ÉTUDE PRELIMINAIRE REGENERATION
Cela peut paraitre trivial, mais les tests écotoxicologiques comme le test de germination peuvent se révéler être problématiques, dans la mesure où la germination peut être considérée comme un critère non létal, par opposition aux tests ou les indicateurs meurent. Les semences végétales sont l’organe le plus résistant d’une plante, pouvant rester en dormance en attendant le retour de conditions environnementales plus propices à la germination (Vleeshouwers et al., 1995 ; Khan et al., 2001). Les réponses écotoxicologiques de la laitue dépendent, entre autres, de la composition du rejet, de la solution testée. Au cours de ce doctorat, si certains RITS étaient légèrement pollués, d’autres étaient particulièrement toxiques. Une question peut alors se poser : les semences non germées1 étaient-elles mortes ? Cette étude préliminaire avait donc pour but de tester la capacité de regénération des semences, arrosées, et restées 7 jours en contact avec un RITS. Le protocole présenté en Section I (Figure II.12) a subit de légères modifications pour cette étude. En effet, si la première partie du test reste classique, les semences arrosées avec du rejet non germées après 7 jours ont été replacées sur des disques de papier filtre neufs, dans des boîtes de Pétri neuves (15 par boite), mises en contact avec uniquement de l’eau osmosée et remises 7 jours à l’obscurité.
Dans un premier temps, il convient de considérer le taux de germination du rejet non dilué (Tableau II.19). Sa charge métallique était relativement faible (Tableau II.18), ce qui peut expliquer le taux de germination relativement élevé dans la mesure où l’on ne peut calculer aucune CE50. On note que la différence avec les résultats témoins n’est pas largement significative puisque p = 0,05. Le rejet a eu un effet suffisant pour inhiber la germination de semence et permettre la réalisation de la partie 2 du protocole. Intuitivement, on ne s’attend pas à voir les semences germer : “elles n’ont pas germé, elles sont mortes.” Si la résistance et la capacité de regénération des semences végétales est testée, vérifiée et particulièrement étudiée pour les expèces végétales halophytes et/ou soumises à des conditions environnementales et climatiques extrêmes (Ungar, 1962, 1978, 1982 ; Pujol et al., 2000 ; Koorneef et al., 2002 ; Nichols et al., 2009 ; Ahmed & Khan, 2010), cette courte étude préliminaire montre que les semences de laitues “considèrent” la mise en contact avec un RITS comme des conditions hostiles. Une fois que ces conditions reviennent à la normale (contact avec de l’eau osmosée “propre”), la germination se déroule normalement (100 % de germination).
BILAN DE LA SECTION II
Il apparait nécessaire de nuancer mon propos, et surtout les interprétations qui pourraient en découler. Ces résultats ne remettent en aucun cas en cause la pertinence et la validité de l’utilisation de semences végétales, a fortiori celles de laitues, lors de tests écotoxicologiques. Au même titre que les tests réalisés grace à des indicateurs animaux ou microorganiques, le test “laitue” fournit une certaine gamme de résultats et d’informations qu’il faut manipuler et interpréter avec le recul nécessaire à tout diagnostic scientifique. Un complément de recherche pourrait être réalisé en suivant le protocole présenté par la Figure II.15 ci-dessous, tout en gardant à l’esprit la possibilité de réaliser ces tests sur différentes variétés de laitues. On pourrait également utiliser un autre RITS dans la partie 2.