans ce cadre la nutrition entérale doit être privilégiée [1, 2, 3, 4]. La surveillance de l’état nutritionnel et de l’efficacité des apports est primordiale, dans la mesure où un mauvais état nutritionnel a une sanction inévitable sur la cicatrisation et le statut immunitaire. En outre, l’enfant brûlé est exposé à un risque infectieux majeur [3,16]. Idéalement cette surveillance doit intégrer des paramètres cliniques, anthropométriques et biologiques [2, 3,4, 5].

La dénutrition est l’un des problèmes majeurs de santé publique de la planète. Plus fréquente aux âges extrêmes de la vie où son évaluation est souvent difficile. Elle touche à titre d’exemple cent millions d’enfants dans le monde. Elle n’est pas l’apanage du tiers-monde; elle touche souvent les populations âgées et défavorisées sur le plan social et également les malades hospitalisés [5]. Dans ce dernier cas en plus de la brûlure elle peut s’installer sournoisement en restant souvent ignorée, et augmente la morbidité et la mortalité [2, 5].

La Brûlure : est une destruction partielle ou totale du revêtement cutané voire des plans sous-jacents par l’action d’un agent thermique, chimique, électrique ou par irradiation ionisante [6]. Elle est la conséquence d’une élévation anormale de la température de la peau par les agents sus cités. Ainsi elle peut être superficielle, intermédiaire, profonde, étendue ou non [6, 7, 8].

La Malnutrition 
La malnutrition est un état pathologique général ou spécifique résultant de l’absence, de l’insuffisance, ou de la part excessive dans l’alimentation d’un ou de plusieurs nutriments essentiels. Elle se manifeste par divers phénomènes cliniques et peut être décelée au moyen d’épreuves physiologiques ou d’examen de laboratoire. Certains auteurs considèrent l’obésité comme un état de malnutrition; mais classiquement la malnutrition sous-entend une carence d’apport.

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La Dénutrition : 
La dénutrition d’un patient brûlé se définie par la survenue d’un état pathologique lié à un déséquilibre entre les apports et pertes en énergies, en protéines et en nutriments. Il faut donc évaluer l’état nutritionnel des patients, dépister la dénutrition qui a de nombreuses conséquences délétères: diminution de la masse maigre et un dysfonctionnement de l’organisme.

La brûlure est une pathologie traumatique très fréquente. Dans le monde, on estime que plus d’un demi-million d’enfants sont hospitalisés chaque année pour brûlures dont la majorité provient des pays à faible revenu. Elle représente un véritable problème de santé publique .

-Toutes gravités confondues, on estime à 1.250.000 cas annuels de brûlures justifiant les soins médicaux aux Etats-Unis .

– La brûlure touche 400 000 personnes par an en France, qui nécessitent des soins médicaux, dont 10 000 hospitalisés. On note en moyenne 1000 décès par an. On compte 50 000 à 75 000 enfants brûlés par an en France  .

-Dans les pays en voie de développement la situation est encore plus dramatique. En Afrique sub-saharienne l’incidence de la brûlure est l’une des plus élevées au monde avec 245 cas pour 100.000 personnes. Cette fréquence représente trois fois l’incidence moyenne mondiale .

– Sa gravité est liée à : son étendue, son siège, sa profondeur, les traumatismes associés à la brûlure, les antécédents du brûlé et l’âge du patient à la survenu de la brûlure .

– L’OMS estime que 265 000 décès par an sont provoqués par des brûlures dont la grande majorité dans les pays à revenu faible ou moyen .

– En 2005 selon une étude réalisée en chirurgie pédiatrique du CHU-GT portant sur la brûlure thermique corporelle chez l’enfant. La dénutrition a représenté la première complication causant le plus de mortalité avec 41,7% des décès liés à une complication suivie de la septicémie et de l’anémie avec respectivement 33,3% et 25% [9].

– Au Mali en 2012 selon une étude rétrospective sur 5 ans réalisée au service de chirurgie pédiatrique du CHU-GT, la fréquence hospitalière a été de 5,51% et une incidence annuelle de 60 cas par an. Un taux de mortalité de 22,3% et un taux de morbidité de 41% .

RAPPELS ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE LA PEAU 

Beaucoup plus qu’une simple enveloppe recouvrant notre corps, La peau est un organe complexe composé de trois tissus juxtaposés. Même s’il existe de notables variations topographiques, l’architecture générale de la peau est toujours la même: elle se compose d’une couche stratifiée superficielle (l’épiderme), qui repose sur un tissu de soutien conjonctif (le derme). La couche profonde est appelée hypoderme. Elle renferme également des annexes cutanées représentées par les glandes (sudoripares et sébacées) et les phanères (ongles et poils).

Table des matières

Introduction
I-Objectifs
II-Généralités
III-Matériels et méthode
IV-Résultats
V- Commentaires et discussion
Conclusion

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