ETUDES COMPARATIVE DES COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES

ETUDES COMPARATIVE DES COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES

Méthode de suivi 

Le but du suivi de l‟animal consiste à élaborer un éthogramme sur son comportement. Ainsi, il a été adopté la méthode du « focal animal sampling » (ALTMANN J, 1974)2 pour observer tout en choisissant au hasard l‟animal. Cette méthode consiste à noter les comportements d‟un individu dans le groupe et ainsi que ceux de tous les individus constituant le groupe. L‟animal a été suivi de 17H 20 à 06H 20mn, autrement dit, vers la fin de l‟après-midi jusqu‟au petit matin. Pour la collecte des données, la méthode d‟intervalle ou « time sampling » (temps d‟échantillonnage) et « instantaneous sampling » (échantillonnage instantané) a été utilisée [ALTMANN.J, 19742 ; MARTIN et BATESON, 198626]. La fiabilité des données obtenues dépend de la longueur de l‟intervalle de temps choisie. Plus ce laps de temps est très court, plus les données sont fiables. En conséquence, nous avons divisé la journée du suivi de l‟animal en intervalles de 10mn (MARTIN et BATESON, 1986)26. Un éthogramme a été établi (cf. Annexe I) pour analyser les différents comportements. Ces derniers sont regroupés par catégorie d‟activités. Pour ce faire, une observation de cinq (5) jours « période de pré-enregistrement » a été fixé pour déterminer les différentes activités relatives. Ceci a également permis de choisir le groupe à étudier. Ainsi, plus de 53 280 minutes d‟observations ont été retunues au cours des recherches et réalisées de la manière suivante :  Chaque individu du groupe a été suivi pendant 9 jours,  Sur ces 9 jours, les observations se sont déroulées de 17H20 à 6H20 subdivisées en petits intervalles de 10 mn. Cela a facilité le calcul pour dénombrer les tranches des 10 mn, entre 17H20 et 6H20 qui totalise 74 tranches de 10 mn. Ce travail a été effectué sur deux groupes composés chacun de quatre individus, il en résulte en tout: 10 mn x 74 tranches x 72 = 53280 mn (72 = 9 jours x 8 individus) Pendant la collecte des données, les types de comportements de l‟animal suivants ont été enregistrés : Le déplacement : c‟est le changement d‟endroit de l‟animal en allant d‟une branche à une autre ou en sautant d‟un arbre vers un autre, L‟alimentation se traduit par la prise de l‟aliment jusqu‟à son ingestion, Le repos : quand l‟animal n‟effectue aucun mouvement, toutefois les yeux restent ouverts, Les activités sociales concernent les rapports entre un individu et les autres membres du groupe (jeu, toilettage), L‟agression veut dire attaque violente et délibérée contre un individu ou un groupe pouvant causer des afflictions physiques, Le sommeil : lorsque l‟animal ne bouge pas, les yeux fermés et la tête inclinée vers le bas. Le hors vue : c’est-à-dire ne pas apercevoir l‟animal mais seulement entendre ses cris et des bruits. Comme ce travail consiste à étudier le comportement alimentaire d‟E.mongoz, les données suivantes ont été notées : Les espèces de plantes consommées, Les organes de la plante consommée (fruits, fleurs, tiges, feuilles), Les préférences alimentaires par tranches d‟heure, Le mode d‟alimentation : la manière dont l‟animal saisit la nourriture avant de le ramener à la bouche (par la main droite, gauche, les deux mains ou par la bouche même), L‟orientation des supports fréquentés lors de l‟alimentation. 

 Méthodes de calcul

Il s‟avère nécessaire d‟effectuer une analyse descriptive et analytique pour traiter et évaluer les données recueillies concernant les différentes activités d‟E.mongoz et son alimentation. Ces données sont traitées avec les logiciels (Excel et SPSS 10). 

Statistique descriptive

 Elle sert à obtenir les informations nécessaires sur la tendance centrale et la dispersion de la variable étudiée. (JONHSON, 1992)20 Pourcentage Le pourcentage du nombre d‟observations d‟un comportement est égal à ce nombre, multiplié par cent, et divisé par le nombre total d‟observations des différents comportements, montré par la formule suivante. n = Nombre d‟observations d‟un comportement N = Nombre total d‟observations des différents comportements P = Pourcentage du nombre d‟observations d‟un comportement 

 Analyse statistique 

D‟après ALTMANN.J, 19742, SUSSMAN. 198852, ZAONARIVELO J. R., 199957 dans l‟étude de l‟écologie et de l‟éthologie, les données récoltées sur terrain violent les lois de la statistique paramétrique, car les données obtenues ont une distribution anormale. Pour cela, la statistique non paramétrique (SIEGEL et CASTELLAN, 1988)48 a été nécessaire. Test de KHI CARRE (JOHNSON, 1992)20 Le test χ² est un test de conformité. Il consiste à prouver la conformité de certaines valeurs établies d‟après les considérations théoriques avec les résultats d‟une série d‟observations. – Formule Le test X² est donné par la formule suivante : O = Valeur observée T = Valeur théorique La valeur théorique ou la fréquence théorique est obtenue à partir de cette formule. MATERIELS ET METHODES 30 T = npi Avec n = le total Pi = la probabilité avec i=1. Pour évaluer les hypothèses énumérées (hypothèse nulle), il suffit de calculer la valeur de la probabilité P. Ce dernier sera déterminé par le seuil de sécurité ou le coefficient de quasi-certitude ou le coefficient de sécurité α et du degré de liberté (d.d.l). Le d.d.l. se calcule comme suit : Avec l = nombre de lignes c : nombre de colonnes Le terme α indique le coefficient de risques dont le plus utilisé est α= 0,05. Pour un risque de 0,05 ou une probabilité de 95% : – Si P<0,05, la différence est significative et l‟hypothèse nulle H0 sera rejetée. – Si P>0,5, la différence est non significative, H0 sera acceptée. Condition d’utilisation Le test de Khi carré n‟est valable que si 80% des effectifs théoriques sont supérieurs à 5. Correction de continuité de Yates Pour le cas contraire, si plus de 20% des effectifs théoriques sont inférieurs à 5, la correction de continuité de Yates pour un tableau de contingence 2×2 est inéluctable. Tableau 2: Tableau de contingence 2×2 pour la correction de continuité de Yates Caractère A1 Caractère A2 Population 1 A B Population 2 C D Cette correction a comme formule : Avec N= a+b+c+d   Donc, – Si P≤0,05, alors la différence est statistiquement significative pour une probabilité de 95% et l‟hypothèse nulle sera rejetée, l‟hypothèse alternative est acceptée. – Si P≥0,05, alors la différence n‟est pas statistiquement significative pour une probabilité de 95% et l‟hypothèse nulle est acceptée, l‟hypothèse alternative rejetée.

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

  Etudes des activités générales 

Activités générales d‟E.mongoz dans les deux pays

 Elles se traduisent par des activités, telles que le déplacement, le repos, l‟alimentation, les activités sociales comme les jeux, le toilettage et l‟agression. Leur fréquence chez les deux groupes est indiquée par les figures 1 et 2 : En fait, les principales activités de cette espèce s‟articulent autour de „„l‟alimentation‟‟ et du „„déplacement‟‟. Moindre est la fréquence du „„repos‟‟ et du „„toilettage‟‟, les autres activités ne représentent qu‟une minuscule partie de leur temps (jeux, agression, sommeil et perte). Ainsi, pour le groupe de Madagascar sur la figure 1: le pourcentage du déplacement est supérieur à celui de l‟alimentation et du repos (cf. annexe II, tableau 1). Cela pourrait s‟expliquer par la rareté de la nourriture et l‟animal doit beaucoup se déplacer pour chercher de la nourriture. Ankarafantsika est un parc, où la forêt est sèche semi-caducifoliée et la nourriture rare en saison sèche.Pour le groupe des Comores sur la figure 2: le taux de l‟alimentation supérieur par rapport à celui du déplacement et du repos (cf. annexe II, tableau 2), pourrait provenir de l‟abondance de la nourriture, donc l‟animal n‟a pas besoin de se déplacer trop loin pour manger. Aux Comores, la forêt est humide et la nourriture abonde. 41,48 34,81 9,63 1,48 8,15 1,23 0,99 1,52 Déplacement Alimentation Repos Jeu Toilettage Agression Sommeil Hors Vue 30,3 41,31 7,4 6,36 11,88 0,24 0,99 1,73 Déplacement Alimentation Repos Jeu Toilettage Agression Sommeil Hors Vue S‟agissant du repos, ils en ont besoin soit après l‟alimentation pour digérer, soit après un long déplacement pour dissiper l‟état de fatigue. Quant aux autres activités, bien qu‟aussi importantes mais qualifiées de mineures, elles ne représentent qu‟une infime partie de leur budget temps. Pour connaitre le temps alloué à chaque activité journalière, une étude par tranche d‟heure a été nécessaire. – 

Activités journalières par tranche d‟heure d‟E.mongoz de Madagascar 

La figure 3 donne les pourcentages journaliers par tranche d‟heure de chaque activité du groupe d‟E.mongoz étudié à Ankarafantsika. Ainsi, les activités débutent dès 17 H 20 le soir jusqu‟à 06H 20 du matin, soit une durée de 13H.Le repos y est très important entre 19 H et 22 H et aussi entre 02 H et 04 H du matin. Les temps alloués au déplacement et à l‟alimentation, se situent entre 17 H 40 et 23 H puis entre 01 H 40 jusqu‟à 06 H du matin. Ces activités commencent 20 minutes après le réveil jusqu‟à l‟heure du sommeil, ensuite 20 minutes après le réveil jusqu‟au camouflage. Les activités sociales (jeux et toilettage) sont surtout observées en cas d‟absence de déplacement et d‟alimentation. Tandis que 3 tranches d‟agression sont notées de 18 H 20 à 19 H, de 22 H à 22 H 20 et de 5H à 5 H 20. L‟activité sommeil n‟a lieu qu‟entre 23 H et 1 H 40. La même étude a été réalisée chez le groupe des Comores et affiche ces résultats dans la figure 4. III.1.3. Activités journalières par tranche d‟heure d‟E.mongoz des Comores Les résultats permettent de constater qu’E.mongoz des Comores est active de 17 H 20 à 06 H 20 du matin. Le déplacement et l‟alimentation se manifestent entre 17 H 40 et 19 H 20 puis de 20 H à 23 H et enfin entre 01 H 40 jusqu‟à 06 H du matin

Table des matières

INTRODUCTION1
I. PRESENTATION DES MILIEUX D‟ETUDE
I.1. Milieu I : Madagascar
I.1.1. Localisation et description du Parc
I.1.1.1 Situation géographique
I.1.1.2. Situation administrative et juridique
I.1.1.3. Historique
I.1.1.4. Zones entourant le parc
I.1.2.Facteurs abiotiques
I.1.2.1. Géologie
I.1.2.2. Pédologie
I.1.2.3. Hydrographie
I.1.2.4. La Température
I.1.2.5. Les Vents
I.1.3. Facteurs biotiques
I.1.3.1. Végétation et flore
I.1.3.2. La Faune
I.1.4. Les activités menées dans le parc
I.1.4.2. Recherches et suivis écologique
I.1.4.3. Ecotourisme
I.1.4.4. Développement
I.1.4.5. Education environnementale
I.2 Milieu II : Comores
I.2.1. Contexte géographique
I.2.2. Situation géographique
I.2.3. Facteurs abiotiques
I.2.3.1. Géologie et géomorphologie
I.2.3.2. Hydrographie
I.2.3.3. Température
I.2.3.4. Vents et cyclones
I.2.3.5. Précipitations
I.2.3.6. Climat
I.2.4. Facteurs biotiques
I.2.4.1 Végétation et flore
I.2.4.2. Faune.1
I.2.5. Les activités menées dans le village (Wallah I)20
II.1. Matériels de terrain
II.2. Matériel biologique
II.2.1. Position systématique
II.2.2.Noms vernaculaire
II.2.3. Description
II.2.4.Habitat
II.2.5. Vie sociale
II.2.6. Régime alimentaire
II.2.7. Comportement
II.2.8. Reproduction
II.2.9. Distribution géographique
II.3. Méthodologie
II.3.1. Méthode de suivi
II.3.2. Méthodes de calcul
II.3.2.1. Statistique descriptive
II.3.2.2. Analyse statistique
a. Test de KHI CARRE (JOHNSON, 1992)2029
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. Etudes des activités générales
III.1.1. Activités générales d‟E.mongoz dans les deux pays
III.1.2. Activités journalières par tranche d‟heure d‟E.mongoz de Madagascar.33
III.1.3. Activités journalières par tranche d‟heure d‟E.mongoz des Comores 34
III.2. Comportement alimentaire d‟E.mongoz
III.2.1- Les plantes consommées
III.2.1.1- Plantes consommées à Madagascar
III.2.1.2- Plantes consommées aux Comores
III.2.2. Organes de la plante consommés
III.2.2.1. Les parties de la plante consommées par les dans les deux pays 38
a. Groupe étudié à Madagascar.
b. Groupe étudié aux Comores
III.3. Taux d‟alimentation par sexe et par âge
III.3.1 – Groupe étudié à Madagascar
III.3.2. Groupe étudié aux Comores
III.3.3. Mode d‟alimentation
III.3.4. Les supports fréquentés par E.mongoz
III.3.4.1. Orientation des supports fréquentés lors de l’alimentation par les deux groupes
III.3.4.2. Orientation des supports utilisés lors de l’alimentation pour chaque groupe
IV. DISCUSSION
IV.1. Activités générales
IV.2. Comportement alimentaire
IV.2.1. Les Organes de la plante consommés
1.La compétition intraspécifique
2. La compétition interspécifique
2.1. Cas de Madagascar
2.2. Cas des Comore
IV.2.2. Mode d‟alimentation
V.2.3. Orientation du support
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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