Etude du compostage JACADUR

Etude du compostage JACADUR

Description de la méthode de Compostage JACADUR

Le compostage JACADUR est une pratique agro-écologique inspirée par la technique des planches JACADUR initiée par l’ONG Agrecol Afrique. Elle a été adaptée par un groupement de productrices du village de Keur Matouré Gning (Thiès). Le procédé est illustré à travers les photos (A & B) présentées ci-dessous. En effet, cette méthode consiste à effectuer le compostage au sein des planches maraichères, en incorporant au niveau de la couche superficielle des planches (sur une profondeur d’environ 10 cm), un mélange de différents types de pailles et de fumiers (photo B). Sous l’action des microorganismes du sol, cette matière organique subit une activité de biodégradation.

Cette dernière est optimisée à travers des arrosages et des retournements. En effet, concernant les arrosages, ils sont effectués à l’aide d’arrosoirs sur des intervalles de quatre jours à raison de 111 litres d’eau (9 arrosoirs de 11 litres et 1 arrosoir de 12 litres) par planche excepté les trois premiers jours ou l’arrosage s’est fait quotidiennement suivant les quantités d’eau respectives: 111 litres d’eau par planche au premier jour et 69 litres d’eau (3 arrosoirs de 12 litres d’eau + 3 arrosoirs de 11 litres d’eau) par planche pour les deux jours suivant. Par contre les retournements, ont été effectués sur deux périodes correspondant au troisième et seizième jour afin de permettre une meilleure circulation de l’eau et de l’air.

Le dispositif mis en place a été conçu de façon à favoriser une meilleure gestion de l’eau pour accélérer le processus de décomposition de la MO incorporée. En effet les planches ont été délimitées tout autour par une toile en plastique sous tendue à un fil reliant les quatre (4) coins de la planche (photo A). La toile a été enfoncée à 30cm de profondeur pour éviter les pertes d’eau par écoulement latéral. Il a également été ouvert une tranchée centrale dans laquelle des tiges de mil ont été enfouies dans le but de réguler les pertes d’eau par infiltration.

En guise de traitement préventif contre certaines attaques, de la cendre (1,43 kg par planche) et des feuilles de Azadirachta indica (1 kg par planche) ont été appliquées au niveau des parcelles élémentaires pour rendre le milieu hostile au développement de certains ravageurs. Une quantité de 500 g de phosphogypse a aussi été saupoudré au mélange de paille et de fumier pour améliorer la teneur en phosphore du sol. La phytomasse utilisée est constituée d’un mélange de paille des espèces telles que: Brachiaria ramosa, Mitracarpus scaber, et Eragrostis tremula.

Le mélange de fumier est constitué de bouse de vache, de fiente de volaille, et de fumier de cheval. Différentes quantités de ces MO correspondant chacune à un traitement (T1 ; T2 ; T3) ont été compostées. 13 Photos 1: mise en place du processus de compostage (A&B) Au bout d’un mois de compostage, des échantillons composites ont été prélevés sur chaque traitement à une profondeur de 0-30cm à l’aide d’une bêche (photos C & D). Une partie de ces échantillons a servi pour le test de maturité et l’autre partie a été acheminée au laboratoire du CNRA de Bambey pour des analyses physico-chimiques. Photos 2: prélèvement des échantillons composites sur les différents traitements (C et D) A B C D

 Test de maturité

Pour apprécier l’état de maturité du compost selon la période définie par les productrices, des échantillons composites des substrats traités (T1, T2, T3) ont été recueillis dans des caisses tapissées de toile en plastique et trouées à la base. Les substrats ont été ensuite humidifiés. Dans chaque caisse, 60 graines de tomate (variété Xina) au total y ont été semées. Dix (10) jours après, le nombre de graines germées a été compté, puis le taux de germination dans chaque caisse a été calculé suivant la formule : TG= (NG/NT)*100.

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