Etudes allometriques et des performances boucheres du zebu

Depuis toujours, la filière bovine occupe une place importante dans le secteur de l’élevage à Madagascar. Actuellement, 80% des 21 millions de Malgaches travaillent dans le secteur agricole dont l’agriculture, l’élevage et la pêche et 48% d’entre eux pratiquent l’élevage de zébu (DIMISOA, 2012).

Selon INSTAT en 2010, l’élevage bovin a procuré un revenu monétaire annuel de 935000 Ar par ménage d’éleveur dans toutes les régions enquêtées. Outre sa valeur économique, le zébu malgache possède une valeur socioculturelle considérable particulièrement dans tous les événements, rituels et coutumes de la population. Le zébu malagasy est une marque de prestige, un signe extérieur de richesse et une forme d’épargne et d’investissement pour de nombreux éleveurs du Sud et de l’Ouest du Pays. Malheureusement, le nombre du cheptel bovin de Madagascar ne cesse de diminuer. Il a été estimé à 12 millions de têtes en 1920 contre 10 millions en 1987 et 9 millions 800 milles en 2005 pour se retrouver à 9 millions de têtes seulement en 2010 (DISE/MAEP, 2010). Cette diminution est aggravée par une forte mortalité des veaux estimée à 410 veaux par an (GEORGER, 2012). Parallèlement, il est constaté que la diminution de l’effectif des bovidés a fait accroître l’insécurité sociale surtout dans les régions à forte concentration et où les zébus sont considérés comme de la richesse et épargne des éleveurs. De l’autre côté, l’explosion démographique devient de plus en plus importante à Madagascar. En effet, l’effectif de la population à Madagascar est passé de 12 millions en 1993 à 21millions en 2011 avec un taux moyen d’accroissement annuel de 2,98% (INSTAT, 2012). Ainsi, un ratio de 4 personnes pour 1 zébu contre 1 personne pour 1 zébu il y a 20ans est constaté et la consommation de viande se trouve actuellement à 2kg/habitant/an contre 17kg/habitant/an dans les années 70 (GEORGER, 2012). Avec ce rythme de consommation et l’explosion démographique, une projection proche reflète que les bovins/zébus risquent d’être exterminés d’ici 2 ans (DIMISOA, 2012).

L’ELEVAGE DES ZEBUS A MADAGASCAR 

Contexte

De sa classification scientifique, les zébus appartiennent à la famille des Bovidae, au genre Bos, espèce Bos taurus du sous espèce Bos taurus indicus. La souche des bovins domestiques, y compris les zébus est le bovin sauvage « Bos primigenius » appelé « urus » ou « aurochs ». Etymologiquement, le mot « zébu » vient du mot tibétain signifiant « bosse ».Le zébu est venu d’Inde, d’Indonésie ou d’Afrique (LAROUSSE, 1979) .

Les bovins fossiles sont absents à Madagascar et le zébu n’est pas d’origine autochtone mais a été introduit à Madagascar via des Indes vers le début du Xème siècle (LACROUTS et al, 1962). Le zébu est un grand bovidé domestique des régions tropicales, dit bœuf à bosse, caractérisé par une bosse adipeuse sur le garrot (LAROUSSE, 1979). Ainsi, à la différence des taurins qui sont des animaux sans bosse ou à bosse atrophiée, la présence de la bosse est une des caractéristiques particulières des zébus (GILIBERT, 1974).

A Madagascar, les zébus proviennent de l’élevage naisseur de l’Ouest et du Sud où ils ont été importés pour la première fois dans la Grande Ile. Ils sont destinés à la traction animale et à la consommation sur les hauts plateaux et la côte Ouest (SERRES et al, 1960). Le zébu malagasy est un animal de taille et de poids modeste pour un bovin. La tête est petite, à profil rectiligne et concave. Les oreilles sont petites. Les cornes sont en lyre ou en coupe, de longueur moyenne parfois grande. La bosse, conique, est marquée chez le mâle, lui donnant une silhouette caractéristique. Chez la femelle, la bosse située en région cervico-thoracique est de taille toujours limitée. Toutes les robes existent chez les zébus malagasy. Les couleurs les plus fréquentes sont noire, pie noire, rouge, pie rouge mais aussi la couleur fauve, grise et mouchetée (MEYER, 2002).

Les zébus du Sud ont des cornes significativement plus longues et des oreilles plus courtes que ceux du Nord (LAUVERGNE et al, 1992). L’élevage de zébu est ancestral à Madagascar. Des études ont été déjà faites concernant notamment l’amélioration génétique des zébus malgaches par le croisement avec d’autres races plus performantes. Des croisements des zébus avec la race Limousin en 1928 et avec la race Brahman en 1960 ont été effectués pour accroître la productivité du zébu malgache (SERRES al., 1960). La race Renitelo fut créée en 1974.

Cette race Renitelo a été obtenue à partir de trois races dont le zébu, l’Afrikander et le Limousin (GILIBERT, 1974). Dans le domaine de la zootechnie, une étude de l’influence de l’âge à la castration a été effectuée par GILIBERT et al., 1973. Une étude sur les caractéristiques morphométriques et phénotypiques du zébu malgache a été faite par RANJAHARIVELO, 2012 .

Concernant la répartition géographique du cheptel bovin à Madagascar, trois zones sont distinguées (RIBOT, 1975) :
– la zone Ouest qui regroupe la province de Majunga et de Tuléar. Cette zone entretien un troupeau dit « naisseur » avec plus de 60% du cheptel national (Ministère de l’élevage, 2012).
– la zone intermédiaire correspondant au Moyen Ouest, c’est-à-dire les parties ouest de Fianarantsoa et de Tananarive où l’embouche extensive des zébus existe.
-la zone centrale et l’Est qui constituent la zone utilisatrice correspondant au reste de l’île où l’utilisation des zébus est la consommation ou les travaux agricoles. Les hauts plateaux sont caractérisés par la prédominance des races laitières performantes et l’effectif de zébus est de l’ordre de 20% de la totalité des zébus malgaches (Ministère de l’élevage, 2012).

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Considérations socio-économiques du zébu 

Le zébu est omniprésent dans tous les événements, rituels et coutumes de la population, son sacrifice lors de diverses cérémonies a pour objectif de s’attirer les bienfaits et la protection de Dieu et des ancêtres. Le zébu est une marque de prestige, un signe extérieur de richesse et une forme d’épargne et d’investissement pour de nombreux éleveurs du Sud et de l’Ouest du pays.

Importance socioculturelle 

Le zébu occupe un rôle important dans la vie des individus et des collectivités. En effet, les zébus font partie d’un univers culturel familier. Quant à leur utilisation, les zébus font l’objet d’une valorisation esthétique ou sociale. RIBOT en 1975 affirme que la valeur du zébu malgache est plus fondée sur des critères de relations sociales que sur des critères de productivité économique.

Le zébu joue un rôle important lors des funérailles. Durant la veillée mortuaire, la totalité du troupeau du défunt doit être abattu afin qu’il accompagne le mort jusque dans l’au delà (RIBOT, 1975). Cet animal revêt également une valeur spirituelle et fait l’objet de sacrifices dans toute l’île. Dans la culture malgache, de nombreux rites s’accompagnent de l’immolation d’un zébu (GEORGER, 2012). En certains endroits, l’importance sociale d’un individu et/ou d’une famille est encore plus ou moins directement proportionnelle au nombre de bœufs qui peuvent être sacrifiés lors de différentes pratiques rituelles. Il est souhaitable de posséder un grand nombre de bêtes afin de satisfaire aux rituels coutumiers qu’il est indispensable d’effectuer en de multiples occasions (DIMISOA, 2012).

Ainsi, le rôle social d’un bœuf est considérable. Dans les régions de l’Ouest et du Sud, un individu ne peut obtenir la considération associée à un homme s’il n’est pas possesseur d’un bœuf. Sur les hauts plateaux, celui qui ne dispose pas de bœufs pour piétiner la rizière doit casser les mottes de terre avec la bêche (GEORGER, 2012).

Importance économique

L’élevage bovin est important pour la majorité de la population. Le zébu est une richesse de Madagascar. Ainsi, c’est un des piliers du développement économique du Pays. De plus, le zébu malgache étant l’une des meilleures richesses du monde représente une fierté nationale. Cela est à l’origine de son effigie sur les cachets officiels et les billets de banque. La possession d’un troupeau constitue un signe extérieur de richesse et de puissance. En effet, en plus de sa valeur spirituelle, le zébu constitue à Madagascar, un placement du capital et sa possession est souvent perçue comme une réussite sociale (DIMISOA, 2012).

Ainsi, le zébu constitue pour le peuple malgache la principale richesse et représente un excellent placement, beaucoup plus sûr et pratique qu’une banque. Bien plus que les terres dans les régions à dominance pastorale, la possession d’un troupeau constitue un signe extérieur de richesse et de puissance (GEORGER, 2012).

Importance alimentaire

Le zébu fut consommé dans les hautes terres centrales sous le règne du Roi Ralambo. Autrefois, les meilleures parties de l’animal étaient réservées au Roi. Aujourd’hui, la majorité des plats malgaches sont composés de viande de zébu (DIMISOA, 2012).

Table des matières

INTRODUCTION
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. L’ELEVAGE DES ZEBUS A MADAGASCAR
I-1 Contexte
I-2 Considérations socio-économiques du zébu
I-2-1 Importance socioculturelle
I-2-2 Importance économique
I-2-3 Importance alimentaire
I-3 Politique de développement
II. RELATIONS MATHEMATIQUES DE PERFORMANCES
II-1 Etudes barymétriques
II-2 Relations d’allométrie
MATERIELS ET METHODES
I. MATERIELS
I-1 Milieu d’études
I-2 Matériel animal
I-3 Matériels de mesures
II. METHODES
II-1 Collecte de données
II-1-1 Organisation
II-1-2 Enregistrement
II-1-3 Mensurations et pesées
II-2 Traitements préliminaires
II-3 Etudes de la performance bouchère
II-3-1 Le rendement commercial
II-3-2 Le rendement vrai
II-3-3 Le rendement en cinquième quartier
II-4 Etudes de l’état de développement
II-4-1 Indice de gibbosité
II-4-2 Indice auriculaire
II-4-3 Indices corporels
II-5 Etude de la population
II-5-1 Statistique descriptive
II-5-2 Analyse de la variance
II-5-3 Etudes de corrélation
II-6 Analyse de la régression
RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. RESULTATS
I-1 Performances bouchères
I-1-1 Rendement commercial
I-1-2 Rendement vrai
I-1-3 Rendement en cinquième quartier
I-2 Estimation de l’état de développement
I-2-1 Indice de gibbosité
I-2-2 Indice auriculaire
I-2-3 Indices corporels
I-3 Caractéristiques de la population
I-3-1 Suivant les mensurations corporelles
I-3-2 Suivant les poids corporels
I-4 Caractéristiques qualitatives des variables
I-4-1 Cas des zébus mâles castrés
I-4-2 Cas des zébus femelles
I-4-3 Cas des zafindraony mâles castrés
I-5 Relations statistiques de performance
I-5-1 Equations barymétriques
I-5-2 Relations allométriques
II. DISCUSSIONS
II-1 Performances bouchères
II-2 Estimation de l’état de développement
II-3 Caractéristiques de la population
II-3-1 Suivant les mensurations corporelles
II-3-2 Suivant les poids corporels
II-3-3 Caractéristiques qualitatives des variables
II-4 Relations barymétriques
II-5 Relations allométriques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBIOGRAPHIE
ANNEXES

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