L’exploitation minière est une des options que nous pouvons développer pour réussir le développement rapide et durable de notre pays. D’ailleurs, elle fait partie du programme de l’Etat dans le MAP (Madagascar Action Plan). Concernant particulièrement l’or, cette substance a été institutionnalisée par J. Laborde en 1845 et, on en a produit de grandes quantités (50 tonnes d’or de 1897 à 1964) et d’après les recherches jusqu’à maintenant, il apparaît que notre potentialité en or est encore considérable et plusieurs régions sont concernées : Betsiaka, Tsaratanana, Maevatanana, la partie centrale de l’Ile, Dabolava, Mananjary, etc.…
Le secteur minier a traversé des problèmes ces dernières années. Savaron a produit quelques 12 kg d’or en 34 jours en 1883 puis la production tournait autour de 2t/an en moyenne de 1945 à 1988, alors qu’on n’en produit plus que quelques kilogrammes seulement, officiellement, ces dernières années. Le gouvernement malgache fait des efforts actuellement pour déterminer le nombre exact des orpailleurs, le taux moyen de production, les filières commerciales ainsi que l’organisation générale et, ceci pour une meilleure gestion de la filière. Il lance aussi des actions, à travers le Ministère de l’Energie et des Mines, dont l’objectif est de normaliser l’exploitation minière. Le principe du gouvernement, c’est donc de s’attaquer à la base du secteur, en portant des amendements sur le code minier de manière à réduire autant que possible les ruées vers les gisements.
Le premier Bureau de l’Administration Minière (BAM) a été ouvert en janvier 2006 en vue d’une gestion de proximité. Cela fait partie des réalisations du Projet de Gouvernance des Ressources Minérales (PGRM) dont la mission principale est de formaliser toutes les filières du secteur minier. Particulièrement pour l’or, on a créé un comptoir de l’or à Andriamena et bientôt un autre du côté de Maevatanana.
CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDE
Contexte géographique
La zone d’étude se trouve dans les Hauts Plateaux Centraux de Madagascar situés à 150 Km, à vol d’oiseau, au Nord d’Antananarivo. Elle se situe administrativement dans la Province autonome de Mahajanga, Région de Betsiboka, District de Tsaratanàna et Commune de Brieville. C’est une zone isolée car il n’ y a qu’une seule piste praticable seulement quelque mois par an et non accessible à des camions. La région se présente comme un vaste plateau très vallonné, déchiqueté par l’érosion qui se manifeste sous la forme de profondes morsures, appelés “lavaka”, qui éventrent les versants et peuvent charrier toute une zone de collines. L’altitude moyenne de la région est de l’ordre de 800m et des massifs granitiques de 1300 et 1500 m d’altitude l’encadrent dans ses parties Est, Sud (vastes plateaux appelés Tampoketsa) et Sud-Ouest (massif Vohambohitra).
Tectonique de la région
Notre zone d’étude se caractérise par la présence de deux unités lithologiques et structurales bien contrastées : un socle gneissique et granitique surmontée par l’unité basique d’Andriamena, interprétée comme une unité allochtone. Le champ de déformation finie de cette zone résulte de la superposition de deux événements tectoniques D1 et D2. L’événement D1 est associé à la mise en place de l’unité basique d’Andriamena. L’événement D2 correspond à un raccourcissement horizontal Est-Ouest, bien reconnu sur l’ensemble de Madagascar, et attribué à la consolidation finale du Gondwana (~550-500 Ma).
Les principales structures associées à cet événement D1, correspondent à une foliation et une zone de déformation très intense qui s’étend continuellement sur prés de 200 km au contact de l’unité d’Andriamena et du socle. L’ensemble nappe/socle est affecté par le raccourcissement horizontal Est-Ouest D2 (~500 Ma) qui est principalement accommodé par un plissement. (Goncalves et al., 2002 – Prec. Res.). La superposition D1-D2 donne lieu à des interférences de plis de taille kilométrique bien visibles dans le socle granitique.
Pour la géologie appliquée, l’or se rencontre dans les alluvions récentes et les terrasses de concentrations importantes mais irrégulières. Les principales zones alluvionnaires en activité sont celles d’Ambatobe- Ambohimpihaonana, Mahabe, Androfia, Ampasira et le groupe Andriamena ; incorporés dans les latérites : Andranganala et Ankerana ; dans les filons hydrothermaux ; dans certaines parties de la formation du socle.
Les indices de chromite, de fer, de nickel, sont nombreux dans cet ensemble géologique. Tandis que l’or contenu dans les quartzites à migmatite et dans les veines de quartz interfoliées dans les schistes cristallins est la principale substance exploitée par les mineurs artisanaux de la région.
Modes de gisement
Le secteur proprement dit d’Androfia est constitué par des formations superficielles et celles du socle, des formations éluvionnaires, des éboulis et des formations alluvionnaires. Les formations éluvionnaires sont fournies par l’altération des roches en place. Ce sont surtout les gneiss, les amphiboles et les quartzites à magnétite. Donc, les formations éluviales se trouvent à proximité de la zone où ces roches sont abondantes. Les éboulis sont issus de la désagrégation des quartzites à magnétite.
Les formations alluvionnaires prédominent dans la vallée et le lit de la rivière et ses affluents. Le socle est uniquement formé par la zone moyenne du secteur d’étude, les faciès dominants sont les faciès gneissiques, amphibolitiques et quartzitiques.
Contexte géologique de la zone d’étude
L’ensemble de la région d’Andriamena s’étend sur 60 Km du Nord au Sud, entre les parallèles 17 ° 13’ et 17 ° 45’S et sur 45 Km d’Est en Ouest, entre les méridiens 47° 22’ et 47° 47’E. C’est une région entièrement montagneux, d’altitude moyenne 1000m, les dénivelées entre sommets et vallées ne dépassant pas quelques centaines de mètres. Cette région est bordée à l’Ouest et à l’Est par les deux fleuves Betsiboka et Mahajamba. Elle est dominée au Sud-ouest par le plateau circulaire de Vohambohitra, d’altitude 1500m, et au Sud par les divers sommets d’altitude semblable formant le Tampoketsa.
Les trois zones d’études « Andranomavo », « Androfia » et « Beherana » se trouvent essentiellement dans des formations de série gneissique qui contient des enclaves résiduelles concordantes plus ou moins métamorphisées de roches basiques et ultrabasiques. Ces enclaves sont les masses de roches, mécaniquement arrachées et emballées dans d’autre roche. Terme utilisé surtout dans les roches magmatiques, synonyme de xénolite ou nodule. La foliation régionale correspond à une schistosité des gneiss composée par les couches parallèles de roches basiques et ultrabasique et des quartzs feldspathiques.
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