EVALUATION CLINIQUE ET FONCTIONNELLE D’UN HANDICAP MOTEUR
Quelques définitions pour fixer le cadre général
Avec le handicap mental, le handicap moteur, congénital ou acquis, représente un véritable problème de société, qui déborde largement le strict cadre médical. De nombreuses maladies neurologiques (AVC, Parkinson, sclérose en plaques…) représentent des causes majeures de handicap moteur, nécessitant souvent une prise en charge au long cours (kinésithérapie, moyen de transport adapté…).
La déficience se définit par la perte de substances ou altérations d’une structure ou d’une fonction psychologique, physiologique ou anatomiques. La déficience correspond donc la notion d’ordre lésionnel.
L’incapacité correspond à la réduction (résultant d’une déficience), partielle ou totale, de la capacité d’accomplir une activité dans les limites considérées comme normale pour un être humain. La capacité correspond donc à une notion d’ordre fonctionnel.
Le handicap résulte pour un individu donné d’une déficience ou d’une incapacité qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle normal (en rapport avec l’âge, le sexe, les facteurs sociaux et culturels). On parle parfois de « désavantage social ».
Quelques caractéristiques.
- De nombreuses affections neurologiques représentent des causes majeures de handicap moteur, qui doit être distingué des notions de déficience et d’incapacité.
- Toute évaluation clinique d’un handicap moteur doit comporter un examen neurologique, complété d’un testing musculaire et par l’appréciation du périmètre de marche.
- L’évaluation fonctionnelle du handicap moteur repose sur l’interrogatoire et l’appréciation de l’environnement social d’un patient.
- Les évaluations clinique et fonctionnelle utilisent des échelles. Les plus utilisées au plan fonctionnel combinent les aspects d’incapacité et de handicap.
- Le médecin joue un rôle important pour obtenir les aides.
Eléments objectifs observables
Le degré d’autonomie s’évalue en fonction des aides nécessaires (famille, ami, personnel paramédical). Dans les affections neurologiques chroniques responsables de handicap moteur, le degré d’autonomie se réévalue régulièrement.
Le médecin joue un rôle important pour aider le patient à prendre les décisions utiles concernant son cadre de vie (adaptation de l’habitat au handicap en vue du maintien au domicile).
Le retentissement socioprofessionnel s’apprécie à la fois sur des critères objectifs (inaptitude à l’emploi, absentéisme…) et subjectifs (fatigue, modification de ses habitudes). Ces derniers critères nécessitent des entretiens avec les proches en accord avec le patient. Entre autres, il est de la responsabilité du médecin de proposer au patient et à sa famille des aides adaptées.