Evaluation de la séroprévalence et impact des maladies abortives sur la réussite de l’Insémination artificielle bovine
LA BRUCELLOSE
L’action abortive de cette pathologie à déclaration obligatoire due à Brucella abortus (9 biotypes) chez les bovins en Afrique tropicale n’est plus à démontrer (au Bénin: AKAKPO et al.,1984; au Burkina Faso: AKAKPO et al.,1987; au Cameroun: AKAKPO et al.,1987 ; au Sénégal: DIOP,1975 puis MOUICHE ,2007;au Togo: SONHAYE,1980 puis AKAKPO et al.,1981 au Niger :AKAKPO et al.,1986) Cette maladie reste indubitablement l’une des plus importantes causes d’avortements bactériens observés au sein des troupeaux.
C’est une maladie infectieuse, inoculable, contagieuse commune à de nombreuses espèces animales et à l’homme et due à des bactéries du genre Brucella avec six espèces au sein desquelles plusieurs biovars peuvent être individualisés (B.abortus, B. melitensis, B.suis, B.ovis, B.canis, B.neotomae). Elle se caractérise par une évolution chronique affectant principalement les organes de reproduction et se traduisant par de l’avortement, la mortinatalité, la stérilité chez les ruminants (surtout les bovins), qui de loin payent le plus lourd tribut à cette entité pathologique.
Répartition géographique
C’est une maladie cosmopolite. La maladie est répartie sur le globe avec une certaine spécificité de région. Ainsi, B. abortus est fréquent en Afrique subsaharienne, en Europe, en Amérique latine; alors que B. melitensis est fréquent dans le bassin méditerranéen. N.B: La brucellose bovine peut être consécutive à l’infection par B. suis.
Espèces touchées
Elles sont nombreuses: les ruminants, les suidés, les carmvores, les rongeurs, les primates…
Importance
Sa large répartition fait de la brucellose un problème mondial. Sur le plan économique, les répercussions de cette maladie sont considérables par les pertes de productions: avortements, stérilité, pertes en lait,…et entraves aux échanges commerciaux d’animaux et produits dérivés. Au plan hygiénique, la brucellose est une zoonose majeure par la fréquence et la gravité des cas humains contractés à partir de l’animal et de ses productions.
Etiologie
Conformément à la définition phylogénétique d’une espèce, le genre Brucella constitue une seule espèce, à savoir Brucella melitensis. Taxonomiquement, les autres brucellas sont classées par biovars (biovar Abortus, biovar Suis, biovar avis, biovar Canis,biovar Neotomae). Pour des raisons pratiques, les brucelles sont toujours désignées selon l’ancienne nomenclature: B. melitensis, B.abortus, B. suis, B. ovis. B. canis et B. neotomae. Brucella est une bactérie de très petite taille, coccobacille, gram-, immobile, non sporulée, colorable en rouge par la méthode de Koster et Stamp. Elle cultive en aérobiose stricte (besoin en COz pour certains biovars) et son identification est faite par des caractères biochimiques (pouvoir à fermenter les acides aminés présents dans un milieu avec production de l’oxygène, production de HzS), les caractères antigéniques, la sensibilité aux phages et avec des colorants (fushine et thionine). • La résistance: les Brucella résistent plusieurs semaines a plusieurs mois dans les matières virulentes (avortons, exsudats utérins) et le milieu extérieur (matériel contaminé, pâturages, points d’eau, lisier). Par contre, ils sont sensibles à la dessiccation et aux rayons ultra-violets et leur élimination est assurée par la pasteurisation. • Habitat: Les Brucella sont des parasites obligatoires et leur habitat naturel est spécifique de l’espèce animale: Vache: B. abortus; mouton et chèvre: B. melitensis; porc: B. suis, biotypel et 3; sanglier et lièvre: B. suis, biotype 2; chien: B. canis; mouton: B. ovis. Certaines espèces animales peuvent être infectées par différentes brucelles. Les Brucella constituent rarement un foyer d’infection secondaire; • Le pouvoir pathogène et antigénique: Il est lié aux facteurs bactériens (virulence et toxicité) et à l’hôte (espèce réceptive, le tropisme …). Les différentes espèces présentent les mêmes facteurs antigéniques mais dans des proportions différentes. En outre, le genre brucella possède des antigènes en commun avec d’autres bactéries comme Francisella tularensis, Yersinia enterocolitica 09, Vibrio cholerea, Campilobacter fœtus fœtus, certains Salmonelles et certains Bacilles. Ce qui explique les problèmes de réactions sérologiques croisées. Les antigènes de brucella sont immunogènes. En effet, la présence d’antigène entraîne la production d’anticorps par l’organisme que l’on peut révéler par sérologie. Le LPS de la membrane externe est responsable de la production d’Anticorps détectés chez l’hôte par agglutination, fixation du complément ou ELISA.
Clinique
Chez les bovins: période d’incubation de 14 à 180jours. Symptômes génitaux : – Chez la femelle, au sein du troupeau, on observe des avortements épizootiques pendant le dernier tiers de la gestation. Le placenta est épaissi, œdémateux, avec des lésions purulentes et nécrotiques au niveau des cotylédons. Les fœtus peuvent être recouverts d’une pellicule jaunâtre. La rétention placentaire est fréquente. Il est possible d’observer, peu de jours avant l’avortement, un écoulement vaginal mucopurulent, gris-blanchâtre à rougeâtre. – Chez les taureaux, la maladie se manifeste par des orchites et des épididymites avec des foyers purulents et nécrotiques. Symptômes extra génitaux: ils sont rares chez les bovins et sont associés à une évolution chronique. Il s’agit d’hygroma au niveau du genou ou arthrites.
Epidémiologie
Les sources et matières virulentes sont représentées par les animaux infectés (malades et porteurs) et le milieu extérieur. Les malades sont dangereux au moment de la reproduction il cause de l’avorton, le placenta, les eaux fœtales qui contaminent le milieu extérieur. Ils sont aussi dangereux à travers les produits de sécrétion et d’excrétion (sécrétion lactée, vaginale, le sperme, les urines, le sang). La contagion se fait de manière directe (verticale= congénitale, néonatale; par le coït ou par ingestion de colostrum ou de lait contaminé), ou indirecte à la faveur d’utilisation d’aliments, d’eau ou d’objets divers contaminés. Les personnes en contact direct avec les animaux infectés représentent un groupe à risque. Les voies de pénétration sont représentées par la voie transplacentaire, digestive, cutanée et vénérienne. Au sein d’une exploitation, la maladie diffuse très vite et peut atteindre rapidement tout l’effectif, particulièrement les femelles arrivées à maturité sexuelle; on observe une importante infécondité, puis elle évolue vers la chronicité avec une apparition extra génitale d’hygroma. Au niveau d’un pays, la maladie peut rester localisée à certaines fermes ou à certains élevages où elle peut se répandre dans les autres troupeaux, liés au mode d’élevage. En Afrique inter tropicale, son dépistage a été réalisé dans beaucoup de pays. A partir des années 80, les enquêtes menées par BORNAREL et AKAKPO, 1982 montrent une prévalence estimée à 10,8% au Benin, 12,2% au Cameroun, 17,6% au Burkina Faso, 14,3% au Niger et 19,6% au Congo. En 2003, une étude faite à l’abattoir de Dschang (Ouest du Cameroun) par SHEY-NJILA et al., 2005 a révélé la présence de la Brucellose bovine avec une prévalence de 9,64%. Au Tchad (DELAFOSSE et al. ,2002), une étude a montré une prévalence de 2,6% avec une intervalle de confiance de[l,4 – 3,8] a l’échelle individuelle et de 20,0 avec un intervalle de confiance de [9,5 – 30,5] au sein du troupeau. En Cote d’Ivoire (THYS et al., 2005) la prévalence était de 3,573% en élevage intensif et de 4,291 % en élevage traditionnel. 24 On peut avoir une certaine localisation à certaines régions à climat particulièrement humide et l’ensoleillement moins important (Casamance, pays côtier d’Afrique de l’ouest) (THYS et al., 2005 en Cote d’Ivoire). Au Togo, 16,6% (AKAKPO et al., 1991). Au Sénégal, des enquêtes sérologiques seules (CHAMBRON, 1965), sérologiques et bactériologiques (DOUTRE, FENSTERBANK et SAGNA, 1977) ont montré des prévalences respectives de 13,3% et de 14,9%. Très récemment, une étude faite par MOUICHE (2007) a montré une prévalence de 1,17% dans la région de Thiès et périphérie de Dakar. Dans une exploitation, lorsque la maladie fait son incursion pour la première fois, l’expression est brutale et s’accompagne d’avortements. Les avortements cessent petit à petit parfois dès qu’apparaissent les hygromas. Les avortements n’apparaissent ensuite que sur des sujets sains, sujets neufs introduits dans l’élevage ou des sujets qui viennent d’atteindre la maturité sexuelle.
Diagnostic – Epidémioclinique
Les signes majeurs de suspicion sont l’avortement (quel que soit le stade de gestation) isolé ou en série ‘avortement épizootique’ et chez le male l’orchite ou épididymite. Les autres éléments de suspicion sont: ./ Mort d’un veau avec symptômes d’anoxie dans les 48 heures qui suivent la mise bas. ./ Fréquence anormale de rétention placentaire -/ Hygroma En fait, tous ces symptômes peuvent porter confusion avec d’autres maladies abortives (néosporose, listériose, coxiellose, BVD/MM, IPV/IBR) que seul le recours au laboratoire permet l’identification et lever le doute. – Expérimental Il consiste à rechercher l’agent responsable de la maladie. ./ Diagnostic bactériologique: Isolement de l’agent pathogène au moyen de colorations spéciales (Këster et Stamp), de cultures sur milieux de culture spéciaux; 25 ,/ Diagnostic et dépistage sérologiques se pratiquant par EAT ou ELISA (sur sérum) ou par fixation du complément (= méthode de confirmation) ; ,/ la recherche des anticorps dans Je lait par épreuve de l’anneau (Ring test) ou ELISA.
LA RHINOTRACHEITE INFECTIEUSE BOVINE (lBR)
Maladie infectieuse virale des bovins, qui se manifeste sous différentes formes: Forme respiratoire(IBR) et forme génitale (IPVIIBP). L’ffiR: infection bénigne à grave des voies respiratoires supérieures pouvant conduire à un avortement chez les vaches gestantes et principalement à une entérite ou une encéphalite chez les veaux. Elle peut se manifester sous d’autres formes telles une conjonctivite, une métrite, une mammite ou une dermatite. L’IPVIIBP: maladie génitale bénigne se manifestant par l’apparition de vésicules dans les régions génitales (IBP: balanoposthite infectieuse; IPV : vulvovaginite pustuleuse infectieuse)
INTRODUCTION GENERALE |