Evaluation de la bioaccumulation des éléments traces métalliques chez la moule Perna perna au niveau de la baie de Hann

Evaluation de la bioaccumulation des éléments traces métalliques chez la moule Perna perna au niveau de la baie de Hann

 DESCRIPTION ET CARACTERISTIQUES

 Naturellement présent dans la croûte terrestre, le cuivre à faible dose est essentiel au développement de toute forme de vie. Il est majoritairement utilisé par l’homme sous forme de métal. Il présente sur ses surfaces fraîches une teinte ou un éclat métallique rose saumon. Métal ductile, il possède des conductivités électrique et thermique particulièrement élevées qui lui confèrent des usages variés et présente une certaine résistance à la corrosion. Il intervient également comme matériau de construction et entre dans la composition de nombreux alliages, les cupro-alliages. Le cuivre présente aussi des propriétés antisalissure . Aujourd’hui métal usuel, c‟est le plus ancien métal utilisé par l‟homme. Il existe une nocivité pour l’Homme à très haute dose avec le cuivre consommé sous ses formes oxydées Figure 6 : Cuivre

 TOXICITE ET ECOTOXICITE 

Le cuivre et surtout ses sels solubles sont reconnus toxiques et vénéneux à doses conséquentes ou fortes. À très faible dose, il s’agit d’un oligoélément bien connu. 29 La plupart des composés du cuivre se déposent et se lient aux sédiments de l’eau ou aux particules du sol. Les composés solubles du cuivre forment la plus grande menace pour la santé humaine et animale. En général, les composés solubles du cuivre se retrouvent dans l’environnement après y avoir été rejeté lors de son application dans l’agriculture. Le cuivre ne se détruit pas dans l’environnement et, de ce fait, il peut s’accumuler dans les plantes et les animaux quand il est présent dans le sol. Dans les eaux de surface, le cuivre peut parcourir de longue distance, soit suspendu sur des particules de boue ou comme ion libre. Quand il est présent sous forme d’ions ou de certains composés biodisponibles, peut être écotoxique même à faible dose notamment pour certains organismes aquatiques, et sur terre pour les mousses et lichens (ce pourquoi il est employé dans de nombreux antifoulings (peinture antisalissure) et agent de traitement des bois utilisés à l’extérieur (Clements W.H., et al, 1988.) L’ion cuivrique Cu2+ est soluble dans l’eau, ses solutions aqueuses sont un poison violent pour les micro-organismes et même à faible concentration, il a un effet bactériostatique et fongicide , assez éphémère, rarement pluriannuel. Dans certaines applications, cette propriété sert à prévenir le développement des germes et champignons (canalisations d’eau sanitaire, culture de la vigne, coques de bateaux et boiseries, etc.). 

 REGLEMENTATION 

 Le Codex Alimentarius Les normes du Codex Alimentariussont constituées de : Textes généraux : ils regroupent les codes d‟usages internationaux relatifs aux principes généraux d‟hygiène alimentaire, les directives sur l‟élaboration d‟accords d‟équivalence relatifs aux systèmes d‟inspection et de certification et des exportations alimentaires, les directives sur les systèmes de contrôle des importations alimentaires… Textes spécifiques aux produits de la pêche régissant la préparation, la transformation et l‟évaluation organoleptique en laboratoire du poisson et des mollusques et crustacés. La norme CODEX STAN 292-2008, adoptée en 2008,Amendement 2013, révision 2014, 2015 concerne les mollusques et bivalves vivants et crus, 30  Textes législatifs et réglementaire au Sénégal Le contrôle des denrées alimentaires s‟appuie sur un texte fondamental qui est la loi n° 66-48 du 27 mai 1966, relative au contrôle des produits alimentaires et à la répression des fraudes. Deux décrets de portée générale ont été pris en application de la loi n° 66-48 : • le Décret n° 68-507 du 7 mai 1968, réglementant le contrôle des produits destinés à l‟alimentation humaine ou animale ; • le Décret n° 68-508 du 7 mai 1968, fixant les conditions de recherche et de constatation des infractions à la loi n° 66-48, qui dispose en son titre II des modalités de saisie. Comme le Sénégal fait partie de la convention d‟Abidjan, les résultats des analyses de ce présent travail ont été comparés aux normes de la convention d‟Abidjan qui appliquent les mêmes valeurs guide que la convention OSPAR. Cette Convention a adopté la méthodologie recommandée par OSPAR pour le suivi environnemental. Le CEMP 2011 Assessment Report (OSPAR 2012) présente des critères d‟évaluation très clairs pour l‟analyse des métaux et HAP prioritaires dans les sédiments. Voir tableaux ci dessous. Critères d’évaluation de fond (BAC) Les « critères d’évaluation de fond » (BAC) sont des outils statistiques définis en relation avec les concentrations de fond (BC), qui permettent de vérifier si les concentrations moyennes observées peuvent être considérées comme proches des concentrations de fond. Concentrations de fond Les « concentrations de fond » (BC) sont des outils d’évaluation destinés à représenter les concentrations de certaines substances dangereuses auxquelles on pourrait s’attendre dans l’Atlantique du Nord-Est si certains développements industriels ne s’étaient pas produits. Ils représentent les concentrations de ces substances sur des sites « distants » ou dans des conditions « vierges » basées sur des données contemporaines ou historiques, respectivement, en l’absence de minéralisation significative et / ou d’influences océanographiques. Ils se rapportent ainsi aux valeurs de référence mentionnées dans la stratégie OSPAR sur les substances dangereuses. 31 Le tableau ci-dessous présente les références pour quelques ETM Tableau 3 : Critères d’évaluation écotoxicologiques pour les ETM (OSPAR CEMP2011) Contaminants Sédiments (µg/kg de poids sec) Moules (µg/kg de poids sec) BAC OSPAR/Abidj an BAC Espagn e ERL (USA) BAC Cadmium (Cd) 310 129 1200 960 Mercure (Hg) 70 91 150 90 Plomb (Pb) 38000 22400 47000 1300 Cuivre (Cu) 27000 34000 6000 Tableau 4: OSPAR. Critères d’évaluation écotoxicologiques convenus pour les traces de métaux, (OSPAR,1998) Substances Eau (µg/l) Cadmium (Cd) 1-10(f) Cuivre (Cu) 0,005-0,05(f) Mercure (Hg) 0,005-0,05(f) Plomb (Pb) 0,5-5(f) f : ferme .

 MATERIELS ET METHODES 

PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

 Nous avons choisi comme zone d‟étude la baie de Hann et le littoral de Ngor du fait de leur accessibilité, de la facilité de faire l‟échantillonnage et leur état actuel. Ces deux sites se situent dans la région de Dakar qui est un pôle économique très important. La baie de Hann se situe à la façade orientale de la presqu’île du Cap-Vert et s’étend de la pointe de Bel-Air au village de Mbao. Elle est le prolongement du port de Dakar, ce qui explique son importance économique. En effet, elle est la première zone industrielle du Sénégal regroupant plus de 60% du potentiel industriel national avec comme épicentre la zone Potou-Bel-Air. Ainsi l’érosion côtière est faible le long de la baie et la circulation des courants n’est pas favorable à la dispersion des polluants : effet abri. Le phénomène d‟upwelling ramène une partie des eaux contaminées vers la côte. Nous avons choisi trois sites lors de l‟échantillonnage Hann1, Hann2 et Hann3 (voir fig1) Le village de Ngor quant à lui, se situe au Nord de la presqu’île du Cap Vert, non loin de l’ancien aéroport, dans une zone loin du tumulte dakarois. Les principales limites géographiques de la commune d’arrondissement de Ngor sont ainsi la commune d’arrondissement de YOFF au Nord-Est ; la commune d’arrondissement de OUAKAM au Sud-Est et l’océan Atlantique qui la borne du nord-ouest au sud-ouest. Trois sites Ngor1, Ngor2 et Ngor3 ont également été choisis pour l‟échantillonnage (voir fig7).

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION GENERALE
PRESENTATION DE CERES LOCUSTOX
1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 GENERALITES SUR LA POLLUTION
1.2 POLLUTION PAR LES ELEMENTS TRACES METALLIQUES ETM
1.2.1 SOURCE DE POLLUTION
1.2.2 COMPORTEMENT EN MILIEU AQUATIQUE ET DEVENIR ENVIRONNEMENTAL
1.2.3 BIOACCUMULATION
1.2.4 CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DU MILIEU ENVIRONNANT
1.2.5 CAS DU MERCURE
1.2.6 CAS DU PLOMB
1.2.7 CAS DU CADMIUM
1.2.8 CAS DU CUIVRE
1.3 REGLEMENTATION
2 MATERIELS ET METHODES
2.1 PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES
2.2 MATERIELS
2.2.1 MATERIELS D’ECHANTILLONNAGE
2.2.2 MATERIELS DE CONSERVATION POUR LE TRANSPORT DES ECHANTILLONS
2.2.3 MATERIELS BIOLOGIQUES
2.2.4 MATERIEL D’ANALYSE
2.3 METHODES
2.3.1 PRELEVEMENT ET PREPARATION DES ECHANTILLONS
2.3.2 CONDITIONNEMENT DES ECHANTILLONS
2.3.3 PREPARATION DES ECHANTILLONS
2.3.4 METHODES D’ANALYSE
2.3.5 ANALYSE SEDIMENTAIRE
2.3.6 FACTEUR DE BIOCONCENTRATION
2.4 ANALYSES STATISTIQUES
3 RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1 RESULTATS
3.1.1 PARAMETRES DESCRIPTEURS DES SITES D’ECHANTILLONNAGE
3.1.2 NIVEAU DE CONTAMINATION
3.1.3 ANALYSES STATISTIQUES
3.2 DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
RÉFÉRENCES

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