Etude des activités de Cheirogaleus medius

CADRES ET METHODES

SITE D’ETUDE (QMM S.A, 2001 ; CRD Anosy, 2003)

LOCALISATION

Le site d’étude de Mandena est une partie de la forêtlittorale et est compris entre deux chefs-lieuxde commune rurale le lon g de la route nationale RN 12A: l’une, la commune ruraled’AmpasyNahampoana d’une superficie de 9850ha avec 3400 habitants dont la moitié de lapopulation sont des Antesaka ; l’autre, la commune rurale de Mandromondromotra mesurant 15700ha avec 11 villages de 2800 habitants d’ethnie Antanosy en majeure partie et d’autres ethnies composéesd’AntavaratraAntandroy-Antemoro-Vezo (Rasoamanana et al., 2000). Les coordonnées géographiques sont: 24°58S-25°04S latitude, 46°53E-47°00E longitude, altitude 50m (Humbert & Cours Darne, 1965 ; dans Angap 2000); Cette forêt se trouve dans le bassin versant (77,5 km²) de la rivière Lanirano et comprend principalement le site M15 où l’étude des cheirogales a été effectuée du mois de septembre au décembre 2003 (saison chaude et humide) (cf. figure 1 ; Page.7).
Le site d’étude M15 (bloc de forêt) est un fragment de forêt dont la dégradation est modérée environ 70 à 50% du pourcentage résiduel des arbres sur pied dans l’étage supérieur (canopée).

SOL- EAU – CLIMAT

Sol

La description de la zone d’étude principale a été tirée de l’étude de Water Management Consultants, 2001. D’après la classification française des sols, le sol dans le secteur Mandena appartient à la classe des sols peu évolués non climatiques, humifères, légèrement hydromorphes, formés de sédimentsmarins et éoliens (Rabeson, 1992). Le sol est formé sur les sables Holocènes où on retrouve les vestiges d’une forêt littorale. Ce sol a un degré de fertilité faible dont le pH très faible de l’ordre de3,1 à 4,7 est bien inférieur au niveau optimum pour la majorité des cultures. La teneur en matière organique est élevée, la concentration en cations extrêmement faible, les principaux nutriments peu abondants (azote, phosphore, potassium) ainsi que les autres éléments nutritifs (à l’état de trace: zinc,cuivre, bore, molybdène). Le bassin où se trouve Mandena présente une consolidation de sablesrésultant d’une transgression et régression  marine ultérieure datant du pré- Flandrien (35000 à10000ans avant notre ère) (QMM S.A, 2001) (cf. figure 2 ; Page.7).Ces sables sont minéralisés et sereposent sur une épaisse couche d’argile marine ou sur un substratrocheux latéritique ; ce dernier s’affleure le plus souvent à la périphérie du bassin et est composé de roches très métamorphisées (gneiss à quartz- feldspath- grenat).

Eau

Les eaux intérieures de surface de Mandena regroupent principalement deux réseaux fluviaux (les rivières Lanirano et Mandromondromotra), trois lacs (Lanirano, Besaroy et Ambavarano) et une rivière à méandres qui serpente sur environ 4Km, dans une région marécageuse, entre les lacs Lanirano et Besaroy. Les rivières Lanirano et Mandromondromotra se jettent dans le lac Ambavarano qui se déverse dans l’Océan via la rivière Anony.
Les lacs et la rivière à méandres forment un réseau lagunaire. Et dans le système lagunaire, trois écosystèmes aquatiques (dulcicole, estuarien et marin) àdegré de salinité différents ont étéreconnus.
Les systèmes dulcicole et marin sont clairement différenciés, l’un étant alimenté par les eaux douces de ruissellement dans les bassins versants, l’autre étant un milieu aquatique ouvert proprement dit, lesystème estuarien est celui où se rencontrent ces eaux aux propriétés différentes, au gré des marées, des pluies, des vents et des courants.

Précipitation

La saison de pluie s’étend en principe de novembre à mai et il n’existe cependant pas de saison sèche bien définie dans la région de Fort Dauphin. En moyenne pour l’année 2003- 2004, janvier est généralement le mois le plus humide avec une précipitation de 286,6 mm (à l’exception du janvier 2003 avec une précipitation de 89,7 mm) et septembre le mois le plus sec avec 76,2 mm. La moyenne des précipitations mensuelles enregistrées durant cette période est de 164,8 mm.

Température- vent- évaporation

Mandena se trouve dans une zone à climat chaud et humide, et la température est plus fraîche quela normale. La moyenne des températures annuelles e st environ 23°C (données de QMM S.A, depuis 1979 jusqu’en 1998). Juillet est le mois le plus froid et où la température minimale peut descendre Jusqu’à 14°C, et janvier représente le mois le plus chaud avec un maximum de 32°C. La vitesse annuelle moyenne du vent se situe entre 18,6-23,8 Km/h, pour une valeur moyenne de 20,7 Km/h. De plus, le printemps (octobre novembre) semble être plus venteux par rapport au reste de l’année oùl’évaporation atteint sa valeur maximale sauf au moisde mai, où l’évaporation est la moins élevée(148 mm).

FORET LITTORALE

FLORE LITTORALE DE MANDENA

La structure de la forêt littorale de Mandena est de type tropical humide sur sols sableux. Ce type de forêt est tout à fait distinct des autres types de végétation de la région. Les pressions exercées par lapopulation au fil des ans ont cependant engendré la physionomie forestière actuelle.
La canopée est relativement ouverte. Par rapport à saphysionomie originale, le paysage forestier se présente aujourd’hui sous un profil considérablement fragmenté où la plupart des blocs résiduels sont isolés les uns des autres. Le niveau de dégradation des forêts résiduelles montre aussi qu’il n’y a plus de forêt intacte à Mandena. A l’intérieur de la zone de Mandena, on distingue :
– le milieu ouvert à Philippia,qui offre très peu de diversité floristique et constitue un milieu très sélectif indiquant une capacité de régénération en espèce pionnière. Cette formation est dominée par une espèce agressive Philippiasp. (Famille des Ericacées).
– la formation graminéenne appelée également pseudosteppes (Lowry et Faber-Langedoen, 1991) et qui se trouve surtout en périphérie. Les formations à graminées sont des formations herbacées (composées essentiellement d’Aristida similis, famille des Poacées). Elles remplacent les formations forestières après leur dégradation.
– la végétation sur sols sableux humides, qui pousse à proximité des ruisseaux et dans les dépressionsmarécageuses à fond sur sable blanc où l’eau s’accumuleen petite quantité selon les précipitations. On retrouve principalement la même espèce que dans la formation graminéenne. De plus, on note également la présence de quelques espèces comme l’espècecarnivore qui est fortement représentée (Nepenthes madagascariensis, famille des Nepenthacées); présence de Ravenalamadagascariensis (Famille des Strelitziacées) et d’une espèce très agressive et envahissante à croissance rapide dans les marécages (Melaleuca qunquenervia, famille des Myrtacées). Enfin, la forêt littorale proprement dite où les principales caractéristiques physiques (hauteur de la canopée, densité, diamètre, surface terrière, etc.) et biologiques (composition floristique et faunique, etc.) sont plus ou moins altérées. Ilen est de même pour la forêt marécageuse, rencontrée entre certains blocs forestiers assez rapprochés.

FAUNE LITTORALE DE MANDENA

Actuellement, la forêt littorale de Mandena renferme 97 espèces de vertébrés terrestres. Cette zone partage 34 espèces de Reptiles et 14 espèces d’Amphibiens, 18 espèces de Mammifères, 2 espèces de Rongeurs, 3 espèces d’Insectivores, 4 espèces de chauves-souris (méga ou microchiroptères (Ganzhorn et QMM S.A., 2001b). Les Carnivores sont représentés par deux familles dans la région (famille des Herpestidae et Viverridae) réparties en trois espèces. Tandis que les Primates présentent 6 espèces de lémuriens dont deux diurnes (Eulemur collaris et Hapalemur griseus meridionalis) et quatre nocturnes (Microcebus murinus, Microcebus rufus, Cheirogaleus medius et Avahi laniger). Lacommunauté aviaire de Mandena ressemble à celle des forêts humides avoisinantes (Goodman etal.,1997), indiquant 31 espèces d’oiseaux.

Piégeage

Deux sortes de pièges sont utilisées : tomahawk 13 x14x 41 cm m accroché sur l’arbre d’une hauteur de 5 à 6 mètres en moyenne, et Sherman 7,6 x 9,5 x 30,6 cm m posé entre 40cm à 1,5m de haut audessus dusol (Total : 29 Toma hawk et 44 Sherman sont utilisés ; appât : banane) ; et les deux sont toujours mis ensemble de 2 à 3 mètres à proximité des pistes.
Le tomahawk est une sorte de grille rectangulaire obstruée en avant et ouverte en arrière à l’aide d’un clapet (qui ne laisse passer que dans un sens). Ce dernier se referme facilement quand l’animal entre à l’intérieur et, le Sherman est une sorte de coffret en métal de forme rectangulaire, présentant les mêmes caractéristiques que le tomahawk.

Ouverture et vérification des pièges

L’ouverture de chaque piège a été faite régulièrement à partir de 05h00 de l’après-midi, et la vérification des pièges a été effectuée à partir du 04h00 du matin.

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Analyse de la variance Anova (à une dimension)

L’analyse de la variance propose que le traitement d’un facteur affecte au moins une des variables de l’échantillon de telle sorte que la moyenne des variables venant de cette population n’est pas semblable. Nous pouvons évaluer l’importance relative de ces facteurs agissant seuls ou encombinaison sur les variables que l’on étudie. Cette analyse a été effectuée sur l’observation des dortoirs de l’espèce Cheirogaleus medius.

Abondance relative des plantes utilisée comme alimentation par Cheirogaleus medius

Le transect topographique de Duvignaud. (1946) [18 1818 18] a été utilisé pour calculerl’abondance relative (Ar). C’est une méthode de relevé permettant  d’avoirune représentation globale de la variation de la végétation en fonction des facteurs écologiques. Cetteméthode est matérialisée à l’aide de placettes élémentaires contiguës longeant une ligne : « ligne de transect » définissant la direction et le sens selon lesquels se déroulent les collectes de données. Chaque placette élémentaire a une dimension de 5m x 5m délimitée par des piquets et des cordes. La longueur du transect est variable suivant l’aire minimale. Pour éviter toute erreur, la surface de relevé a été délimitée à 100m x 10m dans le site M15 de Mandena.
Ainsi, on en déduit l’abondance relative (Ar r) qui est le pourcentage d’individus d’une espèce par rapport au nombre total d’individus du relevé.

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

LES INDIVIDUS CAPTURES À MANDENA

Au total, 13 individus ont été capturés depuis septembre jusqu’en octobre au cours de l’année 2003. Parmi ces individus, il y a 8 individus mâles (n=8) et 5 individus femelles (n=5) : 5 mâles, 3 femelles en septembre ; et 3 mâles, 2 femelles en octobre. L’âge de l’animal a été estimé d’après les mesures de référence basées sur le poids de l’animal, établies parMüller en (1999) [5 [5[5 [51 11 1] ]] ] juste après la torpeur :

COMPARAISON DES MALES ET DES FEMELLES

Après chaque capture, des mesures ont été prises. La comparaison est faite entre les individus de sexe mâle et femelle (les résultats des mesures sont résumés dans l’annexe, tableau 1 ; Page.67). Les variables comparées par le test T sont (cf. fig.8-a,8-b,8-c,8-d,8-e,8-f,8-g ; Page.28-30) : poids, longueur du corps, circonférence de la queue, longueur et largeur de la tête, longueur et largeur de l’oreille, longueur du pied.
Nous remarquons particulièrement que dans la distribution de longueur de la queue des mâles et des femelles, il y a un individu qui a une valeur écartée par rapport aux autres valeurs. Il ne s’agit pas ici d’une erreur de mesure ou de transcription. Seulement cet individu [un mâle adulte : longueur.queue=55 mm (cf. annexe, t , t, t , tableau 1 ; Page.67) présente une queue écourtée. Dans la suitede cette comparaison, cette valeur n’est plus utilisée pour éviter l’erre ur de calcul dans la moyenne de l’échantillon étudié. Nous avons noté également que le testicule (glande génitale mâle) est oblong c’est-à-dire de forme allongée. Le volume du testicule est calculé en utilisant la formule 4/3 pi (0.5 L) (0.5 l )² où L = longueur et l=largeur du testicule (Wright, 1992) [3 [3 [3 [32 22 2]. ].]. ]. Les résultats sont résumés dans le tableau i tableau i tableau i- — -2 22 2 suivant les conditions d’homogénéité des variances (cf. annexe, tableau 2; Page.68). Pour chaque type de test, nous avons choisi comme seuil de probabilité α = 0,05 avec le nombre de degrés de liberté correspondant.

A PARTIR DU 06 :00 (p.m) JUSQU’À 00:00 p.mDE LA NUIT

Activité : par sexe

L’hypothèse nulle est vérifiée, les mâles et les femelles ne présentent pas de différence significative au niveau de leurs activités respectives : déplacement, alimentation, repos, toilettage (cf. tableau ii-2 ; Page.32). Chaque type d’activité se distribue régulièrement, les mâles aussi bien que les femelles passent la majeure partie de leur temps à se reposer, suivi de quelques déplacements (cf. fig. 9-a ; 9-b ;Page.36).
Mensuellement, les distributions de chaque type d’activité entre les deux sexes ne diffèrent pas significativement sauf au niveau du déplacement du mois de décembre. Au cours de ce dernier mois, les femelles se déplacent un peu plus que les mâles (cf. tableau ii-3 ; Page.33). Les mâles ainsi que les femelles se reposent la plupart du temps, réduisant ainsi brusquement leur fréquence d’alimentation et de toilettage (ces deux types d’activités sont très faibles chez les deux sexes). Les femelles sont très particulières dans leurs activités car elles ne sortentque très rarement, c’est la raison pour laquelle la comparaison entre les individus mâles et femelles n’est pas observable au mois de novembre (il n’y a seulement que des mâles qui ont été observés au cours decette période). Le mois d’octobre semble être non significatif pour les deux sexes.
Nous n’avons pas remarqué pendant la nuit d’autres types d’activité sociale comme les moyens d’intercommunication (signaux sonores, marquage par l’urine) faits par l’animal, ni de compétition entre chaque individu, aucune agression envers ses congénères. Cette espèce est attirée par les fleurs, grâce à son odorat très développé. Elle passe son temps à choisir les fleurs mais le nombre des fleurs léchées (précisément pour en tirer le nectar) est approximativement de trois à cinq fleurs par individu soit 2,30 % pour les mâles et seulement 1,70 % pour les femelles. Le temps de repos dépensé parl’animal au cours de ses activités est d’environ 4 fois son déplacement (exemple, environ 78,50 % de repos et 18,60 % de déplacement pour les femelle s), par contre les pourcentages du temps pour le toilettage et l’alimentation sont très réduits. Cheirogaleus medius ne fait que très rarement son toilettage (moins de 2% dans la totalité de ses activités). Les individus mâles se déplacent, se reposent, cherchent des fleurs et effectuent leur toilettage àune hauteur de 10m environ au-dessus du sol ; et les femelles environ de 6m au-dessus du sol. Par conséquent, il n’y a pas de chevauchement entre les deux sexes concernant leur activité respective.

DOMAINE VITAL

De plus, durant 34 jours à partir du 14 octobre jusqu’au 11 décembre 2003, nous avons fait le comptage et marquage de l’emplacement des dortoirs des cheirogales. Selon la méthode employée, nous utilisons la combinaison des coordonnées de chaquelieu de capture avec les endroits fréquentés par l’animal ainsi que les lieux de son dortoir. La surface du domaine vital pour les individus mâles est de 4,5864 ± 2,0095 hectares, elle est de 3,1456± 1,5207 hectares pour les femelles.

Table des matières
INTRODUCTION 
CHAPITRE I: CADRES ET METHODES
I-1. SITE D’ETUDE
1-1. Localisation
1-2.Sol.eau.climat
1-2-1. Sol l
1-2-2. Eau u
1-2-3. Précipitation
1-2-4.Température- vent- évaporation
I-2. FORET LITTORALE
2-1.Flore littorale de Mandena
2-2. Faune littorale de Mandena
I-3. ESPECE ETUDIEE
3-1.Position Systématique
3-2. Ethologie et aire de distribution
I-4.MATERIELS ET PROCEDURES
4-1.Capture
4-1-1. Piégeage e
4-1-2. Ouverture et vérification des pièges s
4-2.Travail au laboratoire
4-2-1. Transport de l’animal et anesthésie e
4-2-2. Description de la mesure e
4-2-3. Radio collier et transpondeur r
4-3.Observations et suivi nocturne
4-3-1. Méthode e
4-3-2. Suivi nocturne e
4-3-3. Heures d’observations s
4-4.Analyse statistique des données
4-4-1. Test T de Student pour échantillons non appariés s
4-4-2. Test Du Khi Deux pour les associations s
4-4-3. Analyse de la variance ANOVA (à une dimension)
4.4.4. Abondance relative des plantes utilisées comme alimentation par Cheirogaleus medius
CHAPITRE II: RESULTATS ET INTERPRETATIONS
II-1.LES INDIVIDUS CAPTURES À MANDENA
II-2.COMPARAISON DES MALES ET DES FEMELLES
2-1. Distribution des mesures entre les mâles et femelles s
II-3. LES TYPES D’ACTIVITES
3-1. A partir du 06 :00 p.m jusqu’à 00:00 p.m de la nuit
3-1-1. Activité : par sexe e
3-1-2. Activité générale e
II-4. LES ESPECES DE PLANTES UTILISEES COMME ALIMENTATION PAR Cheirogaleus medius
II-5. DORTOIR DES CHEIROGALES
II-6. DOMAINE VITAL de Cheirogaleus medius
CHAPITRE III
III-1. DISCUSSIONS
1-1. Différences morphologiques entre les maleset les femelles
1-2. Les types d’activités.
1-3. Les espèces de plantes utilisées comme nourriture
1-4. L’utilisation, la visite des dortoirs et la durée du séjour au dortoir
1-5. Le domaine vital de Cheirogaleus medius
III-2. CONCLUSIONS GENERALES
III-3. RECOMMANDATION GENERALE
III-4. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
III-5.ANNEXES
III-6.RÉSUMÉ

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