Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) : la pré-éclampsie (PE) se définit comme l’apparition, chez une parturiente, d’au moins 20 semaines d’aménorrhée, d’une hypertension [pression artérielle systolique (PAS) mesurée en position assise ≥ 140 mmHg et pression artérielle diastolique (PAD) ≥ 90 mmHg], mesurée à deux reprises, à au moins six heures d’intervalle, accompagnée de protéinurie ≥ 0,3 g dans un échantillon d’urines de 24 heures [1]. L’éclampsie figure parmi les complications de la pré-éclampsie. Elle se définit par l’existence de convulsions généralisées et/ou de troubles de conscience qui ne peuvent être rapportés à un problème neurologique préexistant, ce dans un contexte de PE. Les crises convulsives surviennent majoritairement avant l’accouchement. Mais elles peuvent se manifester dans le post-partum jusqu’au 23ème jour, bien que la majorité des éclampsies du postpartum ait lieu dans les 48 premières heures [2]. Le Sulfate de magnésium reste largement utilisé en traitement préventif des convulsions dans les PE sévères [3].
La prévalence de l’éclampsie dans les pays industrialisés est de 0,03 à 0,06% naissances en 1986[4]. Aux U.S.A, 33% des éclampsies étaient retrouvés en postpartum entre 1996 et 2001 [5]. En outre, dans les pays développés, on estime que 11 à 44% des éclampsies en 2005 surviendraient dans le post-partum [6]. Dans les pays en développement, l’éclampsie constitue un véritable problème de santé publique [4]. Son incidence oscillait entre 0,2 et 2% en Afrique noire en 1991, et au Gabon sa prévalence passait de 0,2 à 0,5% en 1989 [7, 8]. Quant à l’éclampsie du post-partum, parmi les cas d’éclampsie admis en milieu hospitalier : son incidence s’élevait à 33% en Tanzanie en 2007-2008 [9] et à 29% en Ethiopie en 2015[10]. Dans l’ensemble, à Madagascar‚ la situation épidémiologique exacte de l’éclampsie reste encore mal connue. Mais la prévalence de l’éclampsie au Centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie et Obstétrique(CHUGOB) Antananarivo, Madagascar en 2016 était de 1‚08% [11].
Définitions
Pré-éclampsie
La pré-éclampsie se définit comme l’association d’une hypertension artérielle gravidique (HTAG) : [(PAS ≥ 140 mm Hg et /ou PAD ≥ 90 mm Hg), survenant après 20 semaines d’aménorrhées et disparaissant avant la fin de la 6ème semaine du postpartum] à une protéinurie ≥ 0,3 g/24h Les critères de sévérité en sont :
– HTA sévère : (PAS ≥ 160 mm Hg et / ou PAD ≥ 110 mm Hg).
– Atteinte rénale : oligurie (< 500 ml/24h) ou créatininémie > 135µmol/L, protéinurie > 5 g/ 24h.
– Œdème aigu du poumon (OAP).
– HELLP syndrome: association d’une hémolyse (présence de schizocytes, lactate déshydrogénase supérieure à 600 U/l, haptoglobine effondrée), d’une cytolyse hépatique (transaminases supérieures à 70 UI/l) et d’une thrombopénie (<100000/mm³).
– Hématome rétro placentaire (HRP)
– Signes d’atteinte du système nerveux centrale : troubles visuels, scotome céphalées sévères, altération de l’état mental, convulsion et ROT vifs
– Symptôme de distension de la capsule hépatique : douleur de l’hypochondre droit ou épigastrique, nausée et ou vomissement .
La présence d’au moins un de ces signes confirme la sévérité de la pré-éclampsie .
Eclampsie
Elle est définie actuellement par la survenue de convulsions au cours de la grossesse, du travail ou du post-partum. Les convulsions ne peuvent être rapportées à un problème neurologique pré-existant. Elles se présentent chez des femmes prééclamptiques sur les critères suivants :
• Age gestationnel ≥ 20 SA.
• PAS ≥140 mm Hg et ou PAD ≥ 90 mm Hg .
• Protéinurie ≥ 1 croix à la bandelette urinaire .
Eclampsie du post-partum
L’éclampsie du post-partum se définit par de crises convulsives généralisées chez une femme pré-éclamptique, survenant après l’accouchement jusqu’au 23ème jour du post-partum typiquement [18]. Lorsque le début des convulsions survient à plus de 48 heures, mais moins de 4 semaines après l’accouchement, on parle d’’éclampsie du post-partum tardive [19].
Sensibilité
La sensibilité d’un test est déterminée sur une population de patients dont on sait qu’elle est porteuse de la maladie parce qu’elle a subi un test de référence. Elle est définie par la proportion (%) des patients qui ont la maladie recherchée et dont le test est positif‚ et d’autres termes par la proportion des patients malades de la maladie M que le test détecte correctement (vrais positif). Par opposition‚ la maladie de patients porteurs de la maladie que le test n’a pas identifiés sont des résultats faussement négatifs.
Spécificité
La spécificité d’un test est déterminée sur une population de patients dont on sait qu’elle n’est pas porteuse de la maladie M parce qu’elle a subi un test de référence. Elle est définie par la proportion (%) des patients qui n’ont pas la maladie recherchée et dont le test est négatif‚ en d’autres termes par la proportion des patients non malades de maladie M que le test détermine correctement (vrais négatif). Par opposition‚ la proportion de patients non porteurs de la maladie M chez qui le test est positif sont des résultats faussement positifs.
Sensibilité et spécificité décrivent les caractéristiques d’un outil diagnostique et sont dérivées de populations de patients dont on connaît le statut de porteur ou non de la maladie M. Or, en pratique, le clinicien est confronté au résultat du test, mais ne sait évidemment pas si le patient a réellement la maladie recherchée ou non. Il doit donc connaître, si le test est positif, quelle est la probabilité que le patient soit réellement porteur de la maladie M ; et si le test est négatif, quelle est la probabilité que le patient ne soit pas porteur de la maladie M. Ces renseignements sont donnés par les notions de valeur prédictive positive et valeur prédictive négative d’un test.
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