ETUDE DU COMPORTEMENT ET DES VARIATIONS
HORMONALES CHEZ LE DROMADAIRE MALE
(Camelus dromedarius)
Commercialisation du dromadaire
Au Mali, la commercialisation du dromadaire et des produits dérivés génère d’importants revenus. La période propice à la vente des animaux est surtout la saison sèche où les prix sont les plus élevés. Dans tout le Nord du Mali, les marchés hebdomadaires de bétail regorgent d’un nombre non négligeable de dromadaires destinés à la vente. Les marchés les plus importants sont ceux situés dans la région de Kidal, mais la difficulté d’accès à la zone et l’insécurité qui y règne font qu’ils sont délaissés au profit des marchés de Gao et de Tombouctou (Bourdanne, 1998). Les transactions se font toujours par le biais d’un intermédiaire. La synthèse de l’offre et la demande de dromadaire sur certains marchés contrôlés s’élève à 4674 dromadaires vendus sur 8308 présentés en 2012 et 266 dromadaires vendus sur 1487 présentés en 2013. Le prix moyen d’un mâle adulte est passé de 178 100 FCFA en 2012 à 243 000 FCFA en 2013 (Mali, 2013). Le commerce extérieur génère beaucoup plus de bénéfices. Les animaux sur pied ou la viande sont exportés vers : l’Algérie et le Niger principalement ; la Lybie ; le Burkina, le Maroc et la Mauritanie rarement (Mali, 2013). Les exportations contrôlées d’animaux vivants en 2012 et 2013 sont respectivement de 7702 et 301 têtes de dromadaires (Mali, 2013). Les exportations non contrôlées sont très importantes du fait du faible effectif des agents vétérinaires dans les régions du nord (Bourdanne, 1998).
Importance du dromadaire dans la vie socioculturelle et militaire
L’élevage du dromadaire, constitue au-delà de l’apport en protéines animales et du travail générateur de ressources financières, un important facteur de liaison sociale. Depuis la nuit des temps, la vie du nomade n’a trouvé de sens qu’auprès de son éternel compagnon.
Manifestations culturelles
Dans les nombreuses manifestations festives et même cultuelles qui caractérisent la vie sociale en milieu nomade, le dromadaire garde une importance emblématique. Il prend part aux cérémonies religieuses, sportives, coutumières et guerrières. Dans les sociétés Maure, Touareg et Arabe, le dromadaire est sacrifié lors des cérémonies funéraires et autres rites (Launois et al., 2002). Lors des mariages, le dromadaire fait partie intégrante de la dot et également un cortège est organisé à dos des plus beaux dromadaires. Ces animaux participent aux parades et défilent aux sons du tam-tam lors des cérémonies officielles (Bourdanne, 1998). Chez toutes ces ethnies, le plus grand honneur que l’on peut faire à un hôte de marque ou à un parent, c’est de lui offrir un repas à base de la viande du dromadaire ou mieux encore, offrir comme cadeau, un animal sur pied (Bourdanne, 1998). 5.7.2. Compagnies Méharistes de la Garde Nationale L’apparition des Unités Méharistes remonte à la période coloniale. Créée en 1908 au Maroc par les autorités coloniales françaises, ces forces se composaient d’autochtones recrutés sur place, et qui pour des raisons d’adaptation et d’efficacité par leur connaissance du terrain, devaient servir dans leurs localités. Au Mali, les Compagnies Méharistes ont été créées à l’indépendance du pays, en 1960, pour la sécurité des frontières du nord (Touré, 2013). Mais, les Unités Méharistes disparaitront par la suite avant de renaître dans la seconde moitié des années 1990 avec l’aide de la coopération française. La première unité fut mise en place en 1996 à Léré. Une année plus tard, celle de Ménaka était opérationnelle. La troisième unité a vu le jour en 1998 à Gossi. Au total, ce sont six unités qui ont été créées avec un effectif de 200 dromadaires chacune : à savoir Léré, Gossi Ménaka, Abeibara, Inakounder, Inabog. L’effectif total 19 des unités méharistes était de 1200 éléments repartis dans les trois régions nord du pays (Touré, 2013). Il s’agissait alors de pallier à l’insuffisance de moyens de contrôle des vastes zones désertiques sahéliennes et sahariennes des régions du nord et du sud-est du fleuve Niger. Dotées de postes radio et de systèmes de positionnement géographique par satellite (GPS), elles assurent le lien et contact permanent entre l’autorité de l’Etat et les populations. Ces unités représentaient aussi un important réseau de renseignements pour combattre les trafics illicites et le grand banditisme transfrontalier. Les gardes méharistes parcourent des étendus immenses inaccessibles par véhicules et dans des conditions difficiles (Launois et al., 2002).
PARTICULARITES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES ET REPRODUCTION DU DROMADAIRE MALE
Particularités anatomo- physiologiques Le dromadaire est un ruminant tout comme les bovins (Boue, 1952), cependant, il présente des particularités anatomiques et physiologiques avec les autres ruminants. Son poids varie selon la race, un dromadaire adulte pèse environ 453,5 à 557,9 kg (Leese, 1927).
Données physiologiques
La particularité des constantes physiologiques du dromadaire est qu’elles sont inférieures à celles des autres ruminants (tableau IV). Cela traduit son adaptation à la déshydratation. Tableau IV: Données physiologiques chez certains ruminants fréquence respiratoire (mouvement/mn) Pouls (battement /mn) Température (°C) Dromadaire 13 (8-18) 45 à 50 36,4 (matin) et 38,1 (soir) Bovin 30-32 60 à 80 38 à 39 Ovin 15 (12-20) 70-80 37,7 à 39 Caprin 15 (12-20) 70-95 38,6-40
Extérieur du dromadaire
Le dromadaire est digitigrade. Il possède deux doigts anatomiquement distincts, mais réunis en un vaste coussinet plantaire en arrière. Les ongles sont courts et sensibles à la pression. La sole du pied est large et élastique, ainsi, elle diminue la pression au sol par unité de surface tout en empêchant le dromadaire de s’enfoncer dans le sable. La crête occipitale est importante et permet l’ancrage du ligament de soutien de la tête et du cou. Le cou, bien que long, n’est soutenu que par 7 vertèbres cervicales avec une musculature peu développée contrairement aux apparences. La bosse est un réservoir d’énergie. Contrairement à la bosse du zébu, elle contient très peu de fibres musculaires. La peau, peu mobile est épaisse et dépourvue de pédoncule; ce qui la rend vulnérable aux piqures d’insectes. Les poils plus fournis en saison fraiche sont dépourvus de substances médullaires. 21 Les callosités sont au nombre de 9 dont une est héréditaire. La callosité héréditaire est celle du sternum (protuberance) qui sert de point d’appui à l’animal lors de sa position de décubitus sternale (position baraquée). Les huit autres callosités (coude, genou, jarret, grasset) sont acquises et paires. Le pli du grasset qui relie le membre pelvien au flanc chez les autres mammifères n’existe pas chez le dromadaire. La queue, courte est inefficace pour chasser les insectes. Acland (1932) présente de façon détaillée l’extérieur du dromadaire dans la figure 11.
Appareil digestif
La lèvre supérieure, fendue perpendiculairement à la joue est en même temps un organe de sens et de préhension. La lèvre inférieure pendante, s’accentue avec l’âge ou la fatigue. La joue est recouverte de poils avec des papilles longues et volumineuses. Le voile du palais, développé, devient turgescent lors du rut chez le mâle. La table dentaire : du dromadaire se distingue des autres ruminants par la présence des incisives à la mâchoire supérieure, de canine aux deux mâchoires ainsi que de leur première prémolaire qui est isolée et simule une autre canine en arrière de la véritable. La formule dentaire du dromadaire est indiquée dans le tableau V.
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