ETUDE MONOGRAPHIQUE DES MELIACEES DE FLORE

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TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

La famille des Méliacées est richement diversifiée et les espèces sont réparties à travers le monde entier. La zone de prépondérance est la région intertropicale (tropicale et subtropicale) [Arbonnier, 2004] [Pousset, 2004)]. En Afrique, la famille est retrouvée majoritairement en milieu équatorial, mais sa distribution va s’étendre jusqu’au sud du continent. Le Sénégal compte quelques espèces réparties sur tout le territoire. Certaines sont introduites et se trouvent parfaitement incorporées à la flore sénégalaise. Il s’agit de Azadirachta indica, Melia azedarach et Swietenia mahagoni [Burkill, 1997]. D’autres espèces sont spécifiques de certaines régions du pays (Carapa procera au Sud, Ekebergia senegalensis au Fouta et Casamance, Trichilia prieureana dans les forêts denses, humides, semi-décidues). . Traditionnellement, cette famille est divisée en quatre sous-familles dont deux (Melioideae et Swietenioideae) sont retrouvées au Sénégal et contiennent la majorité des espèces. Sur le plan taxonomique, les classifications de Cronquist et APG III, malgré des approches systématiques relativement différentes, placent les Méliacées dans la sous classe des Rosidées et l’ordre des Sapindales [Angiosperm Phylogeny Website, juin 2010]. Cette famille, avec environ 550 espèces, représente environ le dixième de l’ordre. Les études sur la composition chimique des espèces ont montré des espèces très riches en composés chimiques, d’une grande importance thérapeutique. Les parties de plantes dont la composition chimique a été surtout étudiée sont généralement les graines (Carapa procera, Azadirachta indica, Khaya senegalensis, Melia azedarach), les feuilles (Azadirachta indica, Trichilia prieureana), écorce (Khaya senegalensis, Ekebergia senegalensis). Les différentes parties analysées renferment pour l’essentiel des métabolites secondaires tels que les composés terpéniques (limonoїdes), les composés polyphénoliques (tanins, flavonoїdes), les saponosides [Ken Fern, 2019]. Certaines espèces comme Carapa procera, Azadirachta indica, Khaya senegalensis ont fait l’objet de nombreux travaux sur le plan chimique [Yuan et al. (2013), Faye (2010), Dioum et al (2013 et 2016)]. Chez d’autres espèces, la littérature dans le domaine de la chimie, reste très parcellaire. C’est le cas de Trichilia prieureana, Ekebergia senegalensis [Olugbade, Adesanya. (2000) ; Tagnes et al. (2014)]. Les huiles des graines de Carapa procera et de Azadirachta indica ont été particulièrement étudiées. Ces huiles révèlent pour l’essentiel une composition en acides gras très intéressante qui justifie leurs divers emplois [Dioum et al. (2013 et 2016), Faye (2010)]. Les espèces ayant fait l’objet d’études pharmacologiques ont montré dans leur grande majorité des propriétés anti-infectieuses [Guèye et al (2009), Burkill (1997)], anti-oxydantes [Thioune et al. (2000), Tagnes et al. (2014)], insecticides [Al-Rubea (2009), Haye et al. (2007)].
Les propriétés anti-oxydantes pourraient être liées à la richesse relative des plantes en polyphénols [Shi et al. (2019), Bouquet et al. (1974)]. Les propriétés insecticides pourraient être le fait des saponosides et des terpènes [Aoudia et al. (2013), Vashi et Patel (1988), Pachapurkar et al. (1974)]. Des activités anticancereuses ont été notées et sont imputables à des composés terpéniques [Zhou et al. (2016), Ekimoto et al. (1991), Kassim et al. (2015)].
Malgré une grande utilisation dans les diffèrentes pharmacopées, certaines espèces de la famille présentent une toxicité. C’est le cas de Melia azedarach dont les fruits peuvent être à l’origine d’intoxication chez l’homme et chez les animaux [AL Rubae (2009)]. De même, les graines d’Azadirachta indica consommées en grande quantité, peuvent s’avérer toxiques [Prakash et al. (1991)]. Les extraits de racines de Pseudocedrela kotsyi et de l’écorce de Khaya senegalensis sont également à redouter [Hay et al. (2007), Takin et al. (2013), Neuwinger, H.D (1996)]. En dehors de leur usage dans la pharmacopée, certains arbres de la famille sont largement exploités dans divers domaines dont la menuiserie (comme bois d’œuvre) et comme plantes ornementales [Burkill (1997), Orwa et al. (2009), Ravindran et al. (2015), Arbonnier (2004)].

CONCLUSION

Les Méliacées sont une famille d’environ 550 espèces dont la plupart sont localisées dans les zones tropicales. Au Sénégal, cette famille compte une dizaine d’espèces dont certaines sont connues et présentent un grand intérêt pour les populations. C’est en raison de cet intérêt que nous avons initié ce travail qui est une étude monographique des espèces sénégalaises de la famille. Nous avons à cet effet effectué une recherche documentaire qui a permis de faire le point sur :
– la répartition géographique de la famille.
– la composition chimique des différentes espèces sénégalaises.
– les propriétés physiologiques et emplois de ces espèces.
– La toxicité de certaines d’entre elles.
Les résultats de cette recherche bibliographique ont permis de montrer que cette famille de l’ordre des Sapindales, compte 51 genres dans lesquels se répartissent les 550 espèces que compte la famille. Par rapport à la distribution géographique, ces espèces sont pour l’essentiel localisées dans les régions tropicales à subtropicales, notamment dans les continents africain et américain. L’Afrique à elle seule regroupe environ plus de 300 espèces. Les principaux genres sont Aglaia, Trichilia, Turraea et Dysoxylum. La revue de la littérature scientifique montre que sur le plan de la composition chimique, la plupart des organes des espèces renferment des composés terpéniques (limonoїdes), des polyphénols (flavonoїdes, tanins), des saponosides. En effet, toutes les plantes qui ont fait l’objet d’étude chimique, renferment des composés terpéniques et des polyphénols dont les tanins. Si certaines espèces comme Carapa procera, Khaya senegalensis, Azadirachta indica et Melia azedarach ont été largement étudiées, d’autres par contre comme Trichilia prieureana et Ekebergia senegalensis manquent beaucoup de données sur la composition chimique. Sur le plan des propriétés physiologiques, les activités anti-infectieuses (antibactériennes, antifongiques), antioxydantes, anticancéreuses et insecticides ont été attribuées à la plupart des espèces de la famille. La littérature sur ces activités est très riche et les perspectives intéressantes. Les données montrent également que les limonoїdes sont au centre de la plupart des recherches d’activités. Cependant, les polyphénols et les saponosides ont été identifiés comme vecteurs respectifs des activités antioxydantes et insecticides. Malgré la diversité de ces activités biologiques, plusieurs espèces ont été incriminées dans des cas d’intoxication. Il s’agit de Melia azedarach dont le fruit peut provoquer des intoxications, de Azadirachta indica dont la consommation d’une certaine quantité de graines peut s’avérer dangereuse. Les extraits des racines de Pseudocedrela kotschyi et ceux de l’écorce de Khaya senegalensis sont aussi à craindre. En dehors de leur usage dans la pharmacopée, certaines espèces, surtout arborescentes, sont exploitées dans divers domaines.
– Exploitation de bois : Khaya senegalensis, Trichilia prieureana, Pseudocedrela kotschyi.
– Plantes ornementales : Melia azedarach, Azadirachta indica, Pseudocedrela kotschyi.
– Artisanat : Swietenia mahagoni.
Ce travail a permis de montrer l’importance de cette famille et surtout des espèces sénégalaises dont certaines sont très peu connues des populations. Des travaux futurs devraient mettre l’accent sur les espèces très peu étudiées.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE GENERALITES SUR LES MELIACEES
I-REPARTITION GEOGRAPHIQUE
II-Position systématique
1-La classification d’Engler
2-La classification de CRONQUIST (1981)
3-La classification APG Ш (2009)
III-Caractères généraux
III-1- Port
III-2-Appareil végétatif
III-3-Appareil floral
III-3– 1) L’inflorescence
III-3-2) Les fleurs
III-3-3) Fruits
III-3-4) Graines
IV-Intérêts de la famille
DEUXIEME PARTIE ETUDE MONOGRAPHIQUE DES MELIACEES DE FLORE DU SENEGAL 
I. Carapa procera DC
I – 1) Dénominations
I -2) Répartition géographique
I – 3) Description botanique
I – 3 -1) Port et tige
I – 3 -2) Feuilles
I – 3 – 3) Inflorescences et fleurs
I -3 -4- Fruit et graines
I – 4- Composition chimique
I -5- Propriétés et emplois
II. Azadirachta indica A. Juss
II -1) Dénominations
II -2) Répartition géographique
II – 3- Description botanique
II – 3. 1- Port et tige
II – 3- 2- Feuilles
II-3-3) Racines
II – 3. 4- Inflorescences et fleurs
II – 3. 5- Fruit et graines
II -4- Composition chimique
II – 5) Propriétés et emplois
III. Khaya senegalensis (Dev.) A. Juss
III – 1) Dénominations
III -2) Répartition géographique
III-3) Description botanique
III – 3 – 1) Port et tige
III – 3 – 2) Feuilles
III – 3 – 3) Inflorescences et fleurs
III – 3 – 4) Fruit et graines
III -4) Composition chimique
III -5) Propriétés et emplois
IV. Melia azedarach L.
IV – 1) Dénominations
IV – 2) Répartition géographique
IV – 3) Description botanique
IV – 3 -1) Port et tige
IV -3 – 2) Feuilles
IV – 3 -3) Inflorescences et fleurs
IV -3-4) Fruit et graines
IV – 4) Composition chimique
IV – 5) Propriétés et emplois
V. Pseudocedrela kotschyi (Schweinf.) Harms
V -1) Dénominations
V – 2) Répartition géographique
V- 3) Description botanique
V -3-1) Port et tige
V- 3 -2) Feuilles
V- 3- 3) Inflorescences et fleurs
V- 3- 4) Fruit et graines
V-4) Composition chimique
V- 5) Propriétés et emplois
VI. Ekebergia senegalensis A. Juss
VI-1) Dénominations.
VI-2) Répartition géographique.
VI-3) Description botanique.
VI-3-1) Port et tige
VI-3-2) Feuilles
VI-3-3) Inflorescences et fleurs
VI-3-4) Fruit et graines
VI-4) Composition chimique
VI- 5) Propriétés et emplois
VII. Trichilia roka (Frosk)
VII-1) Dénominations
VII-2) Répartition géographique
VII-3) Description botanique
VII- 3-1) Port et tige
VII-3-2) Feuilles
VII- 3- 3) Inflorescences et fleurs
VII- 3- 4) Fruit et graines
VII-4) Composition chimique
VII-5) Propriétés et emplois
VIII. Trichilia prieureana A. Juss
VIII-1) Dénominations
VIII-2) Répartition géographique
VIII-3) Description botanique
VIII-3-1) Port et tige
VIII-3-2) Feuilles
VIII-3-3) Inflorescences et fleurs
VII-3-4) Fruit et graines
VIII-4) Composition chimique
VIII-5) Propriétés et emplois
IX- Swietenia mahagoni (L.) Jacq
IX-1) Dénominations
IX-2) Répartition géographique
IX-3) Description botanique
IX-3-1) Port et tige
IX-3-2) Feuilles
IX-3-3) Inflorescences et fleurs
IX-3 -4) Fruit et graines
IX-4) Composition chimique
IX-5) Propriétés et emplois
TROISIEME PARTIE DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE

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