Euphorbia stenoclada dans son milieu naturel
Perceptions paysannes
Les résultats d’enquêtes et les observations sur terrain ont permis d’obtenir desEuphorbia stenoclada est principalement utilisée comme plante fourragère pour les zébus et en complément alimentaire pour les petits ruminants (chèvres et moutons) durant la saison sèche. De plus, elle est utilisée pour traiter l’asthme et l’inflammation. Les pêcheurs utilisent le latex dans la construction des pirogues. récolte. Pour avoir une meilleure qualité de fourrage et pour faciliter la digestion, les éleveurs coupent les branches moins épineuses. Ils préfèrent les jeunes branches des arbres de taille moyenne (5 à 10 cm de diamètre). Le fourré à Euphorbia stenoclada dans la partie littorale et les terrains de cultures proche du village sont les principaux lieux de récolte. modalité de récolte la plus adoptée dans les quatre villages du littoral (Montelime, Marofijery, Efoetse et Maromitilike) est la coupe des branches latérales (Planche photographique 3 : photo 13). Les éleveurs coupent le tronc dans le cas où les arbres sont très hauts (Planche photographique 3 : photo 14). Plus particulièrement, les éleveurs de Montelime coupent l’apex des arbres de 1 à 2 m pour leurs jeunes rameaux et la facilité de récolte (Planche photographique 3 : photo 15).
La quantité des branches récoltées lors de chaque prélèvement n’est pas bien définie mais elle varie d’une branche jusqu’à la totalité des branches par individu. Les éleveurs n’ont pas d’idée sur la fréquence de récolte sur un individu mais ils mentionnent seulement qu’elle dépend de la fréquentation de différents troupeaux. mortalité dû à la coupe est élevé et l’espèce moins disponible. Ils ne se soucient pas de la pérennité de l’espèce car ils pensent que les plantes se régénèrent après les récoltes. Ils ne prévoient pas de cultiver Euphorbia stenoclada même s’ils sont conscients que, les sites de récoltes diminuent. Pourtant, ils transplantent des plantules de leurs milieux naturels pour les cultiver dans les champs de cultures ou aux villages.
Caractéristiques de la population d’Euphorbia stenoclada
Elle varie en fonction de la distance des sites par rapport aux villages (Figure 10). La densité maximale a été enregistrée pour une distance comprise entre de 1000 et 1500 m avec 522ind/ha. Elle est nettement plus faible (246 individus / ha) entre 2000 et 2500m. En moyenne, la population d’Euphorbia stenoclada est constituée de 83% d’individus jeunes (dhp<10 cm) et 17% d’individus matures (dhp>10 cm). La densité des individus jeunes est significativement élevée dans la distance entre 1000 à 1500 m (455in/ha) par rapport à celle de moins de 1000 m (396ind/ha) et entre 2000 à 2500 m (178ind/ha). La production moyenne est évaluée à 0,91 t/ha quels que soient l’âge et la distance par rapport aux villages. Les individus jeunes et matures ont des biomasses moyennes relatives à 0,86 et 0,95 t/ha sans tenir compte de la récolte. Cette biomasse varie suivant les cas ; elle est moins élevée (0,79t/ha) chez les individus jeunes sans trace de récolte (SR) par rapport (0,94 t/ha) aux individus ayant subi des récoltes (AR). Mais la biomasse moyenne des individus matures avec ou sans récolte est plus ou moins similaire (0,92t/ha et 0,98t/ha respectivement)
Les individus matures ont une densité élevée allant de 81ind/ha à 68ind/ha selon l’éloignement des villages. Grâce à la potentialité importante en biomasse des individus mâtures, les éleveurs préservent les individus matures proches du village (< 1000 m) qui sont destinés aux alimentations des animaux vulnérables (animaux malades, nouveaux-nés et allaitant). Cette préservation est la raison pour laquelle, la densité des individus matures est élevée autour du village. Mais à une distance plus éloignée du village (plus 2000 m), l’abondance de ces individus est due à leur préservation pour la vente. Durant la période sèche, les troupeaux faisant la transhumance du plateau vers le littoral s’installent près de la mer et les éleveurs achètent du Samata aux gens du village.Le taux de régénération réflète la proportion entre les individus jeunes et matures. Les populations d’Euphorbia stenoclada dans la zone d’étude montrent un taux de régénération naturelle sexuée entre 125 à 827%. Le taux le plus élevé est enregistré entre 1000 à 1500 m et le plus faible entre 2000 à 2500m (Tableau 22). Cette différence s’explique par le fait que la population entre 1000 à 1500 m est plus dense et le recouvrement des arbustes constitue l’ombrage, et elle est favorable à la germination des graines et l’accroissement des semis.