Etude des activités des projets agricoles
La plupart des projets s’orientent vers la révolution verte en raison de l’intensification et l’utilisation de variétés à hauts potentiels de rendements. La diversification des activités agricoles a été favorisée par les bailleurs car elle est l’une des priorités des Nations Unies pour éradiquer l’insécurité alimentaire.
Contexte du développement rural : Entre 2008 et 2012, le taux d’extrême pauvreté a augmenté de 56% rapporte Haleh Bridi, country director de la Banque Mondiale (EDBM, 2013). Mais, une reprise, quoique assez modeste, est constatée au niveau de certains secteurs comme agriculture. Faiblesse du secteur agricole : L’agriculture constitue le pilier de l’économie du pays : elle emploie 80% des familles malgaches réparties au sein de près de 2,5 millions d’exploitations agricoles et compte pour 27% du PIB et 47% du PIB primaire (1984-2005).
La production de riz, qui est le principal aliment de base, représente 70% de la production agricole totale a diminué de 284 kg/habitant/an à 161 kg/habitant/an entre 1970 et 2003. Son rendement est stagnant autour de 2,1 t/ha pendant les 30 dernières années et, aujourd’hui, le pays importe de 5% à 10% de la consommation nationale de riz. (FAO, 2013). En dépit d’un potentiel incontestable, la mauvaise performance du secteur est une cause majeure de la pauvreté rurale. La performance médiocre de l’agriculture est également imputable à des faiblesses structurelles : dégradation environnementale; faible accès aux services agricoles (utilisation de technologies traditionnelle et peu intensive, faible utilisation d’intrants agricoles) et faible niveau d’équipement ; difficultés d’accès au foncier, en particulier dans les Hautes Terres et mauvais état du réseau routier.
Les conséquences sur le financement et la localisation
Le retrait des bailleurs sont favorisés par l’instabilité politique mais aussi par les facteurs suivants : L’économie au point mort, le revenu par habitant a chuté : Madagascar a connu une forte croissance démographique (2,9%), la population ayant augmenté de plus de 3 millions de personnes de 2008 à 2013. Avec un revenu national qui stagne, le revenu par habitant en 2013 est retombé à son niveau de 2001.
La pauvreté a fortement augmenté: Les premières estimations indiquent que, de 2008 à 2013, la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (qui était déjà élevée avant la crise) a sans doute augmenté de plus de 10 points de pourcentage. Aujourd’hui, plus de 92% de la population vit avec moins de 2 dollars PPA (parité de pouvoir d’achat) par jour ce qui fait de Madagascar l’un des pays les moins avancés au monde (Banque Mondiale,2014).
Les indicateurs sociaux se sont détériorés : en dépit de l’aide liée à la crise dans les secteurs sociaux, selon les estimations le nombre d’enfants non scolarisés a peut-être augmenté de plus de 600.000. La malnutrition aiguë des enfants reste un problème critique. Dans certaines zones, elle a augmenté de plus de 50%. De nombreux centres de soins de santé ont été fermés, et les parents pauvres ont dû assumer une lourde part du coût de scolarisation de leurs enfants, en raison de la défaillance du financement étatique.
Cette évolution hypothèque le bien-être des générations futures. À ce jour, Madagascar ne sera pas en mesure d’atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici 2015, même ceux qui avaient été jugés, avant la crise, potentiellement réalisables (tels que la réduction de la mortalité infantile, l’augmentation du taux net de scolarisation et d’achèvement dans le primaire, ainsi que l’élimination de l’extrême pauvreté) .
Les projets du FIDA face à la crise
La stabilité et même l’élargissement des zones d’intervention du FIDA sont favorisés par les principales leçons des projets FIDA qui sont reprises ci-après.
En matière d’approche et de gestion: La synergie et la complémentarité entre les projets financés par le FIDA doit intervenir dès la phase de formulation afin de matérialiser le programme pays guidé par le COSOP;
L’approche participative simplifiée permet de cibler rapidement les plus vulnérables et de s’assurer de leur participation aux activités des projets (utilisation des approches AMED);
Au-delà de l’appui de la Cellule d’Appui au Programme FIDA (CapFIDA), le système de suivi évaluation et de gestion de savoirs (SEGS) du FIDA s’assure d’une harmonisation des approches et d’une diffusion rapide des meilleures pratiques.
En matière de production et de commercialisation :
L’approche champs écoles de producteurs est à étendre vu les résultats probants obtenus dans le cadre d’AD2M et de PARECAM, tout en trouvant une forme plus structurée;
L’appropriation et responsabilisation: associer les bénéficiaires finaux directs (et leurs organisations) dès la planification des activités permet de renforcer le sentiment de responsabilisation et d’appropriation des OP/associations d’usagers des infrastructures mises en place; la contractualisation des engagements doit s’accompagner d’une prise en charge progressive des coûts et des services par les acteurs locaux;
Le renforcement des capacités: le transfert progressif de compétences aux producteurs/OP doit être accompagné du développement de leurs capacités d’analyse et de compréhension des marchés et des enjeux économiques.
Priorisation des activités
D’après les constats de l’étude, la Politique Sectorielle Agricole ambitionne de moderniser l’Agriculture à Madagascar et d’améliorer d’une manière rapide et durable, les performances des principales parties prenantes au développement agricole. En effet, pour l’approche filières qui devra notablement à développer, et le partenariat public privé qui devra à promouvoir, il est nécessaire de développer simultanément un secteur productif capable de fournir des produits agricoles adaptés aux besoins des marchés intérieurs et extérieurs et un secteur industriel dynamique capable d’offrir des débouchés aux producteurs.
Comme le riz étant la base de l’alimentation à Madagascar, la politique rizicole malgache actuelle doit atteindre deux objectifs principaux :
A court terme, le gouvernement doit assurer une disponibilité du riz à un prix abordable pendant la période de soudure ;
Sur le long terme, il doit faire en sorte que les producteurs de riz continuent de subvenir aux besoins du marché local afin que le pays ne dépende pas des importations coûteuses et peu sûres.
Table des matières
INTRODUCTION
1. MATERIELS ET METHODES
1.1 Matériels
1.1.1 Justification du choix du sujet
1.1.2 Contexte du développement rural à Madagascar
1.1.3 Présentation des projets du FIDA à Madagascar
1.1.3.1 FIDA à Madagascar
1.1.3.2 Période d’exécution des projets financés par le FIDA à Madagascar depuis 2008
1.1.4 Concepts et définitions utilisées
1.2 Méthodologie
1.2.1 Démarche commune aux hypothèses
1.2.1.1 Etudes exploratoires
1.2.1.1.1 Recherche bibliographique et collecte de données
1.2.1.1.2 Elaboration du protocole de recherche
1.2.1.1.3 Collecte des données
1.2.1.1.4 Entretien avec des personnes ressources
1.2.1.1.5 Confrontation des hypothèses émises
1.2.1.2 Méthodes d’analyse des données
1.2.1.2.1 Saisie des données
1.2.1.2.2 Outils d’analyse utilisées
1.2.1.2.3 Outils de traitement utilisés
1.2.2 Démarches de démonstrations spécifiques pour chaque hypothèse
1.2.2.1 Hypothèse 1 : Les activités avant la crise sont semblables à celles d’après
1.2.2.1.1 Critère des variables dans la typologie
1.2.2.1.2 Typologie des activités agricoles des organismes
1.2.2.1.3 COMPARAISON PAR LE BIAIS D’UN TEST STATISTIQUE
1.2.2.1.4 Démarche comparative
1.2.2.2 Hypothèse 2 : La crise influence défavorablement les projets par rapport à la localisation et au financement
1.2.2.2.1 Critères
1.2.2.2.2 Analyse sous Excel pour les caractéristiques liées aux projets
1.2.2.2.3 Classification Ascendante Hiérarchique (CAH)
1.2.2.2.4 Analyse FFOM
1.2.2.2.5 Analyse des causes à effets
1.2.2.3 Hypothèse 3 : Certains objectifs du FIDA ne sont pas atteints suite à la crise de 2009
1.2.2.3.1 ArcGIS
1.2.2.3.2 Etude de la performance des projets du FIDA
1.2.3 Démarche générale de l’étude
1.2.4 Limites de l’étude
1.2.4.1 Relatives à la disponibilité des données
1.2.4.2 Relatives aux démarches de démonstration
1.2.5 Synthèse de la méthodologie
1.2.6 Lieu/ Période/ Durée/ Chronogramme des activités
2 RESULTATS
2.1 Etude des activités des projets agricoles
2.1.1 Typologie et niveau d’importance des activités
2.1.1.1 Matrice présence-absence des activités
2.1.1.2 Niveau d’importance des activités
2.1.1.3 Résultats du test de comparaison
2.1.1.3.1 Test de normalité
2.1.1.3.2 Comparaison des périodes par le test t de Student
2.2 Les conséquences sur le financement et la localisation
2.2.1 Typologie par scorification
2.2.1.1 Scorification des bailleurs
2.2.1.2 Scorification pour la localisation
2.2.2 Classification ascendante hiérarchique (CAH)
2.2.3 Analyse des causes à effets
2.3 Les projets du FIDA face à la crise
2.3.1 Cartographie des projets du FIDA
2.3.2 Performance des projets du FIDA
2.3.3 Analyse FFOM
2.3.3.1 Analyse FFOM des projets agricoles
2.3.3.2 Analyse FFOM des projets du FIDA
3 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1 Discussions
3.1.1 Etude des activités des projets agricoles
3.1.1.1 Contexte du développement rural
3.1.1.2 Faiblesse du secteur agricole
3.1.1.2.1 Synthèse des impacts de la crise
3.1.2 Les conséquences sur le financement et la localisation
3.1.2.1.1 Secteurs d’investissements
3.1.3 Les projets du FIDA face à la crise
3.2 Recommandations
3.2.1 Priorisation des activités
3.2.2 Projets agricoles
3.2.3 Projets du FIDA
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES