EVALUATION DE LA FONCTION VENTILATOIRE DES PROTHESISTES DENTAIRES

EVALUATION DE LA FONCTION VENTILATOIRE
DES PROTHESISTES DENTAIRES

Fabrication des prothèses en céramique

Il existe plusieurs types de céramiques :  Feldspathiques (mélange de poudre + liquide) : céramiques classiques utilisées pour réaliser les habillages cosmétiques des prothèses.  Vitrocéramiques : notamment à base de disilicate de lithium. Les prothèses sont généralement usinées à partir d’un bloc initial de matériau en céramique ou bien pressées en cylindre de manière similaire à la technique de la cire perdue pour les prothèses métalliques.  Poly-cristallines : notamment à base d’alumine ou zircone. Les prothèses sont généralement usinées. Selon le type de prothèse, les étapes de fabrication peuvent différer.

Prothèses céramo-métalliques

L’armature métallique est réalisée suivant la même technique que pour les prothèses adjointes métalliques. Elle est ensuite enduite de plusieurs couches d’opaque de céramique de type feldspathique (permettant de cacher la couleur sombre du métal). Chaque couche est appliquée au pinceau puis cuite au four autour de 1000°C. Plusieurs cycles de fabrication sont répétés avec les étapes suivantes :  La préparation de la céramique: Différentes poudres de couleurs sont placées sur une palette contenant de l’eau afin de pouvoir maintenir un certain degré d’humidité (figure 19). Figure 19 : Palette avec les céramiques sous forme de poudre et liquide. Ajout de glycérine pour ralentir le durcissement des céramiques [30]. 16  Le montage de la céramique: Différentes couleurs de céramique sont appliquées au pinceau suivant la zone de la dent, sans les mélanger. Il faut tenir compte du fait que ces couches se rétractent avec la cuisson, d’où la nécessité et la difficulté de sur-dimensionner le montage (figure 20). Figure 20 : Montage de différentes couches de céramiques au pinceau sur une prothèse à base métallique [30].  La cuisson: La prothèse est fixée sur un support pour passer au four avec un programme de durée variable (figure 21). Figure 21 : Prothèse céramo-métallique avant et après cuisson .La finition : La prothèse est grattée et meulée avec des pièces à main pour ressembler le plus possible à une vraie dent (figure 22). Une étape finale est généralement effectuée pour rendre la prothèse brillante. Elle consiste à utiliser un revêtement à base de poudre céramique permettant une cuisson particulière de vitrification : « le glaçage ». Figure 22 : Etapes de finition d’une prothèse céramo-métallique [30]. 18 2.3.2. Prothèses céramo-céramiques L’armature métallique est remplacée par une armature en céramique. Les prothèses en zircone sont obtenues par usinage de précision (frittage) puis passage au four à 600°C. Ce qui permet à la céramique de passer à l’état solide. Les prothèses en disilicate de lithium peuvent être fabriquées par usinage ou par fusion suivant la taille de la prothèse. Pour la technique de fusion, il est utilisé le procédé dit de « la cire perdue », sauf qu’au lieu d’injecter le métal, c’est la céramique qui est fondue pour prendre la place laissée par la cire. Les étapes suivantes sont les mêmes que pour les prothèses céramiques avec armature métallique (utilisation de céramique de type feldspathique pour ressembler le plus possible à une vraie dent). 

Autres techniques de fabrication (CAO/FAO)

Plus récemment, de nouvelles techniques se sont développées utilisant la conception et la fabrication assistée par ordinateur (CAO/FAO), appelées également Computer Aided Design, Computer Aided Manufacturing (CAMCAD). Un scanner en 3 dimensions permet de scanner avec précision le modèle en plâtre sur l’ordinateur (figures 23 et 24). Figure 23 : Scanner 3D et modèle scanné sur ordinateur. Un logiciel permet de modéliser la ou les dents par ordinateur [6]. 19 Figure 24 : Modélisation par ordinateur Un fichier numérique STL (fichier d’usinage standard européen) généré est envoyé vers un centre d’usinage [6]. Enfin, la prothèse est reçue au laboratoire de prothèses dentaires après 48H et est nettoyée avant de réaliser les étapes de finition. Schématiquement, il existe 2 catégories de techniques de fabrication assistée par ordinateur : les techniques soustractives et les techniques additives [6]. ™ Les techniques soustractives La prothèse est réalisée par soustraction de matière (fraisage), à partir d’un bloc de matériau initial. Il s’agit de la technique d’usinage la plus classique. ™ Les techniques additives La prothèse est réalisée par une machine utilisant une adjonction de matière par couches successives. Plusieurs techniques existent dont :  L’impression 3D : les machines servent à fabriquer l’armature prothétique ou un élément intermédiaire (en cire ou résine, le plus souvent) permettant de réaliser l’étape de la coulée.  Le frittage sélectif par laser : la prothèse est fabriquée directement par couches successives d’un matériau sous forme de poudre qui se solidifie par soudage des particules entre elles au laser.

MATERIAUX ET PRODUITS UTILISES PAR LES PROTHESISTES ET LEURS PATHOLOGIES ASSOCIEES

En raison de la diversité des prothèses confectionnées par les prothésistes dentaires, ces derniers sont exposés à un grand nombre de substances (minérales, métalliques, organiques). L’évolution des techniques de fabrication et de la métallurgie avec le temps rend également difficile l’appréciation de l’imputabilité de telle ou telle particule dans la genèse de la pathologie pulmonaire du prothésiste. Afin de mieux comprendre le mécanisme pathologique induit par ces substances, nous nous proposons de passer en revue les caractéristiques physicochimiques des principales substances incriminées dans les laboratoires de prothèsistes dentaires.

Chrome

Le chrome est un élément chimique (Cr24) appartenant à la famille des métaux de transition sur le tableau périodique. Il s’agit d’un métal dur de couleur gris acier-argenté, capable de résister à la corrosion et au ternissement. ™ Utilisation pratique Sur le plan professionnel, le chrome est le plus souvent employé dans les activités suivantes :  Dans la métallurgie afin de produire des alliages résistant à la corrosion et de donner un aspect brillant. Il s’agit ici de l’application pratique employée dans la fabrication des prothèses dentaires.  Dans la chimie afin de servir de catalyseur dans certaines réactions d’hydrogénation et d’autres réactions chimiques.  Dans la verrerie afin de produire une teinte de couleur verte aux verres  Dans le tannage de peaux. Pathologies associées Sur le plan médical, l’inhalation de substances de chrome est responsable de l’apparition d’une pneumoconiose de surcharge. On peut également observer une réaction allergique, une fibrose pulmonaire, voire un cancer broncho-pulmonaire. Le chrome est classé cancérogène de classe 1A selon la classification européenne CLP (Classification, Labelling, Packaging) et groupe 1 selon la classification du CIRC (Centre International de la Recherche contre le Cancer). Les affections induites par le chrome sur le plan respiratoire ne sont pas reconnues au titre de maladies professionnelles. 

Cobalt

Le cobalt est un élément chimique (Co27) appartenant également à la famille des métaux de transition sur le tableau périodique. Il s’agit d’un métal de couleur blanc argenté, insoluble dans l’eau. ™ Utilisation pratique Les applications pratiques du cobalt sont nombreuses. De surcroît, le cobalt est considéré comme l’une des huit ressources stratégiques indispensables en temps de paix et de guerre. Voici ses principales applications :  Fabrication d’électrodes dans les accumulateurs de type lithium-ion (30% de son utilisation mondiale).  Fabrication d’alliages (superalliage, carbures, prothèse dentaire, …).  Fabrication d’aimants.  Catalyseur dans l’industrie chimique.  Additif alimentaire dans les élevages de bétail.  Agent radioactif (60Co) en médecine nucléaire.  Pathologies associées Sur le plan médical, l’exposition professionnelle des travailleurs au cobalt conduit à deux types de réaction :  Réaction cutanée eczématiforme d’origine allergique.  Réaction broncho-pulmonaire d’origine irritative. En outre le cobalt joue un rôle important dans l’apparition d’une fibrose pulmonaire induite par des métaux. L’examen histologique retrouve habituellement un infiltrat mononuclée avec desquamation intra-alvéolaire ainsi que des cellules géantes multi-nucléées. Le cobalt est classé cancérogène de classe 1B selon la classification européenne CLP (Classification, Labelling, Packaging) et groupe 2B selon la classification du CIRC (Centre International de la Recherche contre le Cancer). 

Nickel

Le nickel est un élément chimique (28Ni) appartenant également à la famille des métaux de transition sur le tableau périodique. Il s’agit d’un métal de couleur blanc argenté capable de résistance à l’oxydation et à la corrosion. ™ Utilisation pratique Les principales utilisations du nickel sont les suivantes :  Fabrication d’alliages (alliage fer-nickel, cuivre-nickel, cobalt-nickel, …)  Résistance chauffante en raison de son faible coefficient de conductibilité (grille-pain, radiateur, …).  Fabrication de piles alcalines.  Fabrication de pièces de monnaie.  Pathologies associées Sur le plan médical, la réaction la plus fréquemment observée chez l’homme d’une exposition au nickel est l’apparition d’une réaction allergique. Ses effets peuvent être aussi bien cutanés (eczéma) que respiratoires (asthme). Le nickel est classé cancérogène de classe 1A selon la classification européenne CLP (Classification, Labelling, Packaging) et groupe 1 selon la classification du CIRC (Centre International de la Recherche contre le Cancer).

Table des matières

 INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LE METIER DE PROTHESISTE DENTAIRE ET LA SPIROMETRIE
I. PROTHESE DENTAIRE : DESCRIPTION DU METIER ET ETAPES DE FABRICATION
1. Métier de prothésiste dentaire
2. Etapes de fabrication des prothèses dentaires
2.1. Fabrication des prothèses adjointes métalliques
2.2. Fabrication des prothèses adjointes en résine
2.3. Fabrication des prothèses en céramique
2.3.1. Prothèses céramo-métalliques
2.3.2. Prothèses céramo-céramiques
2.4. Autres techniques de fabrication (CAO/FAO)
II. MATERIAUX ET PRODUITS UTILISES PAR LES PROTHESISTES ET LEURS PATHOLOGIES ASSOCIEES
1. Métaux
1.1. Chrome
1.2. Cobalt
1.3. Nickel
1.4. Or
1.5. Béryllium
1.6. Cadmium
2. Substances minérales
2.1. Amiante
2.2. Matériaux réfractaires
2.2.1. Silice
2.2.2. Céramiques
2.2.3. Utilisation pratique
2.2.4. Acide fluorhydrique
3. Substances organiques
3.1. Résines (Méthacrylate de méthyle)
3.2. Cires
III. TECHNIQUES FAVORISANT LES PHASES EXPOSANTES
1. Sablage
2. Polissage
3. Finition
IV. MANIFESTATIONS PULMONAIRES CHEZ LES PROTHESISTES DENTAIRES
1. Pneumoconiose
2. Berylliose
3. Pneumopathies
4. Asthme.
5. Bronchopneumopathie
V. VOIES D’EXPOSITION AUX POLLUANTS DANS LES LABORATOIRES DE FABRICATION DE PROTHESES DENTAIRES
1. Exposition par inhalation
2. Exposition par contact cutané.
3. Exposition par ingestion .
VI. MESURES DE PREVENTION
1. Réduction des émissions de polluants
2. Captage et ventilation des polluants
VII. SPIROMETRIE
1. Définition
2. Description du spirographe de colin
3. Principes généraux de la spirométrie
3.1. Conduites à tenir
3.2. Procédure d’enregistrement
3.3. Analyse des données spirométriques
4. Paramètres respiratoires mesures par la spirométrie
4.1. Volumes et capacités pulmonaires
4.1.1. Volumes mobilisables
4.1.1.1. Volume courant (VT)
4.1.1.2. Volume de réserve inspiratoire (VRI)
4.1.1.3. Capacité inspiratoire (CI)
4.1.1.4. Volume de réserve expiratoire (VRE)
4.1.1.5. Capacité vitale (CV)
4.1.2. Volumes non mobilisables
4.1.2.1. Volume résiduel (VR)
4.1.2.2. Capacité résiduelle fonctionnelle (CRF)
4.1.2.3. Capacité pulmonaire totale (CPT)
4.2. Débits
4.2.1. Débit ventilatoire (DV)
4.2.2. Débit expiratoire de pointe (DEP)
4.2.3. Débit expiratoire maximal à un volume pulmonaire donné (Vmax % CV, ou DEMx % CV)
4.2.4. Temps d’expiration forcée (TEFb)
4.2.5. Ventilation maximale minute (VMM)
4.2.6. Volume expiratoire maximum seconde (VEMS)
4.2.7. Volume inspiratoire maximale /s (VIMS)
4.3. Méthodes de mesure
4.3.1. Volumes mobilisables
4.3.2. Volumes et capacités non mobilisables
4.3.3. Débits
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DES PARAMETRES SPIROMETRIQUES DES PROTHESISTES DENTAIRES
I. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION
II. OBJECTIFS
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
III. MATERIEL ET METHODE
1. Type et cadre d’étude
2. Matériels
3. Méthodologie
3.1. Population d’étude
3.1.1. Critères d’éligibilité
3.1.2. Critères d’inclusion
3.1.3. Critères de non inclusion
3.1.4. Critères d’exclusion
3.1.5. Echantillonnage
3.2. Paramètres étudiés
3.2.1. Critères de jugement principal : paramètres spirométriques
3.2.2. Critères de jugements secondaires
3.3. Procédure de recherche et déroulement de l’étude
3.3.1. Recueil des données au laboratoire de prothèse dentaire
3.3.2. Examen spirométrique
3.4. Analyse statistique
IV. RESULTATS
1. Données socio-démographiques
2. Antécédents médicaux et paramètres cliniques
3. Paramètres anthropométriques
4. Données professionnelles
5. Paramètres spirométriques
6. Association paramètres spirométriques et données professionnelles
V. DISCUSSION
CONCLUSION

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