ETUDE EPIDEMIO-CLINIQUE DU CANCER DU COL DE L’UTERUS

ETUDE EPIDEMIO-CLINIQUE DU CANCER
DU COL DE L’UTERUS

Les formes cliniques (8) (9) (10) Les formes cliniques se caractérisent par la topographie des lésions, leurs aspects macroscopiques et le terrain de prédilection du cancer.

Les formes selon la topographie 

L’adénocarcinome endocervical Le cancer de l’endocol (Figure n° 3) représente 5% des cas. Le diagnostic est beaucoup plus difficile à poser précocement. Ce cancer est favorisé par l’inflammation et l’existence de petits polypes. Il est plus tardif, apparaissant dans la plupart des cas aux environs de la ménopause, et évolue sous forme d’une ulcération ou d’une infiltration plutôt que d’un bourgeonnement. Un seul signe attire l’attention : la métrorragie. 9 Figure n° 3 : L’adénocarcinome endocervical.(10) Source : Le médical du XXe siècle Le diagnostic est plus délicat si le cancer ne s’est pas extériorisé, mais il y seulement un saignement provoqué par les valves du spéculum et au toucher vaginal, il y a une dureté de bois, un col gonflé intérieurement en « bouchon de champagne » (10). Ce cancer endocervical ou adénocarcinome est très métastasant, lymphophile et radiorésistant. 

Le carcinome exocervical

C’est la forme la plus fréquente (Figure n° 4). Il intéresse le museau de tanche et peut apparaître à tout âge, toutefois la tranche d’âge de 35 à 50 ans est la plus touchée. Comme tout cancer extérieur, il est bourgeonnant avec des ulcérations, une infiltration et toutes les lésions saignent pour donner une métrorragie. La biopsie est le seul moyen d’avoir un diagnostic de certitude. Dans 75 à 95% des cas, il s’agit d’un carcinome épidermoïde ou épithélioma malpighien. On découvre en 1, la tumeur bourgeonnante qui a envahi la portion interne du col. L’exocol (marqué par une flèche) est pratiquement sain. 1 10 Figure n° 4 : Carcinome exocervical.(13) Source : Le médical XXe siècle Légendes : 1 : La tumeur se développe sur le col de l’utérus à sa partie externe (exocol). Elle est bourgeonnante et saigne au contact. 2 : Cette tumeur a déjà envahi le vagin au niveau de sa paroi postérieure. 3 : L’orifice du col de l’utérus. 4 : La portion saine du col. 5 : Vagin ouvert, partie normale. 6 : Corps utérin. 7 : Paramètre formé par le péritoine qui se rabat comme un drap sur la trompe utérine. 8 : Trompe de l’utérus.

Les formes selon les aspects macroscopiques 

Selon les aspects extérieurs des cancers du col, nous pouvons distinguer : 

Le cancer infiltrant

Le cancer infiltrant prolifère peu et creuse peu en profondeur, mais il y a une extension excentrique des lésions qui envahit rapidement le vagin, les cloisons rectovaginales, les cloisons vésico-vaginales et les paramètres. Dans cette forme, il y a un certain équilibre entre processus destructif et processus constructif. Elle est ainsi appelée forme endophytique et épaissit de façon irrégulière le col dont la muqueuse est ulcérée. 2.2.2.2. Le cancer végétant C’est la forme dite exophytique au sein de laquelle le processus constructif est plus actif entraînant la formation de masse bourgeonnante en choux-fleurs, friable, de couleur gris blanchâtre, saignant au contact, ulcérée en surface, tapissée par un enduit nécrotique ou purulent reposant sur une base indurée.

Le cancer ucléro-végétant

Il s’agit de la forme dite térébrante dans laquelle le processus destructif emporte et se traduit par une cavité cratériforme, anfractueuse, à bord évasé, déchiqueté mais à fond induré. 

La forme selon le terrain

• Chez les jeunes femmes, il existe un cancer aigu, de malignité accrue, d’évolution rapide, très lymphophile, très métastasant et tue en quelques mois. C’est la forme galopante de Béguouin, qui est à peu près incurable. • Chez les femmes âgées, le cancer du col est souvent d’évolution lente, prolongée et s’étale sur 1 à 4 ans.

Diagnostic paraclinique 

Les signes biologiques

Dans le sang • La numération formule sanguine montre une anémie hypochrome microcytaire régénérative. • L’hémogramme présente une hyperleucocytose, une polynucléose neutrophile et une hyper-éosinophilie. • La vitesse de sédimentation des hématies est accélérée. • Le culot hématie-leucocyte-minute est caractérisé par des cellules épithéliales aplaties, de cristaux de phosphate ammoniaco-magnésien, les hématies qui font défaut tandis que les leucocytes sont nombreux et supérieurs à la normale.

L’ionogramme sanguin Il montre une élévation des ions potassium, sodium et de l’ion chlorure.

Le bilan rénal

Le bilan rénal évoque une hyper-uricémie et une créatininémie élevée avec une hyperazotémie en cas d’hémorragie massive. 

L’examen cyto-bactériologique des urines

Cet examen révèle une infection urinaire ascendante dans le cas de cancer très avancé, en cas de récidive avec extension loco-régionale de la tumeur. 

Les signes radiologiques

La radiologie et la scintigraphie doivent être faites systématiquement surtout en cas de douleur suspecte, car elles permettent de dépister les métastases squelettiques : • Au niveau du crâne : présence de géode sur les os pariétal et temporal gauches avec élargissement de la selle turcique. • Au niveau du bassin : la métastase se présente sous forme de lacune floue ou discontinue avec lyse pelvienne et cotyloïdienne unilatérale associée à une condensation sacro-iliaque du même côté, alors que la lacune osseuse se prolonge jusqu’à l’apophyse transversale de la dernière vertèbre lombaire L5. La radiologie du cœur et des poumons révèle des images de densité calcique pathologique au sein d’une image de densité hydrique physiologique. La métastase pulmonaire du cancer du col se présente sous forme d’opacités nodulaires des deux bases surtout à droite, associées à de multiples opacités en lâcher de ballon. Dans le cas de cancer peu évolué, la radiographie du cœur, des poumons et des squelettes ne présentent pas de signe de localisation secondaire.

L’échographie 

L’échographie du foie révèle des métastases multiples qui peuvent être hyper-échogènes ou hypo-échogènes, bien ou mal limitées ou les deux possibilités en même temps (Figure n° 5 et n° 6) (25). L’échographie pelvienne ne permet pas de reconnaître un carcinome du col au stade précoce, mais toute masse mal définie du col est vraisemblablement maligne. Si la tumeur est volumineuse, l’aspect échographique est complexe et variable (Figure n° 7) (25). La tumeur peut infiltrer les tissus voisins comme la vessie, le vagin, le rectum. L’échographie rénale présente une dilatation bilatérale du système urétral et pyélo-caliciel qui est en rapport avec l’augmentation très nette de l’endocol, responsable de la compression et de la dilatation bilatérale par atteinte des urètres pelviens. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE CANCER DU COL DE L’UTERUS
1. Définitions et rappels sur les cancers chez la femme
1.1. Quelques définitions
1.1.1. Cancer
1.1.2. Menstruations
1.1.3. Les saignements pathologiques
1.1.4. La ménopause
1.2. Principaux sièges des cancers chez la femme.
2. Le cancer du col
2.1. Signes cliniques
2.1.1. Signes fonctionnels
2.1.1.1. Les saignements
2.1.1.2. Les leucorrhées
2.1.1.3. Les douleurs pelviennes
2.1.1.4. Les troubles urinaires et digestifs
2.1.2. Les signes généraux
2.1.3. Les signes physiques
2.2. Les formes cliniques
2.2.1. Les formes selon la topographie
2.2.1.1. L’adénocarcinome endocervical
2.2.1.2. Le carcinome exocervical
2.2.2. Les formes selon les aspects macroscopiques.
2.2.2.1. Le cancer infiltrant
2.2.2.2. Le cancer végétant
2.2.2.3. Le cancer ucléro-végétant
2.2.3. La forme selon le terrain
2.3. Diagnostic paraclinique
2.3.1. Les signes biologiques
2.3.1.1. Dans le sang
2.3.1.2. L’ionogramme sanguin
2.3.1.3. Le bilan rénal
2.3.1.4. L’examen cyto-bactériologique des urines
2.3.2. Les signes radiologiques
2.3.3. L’échographie
2.3.4. Les autres examens paracliniques.
2.3.5. Les signes anatomo-pathologiques et cytologiques
2.4. Evolution et pronostic
2.4.1. L’évolution spontanée
2.4.2. Evolution sous traitement
2.4.3. Le pronostic.
2.5. Le cancer du col à Madagascar
DEUXIEME PARTIE :ANALYSE EPIDEMIO-CLINIQUE DU CANCER DU COL UTERIN
A L’HOPITAL JOSEPH RAVOAHANGY DE 1996 A 1999
1. Cadre d’étude
1.1. L’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA)
1.1.1. Organisation
1.1.2. Les ressources humaines
1.1.3. Les ressources financières
1.2. Infrastructure
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Résultats
3.1. Nombre de cas
3.2. Répartition selon l’année d’enregistrement.
3.3. Répartition selon l’âge.
3.4. Répartition selon la parité
3.5. Le type de cancer.
3.6. Le moment du diagnostic
TROISIEME PARTIE :COMMENTAIRES DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Nombre de cas.
1.2. L’âge des malades et le type de cancer
1.3. Signes d’alerte et professions des malades
1.4. Le stade du diagnostic.
1.5. La parité.
2. Suggestions.
2.1. Développement élargi de l’IEC
2.1.1. Objectif
2.1.2. Population cible
2.1.3. Stratégies.
2.1.4. Contenu du programme d’IEC
2.1.5. Activités
2.1.6. Le modèle d’apprentissage du comportement
2.2. Une meilleure accessibilité des malades au diagnostic et au traitement du cancer du col de l’utérus
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *