Etude des conditions de régénération et de multiplication massale in vitro chez Moringa oleifera (Lam)
RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
Généralités sur le Moringa
Le Moringa oleifera ou nébèday était connu depuis très longtemps, à l’époque des civilisations égyptienne, romaine et grecque, où l’on utilisait son huile dans la fabrication des parfums et pour protéger la peau. Au 19e siècle, des planteurs des Iles Caraïbes exportaient l’huile extraite de ses graines, (connu sous le nom huile Ben) vers l’Europe où e lle était utilisée en cosmétologie et pour la fabrication des montres. Mais actuellement son utilisation est globale du fait de ses intérêts multiples. Le Moringa est surnommé, du fait de ses multiples potentialités, de : « l’arbre du paradis » dans le dialecte Moré du Burkina Faso, « l’arbre de la vie », « la plante miracle », « la viande végétale ». A.1. Position systématique Le Moringa oleifera (Lam), encore appelé Moringa pterygosperma (Gaerth), est une plante vasculaire appartenant à l’embranchement des Spermaphytes, au sous-embranchement des Angiospermes, à la classe des Dicotylédones, à la sous-classe des Dialypétales, à la série des Thalamiflores, à la sous série des Méristèmones, à l’ordre des Pariétales et à la famille des Moringaceae (Crété, 1965). Cette famille comprend un genre et 14 espèces, mais le Moringa oleifera est de loin, l’espèce la plus connue. A.2. Caractères botaniques (figure 1’) Le Moringa (photo 1a) est un petit arbre ou arbuste, à croissance rapide, atteignant 7 à 8 mètres de hauteur, rarement davantage. Il produit des jets foliaires toute l’année, y compris en saison sèche, mais l’abondance de cette production varie avec les saisons. 4 PLANCHE I 1a rameau 1b gousse, graine et feuilles 1c fleur 1d feuille Différentes parties de Moringa oleifera 5 6 A.2.1. Appareil végétatif ▪La tige : elle est dressée, avec une écorce claire à grosses lenticelles et un bois tendre. Elle présente des rameaux d’abord, dressés, puis retombants (Gaussen et al.). ▪Les feuilles : (photo 1d) elles sont caduques, alternes et imparipennées. Le rachis de 12 à 25 centimètres, est finement pubescent portant 2 à 6 paires de pinnules de 3 à 6 cm de longueur. Celles-ci ont des folioles de 1 à 2 cm de long, formant 3 à 5 paires opposées avec une foliole terminale plus grande. La paire de folioles basale peut être triséquée. Les folioles sont de couleur vert clair. ▪La racine : elle est constituée d’une racine principale longue et pivotante comme toutes les xérophytes, de quelques racines secondaires beaucoup plus courtes et de poils absorbants.
L’appareil reproducteur et l’inflorescence
L’inflorescence est en panicules axillaires. Les fleurs (photo 1c) hermaphrodites sont blanchâtres à jaunes pâles. Elles sont pentamères. Elles sont formées de 5 pétales, inégaux et un peu plus grandes que les sépales L’androcée est composé de 2 cycles de 5 étamines alternes, le cycle interne étant souvent à l’état de staminodes Le gynécée, stipité, présente 3 carpelles uniloculaires. La placentation est pariétale et on note aussi la présence d’un court gynophore. Les ovules sont nombreux et anatropes (Cusset, 1997). Après fécondation, l’évolution de l’ovaire aboutit à un fruit correspondant à une gousse de 20 à 40 c entimètres. La gousse (photo 1b), à section triangulaire contient de nombreuses graines rondes, noirâtres, à 3 ailettes blanchâtres. Les graines sont exalbuminées, à embryon droit. Le nombre chromosomique est N= 14. A.3. Caractères biochimiques L’analyse biochimique de la plante montre qu’elle possède une très haute teneur en protéines, en fer, en calcium, en vitamine A et C, et contient tous les acides aminés essentiels. Plusieurs analyses en laboratoire des gousses, des feuilles fraîches et de la farine de feuilles séchées du 7 nébèday ont démontré qu’elles contenaient les éléments suivants par portion comestible de 100 gramme.
I. Introduction |