La Région de la SAVA est célèbre de par le monde par sa vanille et son café. Par ailleurs, sa richesse écologique inouïe en a fait depuis un haut lieu du tourisme. Des activités humaines, quoique nécessaires pour le développement économique d’une Région, résultent inéluctablement des déséquilibres du milieu naturel. Force est de constater l’importance des ressources en eau et leur influence sur les divers secteurs d’activités ainsi que sur le mode de vie de la population.
Ainsi une meilleure connaissance des comportements hydrauliques contribuerait grandement à la préservation des attraits de cette Région et à l’amélioration des conditions de vie de ses habitants. Les modèles de bassin versant peuvent jouer un rôle important dans la planification régionale. Leur capacité de considérer de grandes Régions, diverses en espace, et d’évaluer l’impact de scénarios d’utilisation de différentes terres sur des ressources en eau peut mener à des prises de décisions meilleures et plus informées.
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
La modélisation du bassin versant requiert avant tout la connaissance du contexte de la zone d’étude. Ce chapitre abordera en particulier le contexte géologique, hydrologique, climatique et environnemental de la Région.
PROPOS DE LA REGION SAVA
La SAVA est une Région du Nord-Est de Madagascar. Elle doit son nom aux initiales de ses quatre principales villes : Sambava, Antalaha, Vohemar et Andapa.
La vanille qu’on y récolte est de renommée mondiale. C’est l’une des Régions les plus vertes de Madagascar. L’écotourisme et le trekking y sont devenus depuis un moteur du secteur économique local. Sambava se distingue par son importante plantation de cocotiers. Antalaha, ancien village de pêcheurs est célèbre par ses boutres. Vohemar, ancienne cité islamique, peut se vanter de son cheptel de zébus. Enfin, Andapa est le grenier à riz de la SAVA.
DELIMITATION DE LA ZONE D’ETUDE
Une des particularités du District d’Andapa est qu’il se trouve à l’intérieur des terres alors que ses homologues possèdent tous des littoraux sur l’Océan Indien. Outre la Commune Urbaine d’Andapa, on dénombre en tout dix-sept Communes Rurales: Ambalamananasy II, Ambodiangezoka, Ambodimanga I, Andrakata, Andranomena, Anjialavabe, Ankiakabe Nord, Anoviara, Antsahamena, Bealampona, Belaoko – Marovato, Betsakotsako Andranotsara, Doany, Marovato, Matsohely, Tanandava et Belaoko – Lokoho.
CONTEXTE CLIMATIQUE
Un climat chaud et très humide caractérise le bassin versant de la Lokoho. Les précipitations sont particulièrement abondantes en altitude. Même si les saisons semblent peu contrastées, on distingue la saison chaude entre novembre et avril, la saison fraîche entre mai et octobre. La saison chaude est soumise au régime de la mousson tandis que la saison fraîche à celui de l’alizé, ainsi le régime des vents aide à discerner les différentes périodes de l’année.
Dans la Région règne un micro climat, il fait relativement frais. La nébulosité importante, le relief ainsi que les forêts ombrophiles denses favorisent une importante humidité atmosphérique. A basse altitude (au niveau de la station météorologique), la température moyenne est de 18,8°C en juillet et de 26,9°C en janvier. Sur les hauteurs, on relève des valeurs plus faibles, inférieures à 1,5°C sur les sommets du Marojejy.
La zone est humide toute l’année, bien que les précipitations s’amenuisent durant les mois de septembre et octobre. Les pluies orageuses (novembre à décembre) et les pluies cycloniques (janvier à mars) se succèdent pendant la saison chaude. Des pluies plus fines arrosent la Région le reste de l’année, la présence de l’anticyclone des Mascareignes rend le ciel plus dégagé en cette période. La pluviométrie annuelle varie de 1800 mm à 2000 mm, avec pas moins de 270 jours de pluie.
CONTEXTE GEOLOGIQUE
Un socle métamorphique prédomine dans la zone, daté du précambrien suite à une étude comparative des formations avoisinantes, entre autres celles d’Afrique et de l’Inde. Ainsi on retrouve le gneiss un peu partout dans le bassin versant. On note des affleurements dispersés de quartzite d’âge dévonien. Du granite d’anatexie apparaît discrètement dans la chaîne d’Anjanaharibe. Des batholites, tantôt à faciès malgachitique dans le massif du Marojejy, tantôt à faciès porphyroïde dans massif d’Anjanaharibe-Sud constituent la majeure partie des masses montagneuses. Des coulées de basalte à olivine datant du quartenaire sont visibles au niveau du massif volcanique de l’Ankasimbelo dans la partie Sud du bassin versant.
Des dépôts limono-argilo-sableux sont retrouvés dans les vallées. Le réseau hydrographique très dense et les crues fréquentes, en particulier celles de l’Ambolokopatrika et de l’Andramonta, sont à l’origine de l’abondance de sable et d’argile dans les zones basses. Les grains de sable sont plus ou moins grossiers et l’argile est riche en oxyde de fer. Des sols ferralitiques beiges, jaunes ou rouges à phase humifère surplombent les zones alluviales argileuses. Leur épaisseur décroît à mesure qu’on monte en altitude. Sur les hauteurs, on retrouve soit des rankosols, soit des lithosols sur les pentes soumises continuellement à l’érosion.
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