Les Forêts primaires de Madagascar possèdent une forte diversité biologique dont une faune et une flore caractérisées par un taux élevé d’endémicité. Parmi celles-là, il faut citer les « forêts denses humides sempervirentes (versant oriental, Sambirano et extrémité Nord de l’Ile) » et les « forêts sclérophylles de montagne (Hautes Terres Centrales) ». Ces forêts primaires referment notamment de nombreuses essences à bois précieux tels le Dalbergia ou palissandre, le Diospyros ou l’ébène, et des essences endémiques comme Pteris intricanta. Il est également nécessaire d’y mentionner l’existence de nombreuses espèces de plantes médicinales, ornementales et aromatiques. Elles constituent aussi les habitats naturels de nombreuses espèces animales comme les Lémuriens comme le AYE-AYE ou le Daubentonia Madagascariensis, qui font la particularité de la Grande Ile.
En 1994 et 1995, le pays avait adopté avec l’appui de CI Conservation International , du FEM Fond pour l’Environnement Mondial, et du PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement un processus participatif de définition des options et des priorités en matière de conservation de biodiversité. Par la suite, l’Ile a entrepris des activités axées sur la mise en œuvre de la Convention sur la Diversité Biologique CDB dont l’élaboration en 1996 et 1997 d’une Monographie Nationale sur la biodiversité et la rédaction d’un Rapport national relatif à ladite Convention. Avec la politique de décentralisation actuelle, la stratégie de gestion de l’environnement est maintenant basée sur le développement d’une approche régionale et locale de la conservation et de l’utilisation de la Biodiversité et des autres ressources naturelles. Cette stratégie est mise en œuvre parallèlement aux efforts de développement des zones rurales, dans le but de réduire la pression anthropique sur les aires protégées et/ou des zones sensibles régionales. Car les habitants des villages et des hameaux situés aux périphéries d’un site naturel semblent l’exploiter délibérément. Les forêts sont surexploitées pour l’usage domestique, avec cueillette ou récolte sans soucis de remplacement, la construction, les forges…. (DEZ in SOURDAT, 1995).En effet, la pauvreté et le faible niveau de technologie agricole, l’augmentation rapide de la population, bref la difficulté socio-économique de la Grande Ile sont les principales causes des feux de végétation, de la déforestation, de l’érosion et de la chute des fertilités des sols (ONE, 1999). Par conséquent , Madagascar perd-il des espèces qualifiées d’endémiques, très peu connues ainsi que des écosystèmes forestiers spécifiques d’une haute importance pour l’économie, l’environnement et tous les bénéfices que les malgaches pourraient tirer de leur utilisation durable.
Cadre général de l’étude et problématique
Cadre général de l’étude
L’étude touche principalement trois Fokontany en milieu rural. Un milieu rural en Imerina et en pays Bezanozano dans lequel « Fokontany est assimilé à une cellule territoriale administrative de base à l’échelle des villages et de grappes d’hameaux» . Ces Fokontany regroupent des séries de ménages vivant dans des localités avec un lien de parenté très impressionnable. Actuellement, quelques Fokontany ceinturant le corridor forestier d’Anjozorobe font l’objet d’un projet de développement sous l’égide de FANAMBY. FANAMBY est une ONG, (Organisme non Gouvernemental) dont l’objectif et les activités concernent la sauvegarde des espaces forestiers à forte valeur écologique et de dimension restreinte à Madagascar. Elle travaille en étroite collaboration avec le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts et de son agence d’exécution ANGAP, les services déconcentrés de l’Etat, l’Université d’Antananarivo, les Autorités et les communautés rurales sur la réalisation de ses activités (ORGASYS-FANAMBY, 1998).
En 1997, elle obtient un projet donné par le Ministère de l’Environnement et le PNUD sur la sauvegarde de la Forêt naturelle d’Anjozorobe. Cette forêt a fait l’objet d’une délivrance de permis d’exploitation et constitue l’un des massifs forestiers des Hautes Terres centrales qui fournit le bois de la ville d’Antananarivo. Ce Projet numéroté MAG/03/G31/A/1G/72 est intitulé : « Conservation communautaire et participative de la biodiversité dans le Couloir Forestier d’Anjozorobe ». Il est financé principalement par les ressources du GEF/PNUD. Il rentre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Environnemental III de Madagascar. Il entend surtout contribuer à la conservation des forêts naturelles des Hautes Terres centrales ainsi qu’à un développement régional durable à titre d’objectif global. L’objectif spécifique est la conservation ainsi que la mise en valeur de la biodiversité et des habitats du corridor forestier d’Anjozorobe d’une manière rationnelle et durable, en faveur de la population riveraine. Ce projet est alors exécuté par l’ONG FANAMBY, en partenariat avec WWF. Ils oeuvrent ensemble dans le domaine de la conservation de la Biodiversité.
Approche méthodologique
La méthodologie comprend trois principales démarches : étude bibliographique, travaux sur terrain, traitement et analyse des données.
Etude bibliographique
Afin de mieux cerner le travail, elle débute par la lecture des ouvrages généraux, c’est-à-dire, ceux qui ont trait à l’environnement, la géographie, au développement économique à Madagascar. Des ouvrages traitants des problèmes environnementaux sur le plan régional dans la grande Ile (cas de la forêt de l’Est, des feux de brousse sur les Hautes terres) sont consultés afin d’avoir une vision élargie et dans le but d’enrichir les analyses.
Ensuite, après les ouvrages généraux, des documents concernant directement la zone d’études (corridor d’Anjozorobe) tels les mémoires des étudiants, les différents rapports sont consultés. Il est à spécifier que les dossiers traitant des pressions humaines sur la forêt d’Anjozorobe sont rares. Toutefois les ouvrages de Rakoto Ramiarantsoa et Blanc Pamard (1995, 1997,2002) ont quand même ouverts la voie vers la compréhension des actions anthropiques en Imerina, en général. Enfin, les différents rapports sur cette zone ont clôturé la liste .Il est à mentionner que FANAMBY, et AID ont aidé dans la fourniture de la plupart des données socio-économiques des lieux. La recherche bibliographique est majoritairement faite dans quelques centres de documentation à Antananarivo tel le Centre d’Information et de Communication (CIC) de l’ESSA-Forêts, la bibliothèque de l’ESSA, le centre de documentation de FANAMBY, de SAHA, de WCS , de la BANQUE MONDIALE. Dans le bâtiment des mairies, des documentations sur les 3 Fokontany ne sont pas négligées : Cartes, Plan Communal de Développement, etc. Les autres sources d’informations nécessaires sont obtenues grâce aux personnes ressources et aux navigations sur Internet.
Travaux sur terrain
Ils sont marqués par l’application des méthodes choisies : l’Enquête par questionnaire et la MARP. La méthode d’enquête est une méthode commune, utilisée en majeure partie par les étudiants et les chercheurs depuis plusieurs années (RAMAMONJISOA, 1994). Elle peut être qualifiée de méthode culturaliste car elle tient compte de la culture et des modes de pensées des enquêtés au moment de l’approche.
Traitement et analyse des données
Après la descente sur terrain, les données obtenues à partir des questionnaires ont été saisies à sur micro-ordinateur à partir du LOGICIEL EXCEL.
Faiblesses des 3 Fokontany
Obstacles au niveau de l’agriculture et de l’élevage
Problèmes agraires
Isaonjo Avaratra
Les problèmes agraires relatifs au Fokontany concernent spécialement la riziculture. La riziculture inondée existe dans son terroir. Les fonds de vallées encaissées sont aménageables en rizière. Mais, dans quelques endroits, ils sont abandonnés à cause du problème de technique de drainage et d’irrigation. Le problème foncier ou de succession se pose aussi en raison de l’exiguïté des bas fonds. Des lots de terre, jugés trop petits, ne peuvent être divisés à tous les héritiers. Ces derniers décident de les abandonner afin d’éviter des conflits éventuels.
Ambohibato
Le développement de l’agriculture relève principalement des obstacles naturels. Premièrement, l’existence de piste mal entretenue et toujours détruit par les aléas naturels enclave le Fokontany et ses hameaux constitutifs. D’ailleurs, ce problème principal touche tous les domaines (éducation, santé,…). Puis, le climat réduit le rythme et l’endurance de travail. Il est à rappeler que cette zone est fréquemment frappée par les cyclones, par conséquent les champs sont toujours inondés. Ensuite, la température de temps en temps élevée ralentit la fabrication de l’humus et favorise par contre la prolifération des insectes nuisibles.
Mangabe Borisatroka
Cinq problèmes sont identifiés comme des obstacles au développement de l’agriculture dans le Fokontany de Mangabe Borisatroka. Ces problèmes sont tous au moins similaires à l’ensemble des zones rurales malgaches. Ils sont énumérés ci-dessus :
a- Le barrage situé dans le lieu dénommé Antelomita est par exemple mal entretenu et provoque des problèmes d’irrigation pour la riziculture ;
b- Les techniques riziculturales sont toujours dans le stade archaïque pour la majorité des ménages. Bien qu’enseigné par diverses ONG ayant travaillé dans la zone, la technique de riziculture intensive n’est pas adoptée par la majorité des paysans ;
c- La rareté des débouchés pour les produits agricoles commercialisables diminue le dynamisme des exploitants et par la suite les revenus villageois ;
d- L’inefficacité des ristournes décourage la plupart des ménages ;
e- Les agriculteurs ont des difficultés dans l’aménagement des Tanety.
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