Etude épidemio-clinique, thérapeutique, évolutive et pronostique de la brûlure

La brûlure se définit comme une destruction partielle ou totale du revêtement cutané ou des tissus sous-jacents par un agent thermique, électrique, chimique ou par des radiations ionisantes [1].La brûlure est grave lorsqu’elle engage le pronostic fonctionnel et/ou vital par son étendue, sa profondeur, sa topographie, les circonstances et l’agent vulnérant .

La brûlure reste un traumatisme fréquent dans les pays industrialisés et un problème majeur de santé publique dans les pays en voie de développement. Toutes gravités confondues, on estime à 1.250.000 cas annuels les brûlures justifiant les soins médicaux aux Etats-Unis [2]. En France 200.000 personnes environ se brulent chaque année [3]. Dans les pays en voie de développement la situation est plus dramatique encore. En Afrique sub-saharienne, l’incidence des brûlures est l’une des plus élevées au monde, avec 245 cas pour 100.000 personnes, soit trois fois l’incidence moyenne mondiale [4].En Afrique de l’Est la mortalité due aux brûlures représente 10%.Une étude réalisée en 2010 en Côte d’ivoire retrouve une prévalence de 24,3% due aux brûlures graves[5]. Dans les pays en voie de développement la morbidité et la mortalité liée à ce traumatisme en font un problème de santé publique majeur [5].La brûlure grave en Afrique est dramatique par son incidence, sa morbidité et sa mortalité. Dans notre contexte, les premières heures d’évolution d’une brûlure grave engagent le pronostic futur [6].

C’est fort de tout ce constat que nous avons initié ce travail afin de réaliser une étude pour évaluer le profil épidemio-clinique, thérapeutique, évolutif et pronostiquede la brûlure au CHU GABRIEL TOURE.

Epidémiologie 

L’incidence des brûlures reste élevée dans les pays industrialisés, en dépit des campagnes de prévention. Aux États-Unis, plus de deux millions de cas nécessitent des soins médicaux chaque année dont 500.000 sont des brulures graves, avec une mortalité directe estimée à 1000/an[52]. En France les brulures annuelles représentent près de 500.000 cas par an, dont 10.000 justifient une hospitalisation, 3500 sont hospitalisés en centre des grands brulésavec une mortalité de 1000/ans [46]. Dans les pays en voie de développement, la morbidité et la mortalité liée à ce traumatisme en font un problème de santé publique majeur. En Côte d’ivoire, le centre des grands brulés d’Abidjan reçoit environ 500 patients brûlés par an pour 115 cas de brulures graves avec une mortalité de 165 cas/ans [5].Au Sénégal l’étude faite par SEYE montre que les brûlures représentent 6,26% de l’ensemble des lésions accidentelles [113]. Au Mali l’étude faite par Amadou Sidibé sur l’épidémiologie du grand brulé retrouve une fréquence de 7,6% [86].

Circonstances

Les brûlures résultent essentiellement de 4 types d’accidents:
– les accidents domestiques,
– les accidents de travail,
– les accidents de la circulation routière,
– les accidents particuliers: situations de guerre ou catastrophes naturelles.
-les rixes .

Agent causal 

Les agents pouvant être à l’origine de brûlures sont classés en 4 catégories selon le type et aussi l’action vulnérante:

Thermique
• les liquides ou solides chauds
• les flammes : par inflammation des vêtements réactivationd’unfeu par un liquide inflammable, les incendies
• les gaz chauds ou froids
• les vapeurs sous pression
• les explosions en espace ouvert ou clos.

Electrique
La brûlure électrique est subdivisée en 3 types, selon le mécanisme d’action de l’agent électrique :
• L’électrisation vraie: est due au contact du sujet avec un conducteur : Le courant électrique traverse alors le corps avec un point d’entrée et un point de sortie [7]
• L’arc électrique: la brûlure peut être induite malgré l’absence de contact physique avec un conducteur électrique, comme si le courant glissait sur la personne. Les hauts voltages peuvent induire des arcs à une distance de 2 à 3 cm tous les 10000 volts .
• Flash électrique: c’est un amorçage entre deux conducteurs sous tension à l’origine d’un éclair dégageant de la chaleur et pouvant être responsable de brûlures thermiques [7].

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Chimique
Ce sont les acides, les bases, les composés organiques (phénols et dérivés du pétrole), les agents non organiques (lithium, sodium, phosphore). Outre leur réaction chimique proprement dite, ces produits peuvent dégager une chaleur à l’origine de brûlure thermique [7, 8]
• Les acides [7]: comprennent
– l’acide chromique
– l’acide formique
– l’acide chlorhydrique
– l’acide fluorhydrique
• Les alcalins forts [7, 9]: on distingue
L’ammoniac: la vapeur d’ammoniac se dissout rapidement dans l’humidité présente sur la peau et les muqueuses, formant de l’hydroxyde d’ammonium qui se dissocie pour donner des ions hydroxyles très caustiques.
– l’hydroxyde de sodium ou de potassium entraînant une saponification, une dessiccation et une oxydation;
– l’oxyde de calcium (ciment) qui est un alcalin puissant : la forme pulvérisante entraîne une dessiccation.la forme humide (béton, mortier) entraîne une réaction exothermique avec abrasion mécanique; Les alcalins mercuriels: qui sont irritants puis vésicants.
• Les armes chimiques de guerre: on décrit :
– le phosphore: qui s’enflamme au contact de l’oxygène de l’air. L’effet est augmenté par l’association à des gélifiants et des matériaux à haute température de combustion (mines, grenades). A l’explosion, le phosphore s’éparpille en fines particules très adhésives et lipophiles qui pénètrent dans la peau [7,8].
– le napalm: qui est une essence gélifiée par l’association de naphtéate et de palméate. Sa température de combustion est très élevée et son pouvoir couvrant très étendu. Son effet vulnérant est double du fait de l’adhésivité du produit, de la température élevée, de la durée de combustion d’une part et de l’asphyxie aiguë par combustion de l’air ambiant d’autre part [8].
– l’ypérite au soufre communément appelé gaz moutarde qui est un liquide huileux à l’odeur de moutarde, très peu soluble dans l’eau. C’est un toxique très persistant, il agit comme un vésicant entraînant un effet caustique sur la peau [8].

Nucléaire
L’énergie est libérée lors d’explosion sous 3 formes : Mécanique par effet de souffle, thermique par absorption de l’énergie thermique sur les surfaces exposées, radiologique par contamination externe par des particules émettant des rayonnements bêta [8].

PHYSIOPATHOLOGIE

Anatomopathologie

La peau et ses annexes y compris les muqueuses sont les organes les plus lourds du corps humain (3,5-6Kgs).C’est aussi l’organe le plus étendu et le plus facile à étudier car accessible à la vue mais aussi complexe et richement vascularisée.La peau est composée de la surface à la profondeur de 3 structures différentes : l’épiderme,le derme et l’hypoderme.L’épiderme se renouvelle à partir de kératinocytes de la membrane basale qui migrent vers la surface en 3 à 4 semaines en se transformant progressivement, dont les couches superficielles sont protectrices [10].

Table des matières

I- INTRODUCTION
II-OBJECTIFS
1-Objectif Général
2-Objectifs spécifiques
III- GENERALITES
IV-METHODOLOGIE
V- RESULTATS
VI- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VII-CONCLUSION 

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