ETUDE DES MECANISMES DE FINANCEMENT DE LA CHAINE DE VALEUR BETAIL VIANDE
Acteurs de la chaîne de valeur bétail viande
Les producteurs doivent participer de façon active aux campagnes de vaccination organisées par le MRA. En plus les transhumants et les nomades doivent déparasiter leurs animaux avant et au moment du retour des déplacements. Les commerçants doivent éviter de circuler avec l’argent liquide pour ne pas alimenter l’insécurité liée aux braquages. Pour cela ils doivent déposer l’argent issus des ventes dans les institutions financières les plus proches des lieux de ventes du bétail. Les transformateurs quant à eux doivent s’organiser pour se procurer du matériel de froid pour la conservation de leurs carcasses en limitant ainsi leurs attentes vis à vis de l’Etat.
Institutions financières
Les institutions financières doivent alléger les garanties, diminuer leur taux d’intérêt, et adapter les périodes de remboursement en fonction du type d’activité des acteurs de la chaîne de valeur bétail viande. En plus les institutions financières peuvent s’installer en proximité des marchés à bétail pour faciliter le dépôt de l’argent issu des ventes du bétail.
Projets
Il est important de sensibiliser les acteurs de cette chaîne de valeur, surtout ceux des zones reculées sur l’existence de lignes de crédits et les modalités d’accès à ces crédits, car eux ne demandent pas d’énormes garanties. Les projets pourraient s’engager à former les producteurs sur les techniques d’embouches bovine et ovine. Ajouté à cela ils pourraient former tous les acteurs de la 86 chaîne de valeur bétail viande sur la gestion technico-économique de leurs activités afin d’en améliorer la rentabilité. En plus ces projets pourraient créer une école de formation sur la technique de la découpe des carcasses. Ils doivent faciliter l’accès aux SPAI surtout dans les zones reculées où les producteurs dépensent beaucoup d’argent avant d’avoir un sac de SPAI. Il est nécessaire d’augmenter le budget des projets pour satisfaire la demande des promoteurs de projets. Il faut mettre en place un système de suivi-évaluation efficace associant une assistance vétérinaire permanente aux projets de s’assurer de la maîtrise des paramètres sanitaires à tous les niveaux de la chaîne de la valeur.
Etat (MRA)
Les coûts de productions augmentent avec l’indisponibilité et la cherté des SPAI. Des accords de subventions devraient être négociés par l’Etat auprès des entreprises de la place afin d’améliorer l’accessibilité de ces SPAI aux producteurs. Aussi il faut sensibiliser les producteurs sur la pratique des cultures fourragères en les aidants dans l’obtention des semences. La collaboration de MRA avec les institutions financières pour réduire les taux d’intérêts et alléger les garanties afin de faciliter l’accès des crédits aux acteurs de la chaîne de valeur qui ne disposent pas de grands moyens pourrait être une alternative pour améliorer l’investissement. En plus l’Etat doit renforcer les systèmes de garanties déjà en place dans le pays. L’Etat doit veiller à l’augmentation de la sécurité sur les voies pour faciliter le commerce du bétail. En plus il doit travailler à la mise en place du système de taxe unique pour éradiquer la surenchère des taxes sur les routes dues aux taxes sauvages. 87 CONCLUSION Le Burkina Faso est un pays à vocation agropastorale. Dans sa politique de développement du sous-secteur de l’élevage, plusieurs projets ont été élaborés pour développer les productions animales afin d’augmenter le niveau de revenus des ménages ruraux. C’est ainsi que le Fonds de Développement de l’Elevage (FODEL) et le Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP) interviennent dans plusieurs domaines de l’élevage dont celui du bétail en soutenant les acteurs. Ils fournissent des crédits aux acteurs de la chaîne de valeur bétail viande mais cela reste insuffisant pour occasionner un développement conséquent de l’élevage. Vu les enjeux économiques que suscite le secteur de l’élevage en matière d’augmentation des devises relatives à l’exportation, l’une des premières questions à se poser est celle du financement de ce sous-secteur. Certes, il existe bien des organismes qui en sont responsables mais cela demeure insuffisant. C’est dans cette optique que nous avons entrepris l’étude sur les mécanismes de financement de la chaîne de valeur bétail viande au Burkina Faso avec pour objectif global d’analyser les mécanismes de financement de la chaîne de valeur bétail viande. De façon spécifique, il s’agit de : – Identifier les mécanismes de financement de la chaîne de valeur bétail ; – Evaluer les difficultés liées aux mécanismes de financement de la chaîne de valeur bétail viande. Cette étude, conduite dans huit provinces réparties dans sept régions du Burkina Faso à savoir, la Boucle du Mouhoun, les Cascades, le Centre, le Centre-Est, l’Est, les Hauts Bassins et le Sahel a permis de collecter des informations auprès des producteurs, des commerçants, des transformateurs, des institutions financières, et des projets. Pour sa réalisation, un questionnaire a été administré en mode semi-direct à 160 personnes dont 54 producteurs appartenant à 30 groupements ; 55 commerçants appartenant à 24 groupements ; 31 transformateurs avec 4 particuliers et les 25 personnes appartiennent à 9 groupements ; 7 institutions financières ; 7 directeurs provinciaux des Ressources Animales ; 5 responsables des projets ; 1 responsable 88 d’une industrie de fabrique d’aliments. Les données recueillies ont fait l’objet d’une analyse statistique à l’aide des logiciels Excel version 2013, Statistical Package For Social Sciences (SPSS) version 20 et R. 3.1.2. L’étude a révélé que concernant les modes d’élevage, 88,9% des producteurs enquêtés étaient des sédentaires et pratiquaient soit l’embouche et/ou le mode naturel d’élevage. De plus, il est ressorti que les sous-produits agro-industriels (61%) occupaient une place importante par rapport au pâturage (24%) et l’aliment industriel (15%) dans l’alimentation du bétail. Par ailleurs, 83,3% des producteurs participaient aux campagnes de vaccination. L’étude a aussi montré que 71,7% de ces producteurs avaient recours aux marchés de bétail pour vendre leurs animaux. En tenant compte des lieux de vente, il y avait des commerçants qui vendaient leurs animaux au Burkina Faso, à l’étranger ou dans les deux lieux à des proportions respectives de 40%, 49,1% et 10,9%. Cependant, 80% de ces commerçants enregistraient des pertes lors du transport de leur animaux depuis les lieux d’achat jusqu’aux lieux de vente. Aussi, 94,5% des exportateurs du bétail subissaient des difficultés lors de la traversée des frontières. En comparant le niveau de maîtrise de la découpe des carcasses, il y avait seulement 6% des transformateurs enquêtés qui maîtrisaient la découpe des carcasses. En plus de cela, quel que soit le type de carcasse du bétail vendu, l’intervalle minimum des bénéfices variaient de 2500 à 15000 FCFA et cela était plus élevé chez les spécialistes de la découpe des carcasses. Mais, ces transformateurs subissaient des pertes dont la principale cause (65%) était le problème de conservation de la viande. Les analyses ont montré que le niveau d’étude des acteurs influence le lieu de dépôt de l’épargne issu de leur activité. Ainsi, il y avait 87,5% du niveau secondaire, 79% du niveau primaire, 73% du niveau coranique et 54% n’ayant aucun niveau d’étude qui déposait leur épargne soit à la banque soit dans une institution de microfinance. Pour développer leur activité et pallier à certaines contraintes et difficultés ces acteurs ont besoins des financements 89 L’étude à montrer que 35% des producteurs enquêtés bénéficiaient des crédits dont 33% provenaient des institutions financières et 2% provenaient des projets et programmes. Chez les commerçants, 53% bénéficiaient des crédits dont 29% provenaient des institutions financières, 13% des projets et 11% de la famille. Par contre, seulement 12% des transformateurs bénéficiaient des crédits dont 9% provenaient des institutions financières et 3% des projets. Néanmoins, ces bénéficiaires des crédits rencontraient des problèmes concernant les types de garanties exigées surtout par les institutions financières. Ajouté à cela, 68,3% de ces bénéficiaires n’étaient pas satisfaits du taux d’intérêt qui leur a été proposé. Ils existaient différents modes de remboursement de ces crédits mais le remboursement par semestre (48,6%) était le plus utilisé par ces bénéficiaires. Au terme de cette étude, il s’avère important d’augmenter le niveau de financement des activités des acteurs de la chaîne valeur bétail viande. L’accent doit être mis au niveau des projets à travers l’élargissement de leur budget et de leur champ d’intervention. En plus, l’Etat doit travailler à avoir un partenariat avec les institutions financières dans le but d’alléger les types de garanties et de diminuer les taux d’intérêts. Cela permettra de rehausser le niveau de financement de la chaîne de valeur bétail viande et d’augmenter les revenus des populations rurales, en développant les activités de production, de commercialisation et de la transformation du bétail, dans un futur proche ceci sera porteur de croissance économique et sociale au Burkina Faso.
INTRODUCTION |