Evaluation de la sensibilité des souches de phytophthora spp. aux extraits des plantes médicinales

Médecine traditionnelle

Il est à présent établi que les plantes médicinales constituent la principale matière première pour la médecine traditionnelle. Elle constitue donc un phénomène à la fois économique et social qu’il convient d’explorer de façon systématique, d’autant plus que sa codification et sa standardisation commencent à peine (Delveau, 1982). Il ne pas aisé de définir une médecine traditionnelle compte tenue de la diversité de la complexité des éléments biologiques et socio culturelles qui interviennent dans son fonctionnement au sein d’une société (Wome, 1985). L’utilisation des plantes comme remède et surtout leurs choix ne trouvent pas leur origine dans une recherche systématique mais bien dans des découvertes fortuites et dans l’espace et dans le temps (Lejoly, 2006). En Afrique, en Asie et en Amérique latine, différentes pays font appel à la médecine traditionnelle. En Afrique : 80% de la population recours à la médecine traditionnelle à base des plantes représentent entre 30 et 50% de la consommation totale des médicaments (OMS, 2007).

 Phytothérapie

Depuis des décennies la phytothérapie est l’une des préoccupations les plus anciennes de l’humanité. A partir de l’antiquité, l’homme a toujours cherché les plantes douées des propriétés curatives (Omande, 1985). Contrairement aux pays équipés dans lesquels les infections ne sont plus au premier plan, les microorganismes constituent encore un fléau le plus redoutable dans les pays en voie de développement (Tshiani, 1984). On peut la distinguer en trois types de pratiques : o Une pratique traditionnelle : parfois très ancienne basée sur l’utilisation des plantes selon les vertus découvertes empiriquement ; o Une pratique basée sur les avancées et les preuves scientifiques qui cherchent des extraits actifs dans les plantes ; o Une pratique de prophylaxie déjà utilisée dans l’antiquité (Zahalka, 2005).

 Plantes médicinales

Une plante médicinale est une plante utilisée pour ces propriétés particulières bénéfique pour la santé humaine, voir animale. L’utilisation de plantes médicinales à pour rôle principal rôle de guérir mais aussi de prévenir les maladies. Le progrès incontestablement considérable de la phytothérapique résulte d’une prise de conscience de certains spécialistes sur la nécessité d’utiliser les molécules de synthèse à bon escient. La plante est rarement utilisée entière. Le plus souvent il s’agit d’une partie de la plante : rhizome, bulbe, racine, parties aériennes, tige, écorce, bourgeon, feuille, sommité fleurie, fleur, pétale, fruit, graine, tégument de graine, exsudation de la plante, thalle des algues. Différentes parties d’une même plante peuvent avoir des utilisations différentes (Moatti, 1985). En Amérique du Nord, en Europe et dans d’autres pays industrialisés, plus de 50% de la population en recours au moins une fois à la médecine complémentaire ou la phytothérapie. En Afrique, jusqu’à 80% de la population fait appel aux plantes médicinales pour traiter leurs pathologies. Pour la population congolaise, les plantes médicinales sont des produits essentiels. Presque toutes les populations, tant urbaines que rurales recours aux plantes médicinales (Cifor, 2007).

La pourriture brune

La pourriture brune ou simplement la pourriture des cabosses de cacao est une maladie qui se déclare fréquemment dans les cacaoyers. Elle sévit dans les régions de grande production. En Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire et le Ghana, respectivement premier et second producteurs mondiaux, sont les plus touchés. Outre le swollen shoot, cette pathologie causée par un champignon, s’avère la plus dévastatrice de la cacao-culture. Elle est capable de détruire plus de 30 % des récoltes escomptés. Les agents pathogènes de la pourriture brune du cacao sont des champignons du genre Phytophtora. Ces parasites se propagent rapidement en période d’humidité, en temps de pluies et en l’absence d’un bon ensoleillement dans les plantations. Les experts expliquent que l’eau de pluie et le vent constituent les principaux vecteurs de la propagation de cette pathologie. On dénombre 7 agents responsables à travers le monde : les destructions occasionnées par 4 premiers sont les plus accentuées tandis que les attaques des trois autres sont jugées moins virulentes. Il s’agit de Phytophtora palmivora, P. megakarya, P. citrophthora, P. capsici, P. megasperma, P. katsurae et P. heveae

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Symptômes

Le symptôme le plus typique est l’apparition de gouttes d’exsudat brun à la surface du tronc ou de charpentières infestées. Ce symptôme fait suite à une pourriture des tissus conducteurs de sève et de l’écorce. L’écorce nécrosée sèche, se craquelle et laisse apparaitre des lésions brunes. Au printemps, la croissance des plantes est diminuée par la maladie et les plantes atteintes sont beaucoup plus chétives que les plantes saines. Sur les feuilles, on peut parfois voir apparaitre des petites taches vertes qui vont s’agrandir, brunir et par la suite flétrir complètement. Sur les fruits, on observe des taches brunes et sèches. Les racines présentent des zones nécrosées sur toute leur longueur. Ces zones alternent avec des parties saines. Les radicelles sont rares. En coupe transversale, on observe à l’intérieur des racines un cylindre central rouge sang très caractéristique (Rands, 1922).

 Biologie et diversité

Phytophtora spp. est présent dans le sol, mais il s’exprimera lorsque les conditions environnementales et le type de plante-hôte seront favorables. Les formes de conservation sont des chlamidospores qui contiennent l’inoculum primaire. La germination de ces spores est induite par une humidité du sol importante et durable (période pluvieuse, irrigation excessive, mauvais drainage, etc.) associée à des températures élevées (30-32°C). Les chlamidospores germent et produisent un sac, ou sporagium, renfermant plus de 50 zoospores. Ces dernières, qui peuvent nager sur une courte distance, sont attirées par chimiotactisme vers les jeunes racines. A partir de là, les zoospores germent et un hyphe mycélien se forme. Une nouvelle génération de sporagia peut être produite en 24 heures à l’extérieur des racines infectées. De la même façon, les zoospores se trouvant à la surface du sol peuvent être projetées sur le tronc, les branches ou les fruits. Phytophthora spp. peut pénétrer directement dans les tissus non lignifiés. Il lui est impossible de traverser directement les tissus lignifiés. Pour cela, une voie de pénétration telle qu’une blessure, une cicatrice florale,ou une fissuration de l’écorce est nécessaire. A partir de ces explications, il est aisé de comprendre que les maladies à Phytophthora spp. s’intensifient après une période pluvieuse prolongée, avec des températures élevées, et ce plus particulièrement dans les sols ressuyant mal, mal drainés et/ou excessivement irrigués (Brasier, 2009).

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