Étude rétrospective et mono institutionnelle des facteurs pronostiques cliniques, biologiques et génétiques des patientes mutées BRCA

Étude rétrospective et mono institutionnelle des facteurs pronostiques cliniques, biologiques et génétiques des patientes mutées BRCA

PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE 

Prise en charge chirurgicale 

La prise en charge du cancer de l’ovaire est basée avant tout sur une chirurgie d’exérèse maximale avec stadification complète. En fonction du stade initial de la maladie, la chirurgie optimale avec un objectif de résidu tumoral nul (CCO ou R0) est possible avant tout traitement systémique, ou après 3 à 6 cycles de chimiothérapie à base de sels de platine et de taxanes. En effet, il a été démontré que le pronostic des cancers de l’ovaire est directement lié au degré de la maladie résiduelle, en termes de survie sans récidive et de survie globale, y compris pour les stades IV. Dans les études publiées par Chi (2006-2009), la survie médiane dans un contexte de cancer de l’ovaire avancé (minimum stade FIGO III) est de 106 mois en l’absence de résidu, de 66 mois en cas de résidu inférieur à 5 mm, et de 48 mois en cas de résidu compris entre 6 et 10 mm, et environ 34 mois pour un résidu supérieur à 10mm. L’analyse en survie montrait un résultat statistiquement significatif pour la comparaison de trois groupes : résidu absent, résidu <10 mm, et >10 mm (p<0.01); cette relation étant indépendante des autres facteurs pronostiques en analyse multivariée. L’analyse des groupes <5 mm et entre 6 et 10 mm n’a pas montré de résultat statistiquement significatif, mais une tendance (p= 0.06)16 , 17 . L’essai EORTC 55971 a montré la non-infériorité de la chirurgie de résection maximale suivie de chimiothérapie adjuvante comparée à une chimiothérapie néoadjuvante précédant une chirurgie d’intervalle avec un HR 0.98 (IC90% [0.84-1.13] ; p= 0.01) dans un contexte de stade avancé IIIB à IV. La résection complète de l’ensemble des lésions macroscopiques demeurait le principal facteur pronostique18. Ces résultats ont été confirmés dans l’essai CHORUS en 2015, avec une survie de 32% dans le groupe chirurgie première, et 34% dans le 32 groupe chimiothérapie néoadjuvante avec un HR= 0.87 ; limite supérieure de l’intervalle IC90% à 0.98 (IC95 [0.72-1.05]), ceci étant inférieur au seuil de non-infériorité fixé à 1.18. Le bénéfice en morbi-mortalité périopératoire chez cette population était meilleur dans le groupe chimiothérapie néoadjuvante avec un p=0.0007 concernant les effets indésirables grade 3-4 19 . Actuellement, la chirurgie d’un cancer de l’ovaire correspond à une cœlioscopie première pour l’exploration de la cavité abdominale, une cytologie du liquide péritonéal, l’évaluation de l’envahissement péritonéal par la stadification de Fagotti et la réalisation de biopsies péritonéales multiples. En cas de résection initiale possible, avec pour but un résidu tumoral nul (CC0), il est ensuite réalisé une laparotomie médiane avec stadification Sugar Baker (PCI) (allant de 0 à 39) suivi d’une hystérectomie totale, annexectomie bilatérale, omentectomie totale infragastrique, appendicectomie (recommandée en cas d’histologie mucineuse)) et de curages pelviens et lomboaortiques. En fonction du contexte des résections digestives, péritonéales (coupoles diaphragmatiques) sont également à réaliser. L’essai LION, présenté à l’ASCO 2017 a évalué l’impact sur la survie globale de la réalisation ou non des curages pelviens et lomboaortique systématiques dans un contexte de cancer de l’ovaire de stade avancé (FIGO IIB-IV)20, sans atteinte ganglionnaire au diagnostic clinico-radiologique, et en résection chirurgicale complète. La réalisation des curages pelviens et lombo-aortiques n’entrainait pas de bénéfice sur la survie globale comparé à l’absence de curage : 69 mois en l’absence de curage et 66 mois avec curages, soit HR 1.06 IC 95%   p=0.65. La morbi-mortalité post opératoire était également améliorée en l’absence de curage. 

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Chimiothérapie 

1ere ligne de chimiothérapie 

La chimiothérapie de première ligne dans la prise en charge néoadjuvante, ou adjuvante d’un cancer de l’ovaire doit être composée d’un doublet à base de platine, avec comme possibilités : Schéma standard : carboplatine (AUC 5 ou 6) associé au paclitaxel 175 mg/m², administré toutes les 3 semaines pour 6 cycles. Options : administration hebdomadaire : -paclitaxel 80 mg/m² (J1, J8, J15) et carboplatine (AUC 6) toutes les 3 semaines  -paclitaxel 60 mg/m² (J1, J8, J15/J21) et carboplatine   toutes les semaines En situation néoadjuvante, la chirurgie à but de résection complète peut se faire en fonction de la réponse à la chimiothérapie, soit après 3 cycles, ou après 6 cycles de chimiothérapie. En cas de stade avancé Stade IIIB, IIIC et IV du bevacizumab peut-être introduit selon le schéma 15 mg/kg toutes les 3 semaines en association avec carboplatine et au paclitaxel jusqu’à 6 cycles de traitement suivis de bevacizumab en monothérapie en continu jusqu’à progression de la maladie ou jusqu’à 15 mois maximum. Un bénéfice en survie sans progression a été prouvé avec un gain de 4 mois23 dans le cas de stade avancé, et un gain en survie globale de 7.8 mois (36.6 mois vs 28.8 mois, HR 0.64 ; IC95%  dans le groupe à haut risque de rechute (stades IV ou présence d’un résidu tumoral après chirurgie) après ajout du bevacizumab  . En pratique, les référentiels de St Paul de Vence de 2016 recommandent l’utilisation du bevacizumab dans le cadre de l’AMM pour le sousgroupe des patientes à haut risque de rechute .

Table des matières

GLOSSAIRE
TABLES DES ILLUSTRATIONS
Tableaux
Figures
I- INTRODUCTION ET EPIDEMIOLOGIE DES CANCERS DE L’OVAIRE
1) Données de survie
2) Facteurs pronostiques
3) Biologie et cancer de l’ovaire
3.1) Anatomopathologie, grades histologiques et biologie
3.2) Carcinogénèse
I- PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE
1) Prise en charge chirurgicale
2) Chimiothérapie
2.1) 1ere ligne de chimiothérapie
2.2) Prise en charge de la rechute
II- MUTATIONS BRCA
1) Cancer de l’ovaire et BRCA
2) Risque de cancer du sein
3) Mutations somatiques
4) Inhibiteurs de PARP
5) Pronostic
III- PATIENTES ET METHODES
V- RESULTATS
1) Caractéristiques de la population initiale étudiée
2) Analyse de survie globale et sans progression
3) Facteurs pronostiques associés à la survie globale
4) Survie sans progression
5) Analyse de la population selon la mutation BRCA1 ou BRCA2
6) Rechutes
7) Analyse du pronostic en fonction du mécanisme d’inactivation du gène BRCA
VI- DISCUSSION
VII- CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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