ETUDES DE FAISABILITE DU LANCEMENT DES NOUVEAUX PRODUITS
Pour toutes les études de faisabilité, des différentes analyses doivent être effectuées pour qu’on puisse connaître la situation actuelle et le pouvoir de l’institution dans le cadre de l’exercice de sa fonction. Et le PAPM doit connaître l’existence des clients exemptés de leurs services.
ANALYSE DE LA VIABILITE DU PAPM
La viabilité est le maître mot de toutes les IMF (à l’exception de certains projets qui ont une durée de vie bien déterminée dans le temps), un objectif assez difficile que certaines institutions ne parviennent pas à atteindre. Sous cette rubrique, nous présenterons assez succinctement les différentes analyses de la vitalité du PAPM, en utilisant les instruments de mesures de la viabilité. §1- Analyse de la viabilité financière du PAPM Une institution de micro finance (mutualiste ou non mutualiste) peut être considérée comme financièrement viable si son taux d’intérêt débiteur (non subventionné) est au moins égal aux coûts de chaque unités monétaires prêtées. La viabilité financière peut ainsi être définie comme la capacité de l’institution à offrir des services financiers à sa clientèle sans pour autant compter sur un appui extérieur. Dans le cas du PAPM, son fonctionnement dépend du financement du CCFD, les intérêts obtenus par les prêts octroyés n’arrivent pas à financer son fonctionnement. Le tableau ci-après nous montre l’évolution des intérêts perçus pendant les cinq dernières années : Source : PAPM « La place du micro crédit dans le développement local » cas du PAPM du CDA. Ce tableau nous montre que le montant de l’intérêt perçu augmente en fonction de l’accroissement du nombre de prêts octroyés. On peut dire qu’effectivement les intérêts perçus ne couvrent pas les dépenses engagées par le Projet. En effet, les charges d’exploitation du PAPM pour l’année financière 2003 – 2004 s’élevaient à 20 955 962 Ariary pourtant les intérêts durant cette période n’étaient que de 1 791 227 Ariary. Durant l’année financière 2001 – 2002, le nombre de prêt a diminué à 31 pour un intérêt de 412 921 Ariary; suite aux évènements nationaux de 2002, le déblocage des prêts a été suspendu pour éviter les risques de non remboursement. Cette crise a eu un impact généralisé de la capacité de remboursement des gens et une baisse du montant global des remboursements des promoteurs par rapport à l’année financière 2000 – 2001. Au mois de février 2001, le remboursement réel s’élevait à 582 598 Ariary, contre le montant de 390 300 Ariary en 2002. Le ratio de viabilité financière du projet est de 0,97%, ceci montre que la capacité du PAPM à devenir complètement viable, à long terme, tout en couvrant ses coûts d’opérations et en maintenant la valeur du capital, serait impossible tant qu’il ne disposera pas un revenu financier. Par ailleurs, la dépendance du PAPM vis à vis des lignes de crédits extérieures ou de subvention pour la couverture de ses coûts d’opérations est de 1,75 % (ratio de subvention et de dons). Durant le 1er semestre de l’année financière 2004 – 2005, le ratio de provision pour les pertes sur prêts s’élève à 54,43% d’où un besoin d’approvisionnement du portefeuille pour la période courante. Pour cette année 2005, la qualité du portefeuille du PAPM s’améliore grâce à la politique de fidélisation de sa clientèle.
ANALYSE D’IMPACT DU PROJET
Parler d’impact du micro crédit et de l’institution qui l’octroi est un exercice difficile. Si certains promoteurs reconnaissent l’importance du crédit octroyé par le PAPM, d’autres se plaignent de l’inadaptation de certains appuis. Il va falloir réviser les systèmes pour les rendre plus efficaces. La micro finance a été mise en place comme outil de développement, ses structures sont conçues pour être flexibles et accessibles aux classes défavorisées. L’analyse d’impact du PAPM se porte sur la mesure de son efficacité et dans l’amélioration de vie des bénéficiaires suivant le crédit accordé. Certains affirment que le prêt était bénéfique pour eux. D’autres, par contre, ne partagent point cette opinion. Un artisan vit à Avaradozoka, dans l’anonymat, il raconte « j’ai bénéficié un crédit de 50 000Ariary pour démarrer un atelier de menuiserie. J’ai rembourser la totalité et a demandé une reconduction avec une somme de 70 000 Ariary ; je viens de rembourser la totalité que j’ai reçu. Maintenant, ce que je gagne comme marge bénéficiaire me permet d’électrifier ma maison et de faire des petites réparations ». Actuellement, ce menuisier se trouve au 4ème prêt pour faire une extension de son activité. Voahangy, par contre, a obtenu un prêt de 50 000 Ariary, auprès du PAPM, pour commencer son commerce de confection. Mais un jour de maladie et de mévente, elle a tout perdu. Elle n’a plus la force et le courage de reprendre son activité. Dès lors, sa vie tourne mal et elle est devenue une lavandière, alors qu’elle est tenue à rembourser ce crédit. Cette crise l’a plongée dans le désespoir. « La place du micro crédit dans le développement local » cas du PAPM du CDA. Le projet finance plusieurs types d’activités même celles du secteur informel. Une trentaine de femmes qui exercent des activités génératrices de revenus au marché d’Isotry, d’Andravoahangy, d’Analakely, de Mahamasina se sont vues octroyer une somme de 1 631 350 Ariary en 2004 sous forme de prêt individuel, soit approximativement 50 000 Ariary chacune. Une de ces femmes a pu saisir cette opportunité, car vendeuse d’articles soldés au départ, elle parvient aujourd’hui, grâce à cet argent, à avoir un grand magasin (grossiste) à Andohatapenaka. Le crédit permet aux femmes de soutenir les efforts de leurs époux au foyer, de supporter les frais de scolarité de ses enfants et même temps de satisfaire leurs propres besoins. D’après les enquêtes effectuées et les études des dossiers de reconduction, l’octroi de prêt peut entraîner deux impacts significatifs : L’impact financier : est réel dès le 3ème prêt aussi bien sur l’activité soutenue par les prêts, que sur les bénéfices qu’elle génère. Plus la relation est longue, plus l’impact financier semble important. En outre, les bénéfices générés permettent de passer le « cap de la survie ». Le programme trouve bien sa cible, et contribue significativement à sa progression. L’impact social : est également avéré pour la grande majorité des emprunteurs étudiés. Les emprunteurs consacrent principalement la totalité ou la partie de leurs bénéfices à l’amélioration aussi bien en qualité qu’en quantité de leur ration alimentaire (51 % des emprunteurs), à la scolarisation de leurs enfants (29 %), à leurs dépenses de santé (13%) et autres (7%, épargne, investissements productifs etc.) Les facteurs favorisant ou handicapant la réussite des emprunteurs sont difficiles à identifier, pas seulement ils sont multiples mais se conjuguent parfois. Une propriété préalable ne signifie pas un facteur favorisant l’évidence de la réussite. En revanche, le niveau d’éducation a une influence réelle sur la réussite de la gestion de l’activité et plus il est élevé, plus il est globalement facteur de réussite.
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