EVALUATION DE L’EFFICACITE ET DE LA TOLERANCE DE L’OKZAN

EVALUATION DE L’EFFICACITE ET DE LA TOLERANCE DE L’OKZAN

Cycle évolutif

Les cycles évolutifs des trématodes digènes sont comparables et superposables. Il s’agit de cycles hétéroxènes pouvant comporter un, deux ou plus de deux hôtes intermédiaires (Soulsby, 1968). Précisément, il est dixène pour les genres Fasciola et Paramphistomum.  Développement chez les hôtes et dans le milieu extérieur Les hôtes intermédiaires sont des mollusques gastéropodes pulmonés basomatophores pouvant appartenir aux familles des Bulinidés, Lymnaeidés, ou des Planorbidés (Seck et al., 2006 ; Titi, 2013). Ils ont des habitudes aquatiques si bien que dans les régions à faible pluviométrie, les mollusques sont surtout fréquents aux alentours des cours d’eau ou d’aménagements hydro-agricoles (Vassiliades, 1978a ; Graber et Perrotin, 1983). Ils assurent le développement larvaire des parasites et leur transmission à l’hôte définitif, de manière directe ou via un deuxième hôte aquatique, poisson ou crustacé (Dreyfuss et Rondelaud, 2011). Le cycle regroupe quatre (04) étapes dont deux libres en milieu extérieur dans le sol et l’eau (parties vertes du schéma de cycle évolutif, figure 2), les deux autres se déroulant chez les hôtes intermédiaire et définitif (zones en marron et en bleu). Il débute par l’excrétion des œufs dans le milieu extérieur à travers les matières fécales. Dans des conditions optimales de température, d’hygrométrie et d’oxygénation, l’œuf donne naissance à un miracidium. Dans les conditions expérimentales, cela dure environ 19 jours pour le genre Paramphistomum (Seck et al., 2006). A la rencontre de l’hôte intermédiaire en milieu aquatique, le miracidium pénètre activement et poursuit son développement en sporocyste (Bussieras et Chermette, 1995). Par une multiplication asexuée, le sporocyste libère des générations de rédies qui évoluent en cercaires avant d’être éliminées dans le milieu extérieur (Vetagro-sup, 2015b). Bussieras et Chermette (1995) soulignent que la cercaire quitte activement le mollusque. Les cercaires dans le milieu extérieur se transforment en métacercaires, formes infestantes enkystées dans un second hôte intermédiaire ou sur les végétaux (Soulsby, 1968) en attendant d’être ingérées par un ruminant. Dans, la dicrocoeliose, 9 une fourmi intervient dans le cycle comme hôte intermédiaire hébergeant les métacercaires. Figure 2 : Schéma du cycle évolutif du genre Fasciola Source : Vetagro-sup, 2015b A l’intérieur de l’hôte définitif, les larves présentent une phase de migration suivie d’une phase de maturation qui se termine par l’acquisition de la maturité sexuelle (Bussiéras et Chermette, 1995). Les circuits de migration varient selon les groupes de trématodes. Dans le genre Fasciola par exemple, 24 heures après l’infestation, les formes immatures arrivent dans la cavité abdominale et en 4 à 6 jours après l’infestation, elles pénètrent dans le foie et migrent à travers le parenchyme hépatique pour regagner les voies biliaires où elles atteignent le stade adulte (Vetagro-sup, 2015b). A partir des localisations respectives des formes adultes, les femelles pondent des œufs qui sont véhiculés dans le milieu extérieur par les matières fécales et le cycle reprend. Dans la Fasciolose et même la Dicrocoeliose, l’homme peut constituer un hôte accidentel et héberger le parasite (Figure 2), à la suite d’ingestion de salades aquatiques sauvages ou de végétaux cueillis sur des prairies humides (Euzéby, 1964). 10  Conditions influençant la réalisation du cycle La réalisation du cycle est étroitement liée au développement des hôtes intermédiaires. Selon Dreyfuss et Rondelaud (2011), le comportement des mollusques est déterminant dans le maintien des foyers de distomatose. Ceux-ci vivent en milieu aquatique. Ils s’adaptent aussi bien aux eaux propres et limpides qu’à celles qui sont assez sales ou souillées par les déchets ménagers. Ils se développent beaucoup plus en fin de saison des pluies car à cette époque, il y a moins de pluies et les mollusques sont peu dispersés par les eaux de ruissellement (Graber et Perrotin, 1983). Dreyfuss et Rondelaud (2011) soulignaient que l’habitat des mollusques est très polymorphe, mais les eaux stagnantes ou à faible débit constituent leurs lieux d’élection. Cependant, Vassiliades (1978a) a pu montrer par expérimentation que les lymnées peuvent survivre dans des conditions de sécheresse allant de 15 à 30 jours pour les grosses lymnées (âgées de 3 mois et plus) et 60 à 90 jours pour les petites, âgées de moins d’un mois.

Némathelminthes

Taxonomie, morphologie, localisation et nutrition Bussiéras et Chermette (1995) ont décrit les némathelminthes comme étant des vers ronds, non segmentés, au tube digestif complet. Le dimorphisme sexuel est marqué, les mâles sont pourvus d’une bourse copulatrice plus ou moins développée selon l’espèce de parasite considérée. Leurs dimensions sont très variables, allant de quelques millimètres, jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres, voire mètres. Les nématodes parasites de tractus digestif les plus prévalents, communément appelés strongles gastro-intestinaux ou strongles digestifs appartiennent à l’ordre des Strongylida (Troncy et Chartier, 2000 ; Embeya, 2010). Selon Tienpont et al. (1995), beaucoup de laboratoires ne distinguent pas les œufs de Cooperia, Haemonchus, Trichostrongylus, Ostertagia, et Œsophagostomum si bien qu’ils retiennent le terme strongylidés. Les principaux nématodes parasites des bovins sont présentés dans le tableau III.

Cycle évolutif

Le cycle de développement de tous les nématodes responsables des strongyloses gastro-intestinales est direct, sans hôte intermédiaire (Troncy et Chartier, 2000). Mais, il est toujours biphasique, car il comprend une phase de vie parasite, à l’intérieur de l’hôte et une phase de vie libre, dans le milieu extérieur (figure 3).  Phase externe Elle commence par le rejet d’œufs, soient d’œufs embryonnés, soient de larves (Bussiéras et Chermette, 1995) dans le milieu extérieur à travers les matières fécales. A ce niveau, dans des conditions de température et d’hygrométrie optimales, les œufs éclosent, donnant des larves (L) de premier stade appelées L1. Par deux (02) mues successives, celles-ci évoluent en L2 puis en L3, qui constituent les formes infestantes. Nombreux sont les nématodes qui se développent ainsi dans le milieu extérieur sauf le genre Strongyloïdes chez qui les larves dans le milieu extérieur peuvent évoluer en individus sexués mâles et femelles (Vetagro-sup, 2015c). Les larves de nématodes dans le milieu extérieur se déplacent à la surface du sol ou sur les végétaux selon leur hygrotropisme, phototropisme ou encore leur géotropisme à la recherche d’hôte définitif. 

Table des matières

III.2. Épidémiologie analytique
III.2.1. Sources de parasites
III.2.2. Modalités d’infestation
III.1.2.1. Voie buccale
III.2.2.2. Voies transcutanée et placentaire
III.2.3. Facteurs de réceptivité et de sensibilité de l’hôte
III.2.3.1. Facteurs intrinsèques
III.2.3.2. Facteurs extrinsèques
IV. Interactions hôtes-parasites
IV.1. Actions pathogènes des parasites
IV.1.1. Action traumatique et irritative
IV.1.2. Action spoliatrice
IV.1.3. Action toxique
IV.2. Conséquences cliniques
IV.2.1. Symptômes
IV.2.1.1. Symptômes liés à la gastro-entérite
IV.2.1.2. Syndrome d’anémie
IV.2.1.3. Évolution de l’affection
IV.2.2. Modifications des paramètres hématologiques et biochimiques
IV.2.2.1. Hématocrite
IV.2.2.2. Protéines du sang et enzymes
IV.2.3. Lésions
V. Diagnostic des helminthoses digestives des bovins
V.1. Diagnostic épidémiologique
V.2. Diagnostic clinique
V.3. Diagnostic de laboratoire
V.3.1. Méthodes parasitologiques
V.3.1.1. Diagnostic coprologique
V.3.1.2. Coproculture
V.3.2. Méthodes sérologiques
V.3.2.1. Dosage du pepsinogène sérique
V.3.2.2. Technique ELISA
V.4. Diagnostic nécropsique
CHAPITRE II : LUTTE CONTRE LES HELMINTHOSES GASTROINTESTINALES  METHODES, LIMITES ET ALTERNATIVES
I. Méthodes de lutte
I.1. Principes de la lutte
I.2. Traitement : utilisation des anthelminthiques
I.2.1. Molécules disponibles
I.2.2. Mode d’action et efficacité
I.3. Effets du traitement
II. Conséquences de l’emploi abusif des anthelminthiques : la chimiorésistance
II.1. Définition et distribution géographique
II.2. Quelques molécules concernées
II.3. Traits marquants de la chimiorésistance aux anthelminthiques
II.4. Causes probables de l’apparition des chimiorésistances
II.4.1. Rythme des traitements et fréquence d’utilisation des molécules
II.4.2. Erreurs de dosage
II.4.3. Autres facteurs favorisant la chimiorésistance
II.5. Mécanisme de la chimiorésistance
II.6. Détection d’une chimiorésistance aux anthelminthiques
II.6.1. Test de réduction de l’excrétion fécale d’œufs
II.6.2. Test de numération des helminthes adultes
II.6.3. Test d’inhibition larvaire
III. Effets secondaires des anthelminthiques sur les grandes fonctions
III.1. Métabolisme des xénobiotiques
III.2. Anthelminthiques et biochimie sanguine
IV. Prophylaxie
IV.1. Prophylaxie médicale
IV.2. Prophylaxie sanitaire
IV.3. Mesures agronomiques
V. Solutions alternatives à la chimiorésistance
V.1. Renforcement des capacités de défense de l’hôte
V.2. Phytothérapie
V.3. Utilisation raisonnée des anthelminthiques disponibles et recherche de nouvelles molécules
DEUXIEME PARTIE : EFFICACITE ET TOLERANCE DE L’OKZAN DANS LE TRAITEMENT DES HELMINTHOSES DIGESTIVES
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I. Zone d’étude
I.1. Caractéristiques géo-climatiques du site
I.2. Motivations du choix du site
II. Matériel
II.1. Matériel de terrain
II.2. Matériel de laboratoire
II.3. Matériel biologique
II.4. Médicament vétérinaire : l’OKZAN®
III. Méthodes
III.1. Echantillonnage
III.2. Identification des animaux et administration du médicament
III.3. Prélèvements
III.3.1. Matières fécales
III.3.2. Sang
IV. Analyses de laboratoire
IV.1. Détermination de l’hématocrite
IV.2. Coproscopie
IV.2.1. Technique de Flottation
IV.2.2. Technique de sédimentation
IV.2.3. Technique de Mac Master
IV.3. Méthode d’évaluation de l’efficacité
IV.4. Méthode d’appréciation de la tolérance du médicament
IV.4.1. Principe de dosage des Protéines totales
IV.4.2. Principe de dosage de l’albumine .
IV.4.3. Principe de dosage de l’urée
IV.4.4. Principe de dosage de la créatinine
IV.4.5. Principe de dosage de l’alanine aminotransférase (ALAT)
IV.4.6. Principe de dosage de l’aspartate aminotransférase (ASAT)
IV.4.7. Principe de dosage de la lactate déshydrogénase (LDH)
V. Traitement des données et analyses statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
I. Résultats
I.1. Caractéristiques de la population d’étude
I.2. Taux des infestations parasitaires
I.2.1. Taux d’infestation globale
I.2.2. Taux et niveaux d’infestation selon les espèces parasitaires
I.2.3. Polyparasitisme
I.2.4. Taux et niveaux d’infestation selon l’âge, le sexe et la race
I.2.5. Relation parasitisme et les paramètres biologiques
I.3. Efficacité thérapeutique de l’OKZAN®
I.4. Tolérance de l’OKZAN
I.3.1. Suivi clinique des animaux
I.3.2. Moyennes globales des paramètres biologiques (J0)
I.3.3. Moyennes des paramètres biologiques selon les variables âge, sexe et race
I.3.4. Effets du traitement sur les paramètres biologiques
II. Discussion
II.1. Eléments de méthodologie
II.2. Prévalence des parasitoses gastro-intestinales
II.3. Efficacité du traitement
II.4. Tolérance des bovins à l’OKZAN®
II.4.1. Suivi clinique des animaux
II.4.2. Evolution des paramètres biologiques chez les bovins
III. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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