Etude descriptive des maladies diagnostiquees au laboratoire national de diagnostic veterinaire

Dans le domaine de l’élevage, les maladies animales constituent un énorme blocage au progrès économique des éleveurs. Ces maladies font raccourcir la survie, la pérennité du cheptel tout en freinant le bon déroulement des activités de l’élevage telles que la production et la reproduction.

La surveillance de la santé animale constitue l’un des meilleurs moyens permettant de prévenir les risques sanitaires [1]. A toute politique de prévention et de lutte contre les maladies, la surveillance épidémiologique est très importante par sa vocation de tisser des informations et des analyses précises et fiables sur la situation et l’évolution épidémiologique des maladies présentes sur le territoire, permettant aussi d’appliquer une vigilance face à l’introduction des maladies nouvelles dans le pays et/ou à la réapparition des maladies éradiquées [2]. La surveillance épidémiologique qui est une méthode d’observation fondée sur des enregistrements en continu, permet de suivre l’état de santé ou les facteurs de risques d’une population définie et surtout de découvrir l’apparition des processus pathologiques et d’en étudier le développement dans le temps et dans l’espace, dans le but de monter de mesures appropriées de lutte [3].

Plusieurs systèmes de type différent ont fonctionné sur une organisation variable pour le bon déroulement des activités de surveillance épidémiologique en santé animale [4]. A part des services vétérinaires officiels, l’éleveur, le cheptel, la base des données informatiques, les laboratoires de diagnostic font partie aussi des éléments essentiels de la surveillance épidémiologique [5]. Ces laboratoires sont des partenaires fréquemment impliqués dans la plupart des réseaux de surveillance épidémiologique, dans la mesure où des prélèvements sont réalisés sur le terrain [6].

Alors sur le contexte mondial, la présence, la valeur et la contribution du réseau de laboratoires de diagnostic vétérinaire assurent voire déterminent la qualité du système d’information de l’Office International des Epizooties (O.I.E) [7]. L’Association Mondiale des Spécialistes des Laboratoires de Diagnostic Vétérinaire justifie en plus l’importance des laboratoires par les capacités de pouvoir aider l’O.I.E à contribuer au succès des séminaires d’information, à préparer un manuel nécessaire appelé « Collecte et traitement des prélèvements en vue d’un diagnostic de laboratoire précoce » qui est des plus importants pour assurer la précision et la rapidité de l’information sur les maladies animales [8]. En outre, un appui maximum de la part de laboratoires de diagnostic vétérinaire de haut niveau est exigé en Amérique Latine et Caraïbe pour réussir les campagnes de lutte contre les maladies animales .

En Afrique, l’étude de l’épidémiologie des maladies animales ne doit être envisagée que si les laboratoires de diagnostic vétérinaires et les structures de développement de l’élevage sur le terrain sont pleinement opérationnels. Une meilleure connaissance épidémiologique des maladies animales est obtenue grâce aux résultats satisfaisants du diagnostic courant, des interventions dans les foyers, des enquêtes rétrospectives et prospectives, avec leurs avantages et les limites, et qui sont devenus indissociables [10].

SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

Définitions et généralités 

Surveillance épidémiologique en santé animale

La surveillance épidémiologique en santé animale est la « méthode fondée sur des enregistrements permettant de suivre de manière régulière et prolongée l’état de santé ou les facteurs de risque d’une population définie, en particulier de déceler l’apparition de processus pathologiques et d’en étudier le développement dans le temps et dans l’espace en vue de l’adoption de mesures appropriées de lutte » .

Epidémio-vigilance

L’épidémio-vigilance est la méthode entreprise pour découvrir l’apparition de phénomène pathologique dans une population donnée. Elle a pour but de déceler l’apparition des maladies totalement nouvelles ou des maladies exotiques à caractère émergente (à partir d’un autre pays) [3]. C’est le domaine de l’épidémio-vigilance qui s’occupe des maladies contagieuses dont le premier cas doit être minutieusement détecté (earlydetection et earlywarning), ceci pour une réaction rapide et efficace (earlyreaction) afin de préserver le cheptel .

Réseau de surveillance épidémiologique

C’est l’ensemble des personnes ou organismes structurés pour assurer la surveillance sur un territoire donné d’une ou plusieurs entités pathologiques. Cette définition suppose la notion d’organisation. En effet, la relation entre les acteurs du réseau et la circulation d’information sont organisées .

Principes de la surveillance

La finalité de la surveillance est de contribuer à la gestion du risque au sens large d’où l’adoption de mesures appropriées de lutte, soit directement par la connaissance qu’elle apporte vis-à-vis des situations épidémiologiques, soit via l’évaluation du risque .

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Les objectifs de la surveillance épidémiologique sont :
▶ Détecter l’apparition d’une maladie.
▶ Hiérarchiser les maladies selon leur importance (économique, médicale,…) d’où l’importance de choix du programme de lutte (définition des priorités d’action).
▶ Déterminer l’importance d’une maladie par rapport aux indicateurs épidémiologiques et l’impact économique.
▶ Evaluer un programme de lutte.
▶ Evaluer les résultats d’un plan de lutte.

Dans le «Code sanitaire pour les animaux terrestres» de l’OIE, la surveillance désigne les opérations systématiques et continues de recueil, de compilation et d’analyse des informations zoo sanitaires, ainsi que leur diffusion dans des délais compatibles avec la mise en œuvre des mesures nécessaires. Ce code définit également les termes suivants :

Test :

Procédure utilisée pour qualifier une unité (animal individuel ou groupes d’animaux) de positive, négative ou suspecte au regard d’une maladie d’une infection. Un test peut aller de l’analyse biologique détaillée à des observations sur le terrain ou à l’analyse des données de production.

Système de surveillance :

Les méthodes de surveillance qui peuvent inclure une ou plusieurs activités générant des informations sur l’état de santé ou le statut zoosanitaire des populations animales au regard de certaines maladies.

Système de détection précoce :

Un système qui permet de détecter et d’identifier rapidement l’incursion ou l’émergence d’une maladie ou d’une infection dans un pays, une zone ou un compartiment. Un système de détection précoce doit être placé sous le contrôle des Services vétérinaires et inclure les caractéristiques suivantes :
– couverture représentative des populations animales cibles, assurée par les services vétérinaires présents sur le terrain ;
– capacité à effectuer des enquêtes sur les maladies et à les notifier ;
– accès aux laboratoires capables de diagnostiquer et de différencier les maladies considérées ;
– application d’un programme de formation destiné à sensibiliser à la détection et à la déclaration des événements zoo sanitaires inhabituels pour les vétérinaires, les para-professionnels vétérinaires, les propriétaires ou détenteurs de bétail ou ceux qui en ontla garde et autres personnes amenées à manipuler des animaux ;
– existence pour les vétérinaires privés d’obligations légales de déclaration auprès de l’autorité vétérinaire ;
– existence d’une chaîne de commandement nationale.

L’épidémiovigilance relève de cette surveillance épidémiologique. Elle a pour but de déceler l’apparition d’une maladie émergente ou exotique, voire disparue dans une zone géographique ou une population considérée.

Ainsi, la surveillance épidémiologique permet d’évaluer l’importance [(impact sanitaire (incidence, prévalence, risque zoonotique) ou économique] d’une maladie, les résultats d’une lutte menée par un gestionnaire du risque mais aussi concourt à prioriser les différentes actions possibles de lutte contre un danger sanitaire voire entre dangers sanitaires .

Table des matières

INTRODUCTION
I-PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES ET REVUE DE LA LITTERATURE
I-1-SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE
I-1-1-Définitions et généralités
I-1-2-Principes de la surveillance
I-1-3-Types de surveillance
I-1-4-Mécanismes de surveillance
I-2-GENERALITES SUR LES PRINCIPALES MALADIES DES ANIMAUX DE RENTE, OBJETS DE LA SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE
I-2-1-Maladies, infections et infestations de la liste de l’OIE en vigueur en 2016
I-2-2-Principales maladies
I-3-HISTORIQUE DE LA SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE ANIMALE A MADAGASCAR
I-4-ÉCHANTILLONS POUR LES ANALYSES LABORATOIRES
I-4-1-Prélèvement d’échantillons sur animaux vivants (selon l’O.I.E)
I-4-2-Prélèvement d’échantillons à l’autopsie (selon l’O.I.E)
II-DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
II-1-METHODES
II-1-1-Cadre d’étude
II-1-2-Type d’étude
II-1-3-Période d’étude
II-1-4-Durée de l’étude
II-1-5-Population d’étude
II-1-5-1-Critères d’inclusion
II-1-5-2-Critères d’exclusion
II-1-6-Mode d’échantillonnage
II-1-7-Taille de l’échantillon
II-1-8-Paramètres étudiés
II-1-9-Mode de collecte, de saisie et d’analyse des données
II-1-10-Limites de l’étude
II-1-11-Considérations éthiques
II-2-RESULTATS
II-2-1-DESCRIPTION DES ECHANTILLONS
II-2-1-1-Description par année et par région
II-2-1-2-Répartition des prélèvements, par types et par espèce animale
II-2-1-3-Comparaison de l’utilisation de chaque unité d’analyse
II-2-1-4-Répartition des prélèvements selon leur origine
II-2-2-EVOLUTION DES PATHOLOGIES LES PLUS DIAGNOSTIQUEES
II-2-2-1-Situation globale
II-2-2-2-Situation par annee et par region
II-2-2-3-Situation par espece
II-2-2-4-Situation par unite d’analyse
III-TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
III-1-Refléxion sur la méthodologie
III-2-Analyses réalisées au laboratoire
III-2-1-Volume global de prélèvements parvenus au LNDV
III-2-2-Origines des prélèvements
III-3-Evolution épidémiologique des pathologies
III-3-1-Situation globale
III-3-2-Situation par région
III-3-3-Situation par espèces
III-3-4-Situation par unité d’analyse
III-4-Suggestions
III-4-1-Faits marquants relevés par l’étude
III-4-2-Solutions pour renforcer le LNDV à assurer ses rôles
III-4-3-Pour disposer de données épidémiologiques suffisantes
III-4-4-Pour faire accroître l’effectif des animaux analysés au LNDV
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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