La riziculture est une des activités prédominantes des malgaches. Cependant, le rendement de la production rizicole à Madagascar reste encore assez faible. Pourtant, notre pays possède les potentiels nécessaires. Après aménagements et réhabilitation, nos périmètres pourront donner une meilleure production, pouvant conduire à l’autosuffisance alimentaire du pays, vers une potentialité d’exportation.
Pour le cas du périmètre d’Alasora, le vrai problème réside dans la non maitrise de l’eau, le maintien de la pratique des techniques traditionnelles, la mauvaise gestion et le manque d’entretien des infrastructures existantes. Le rendement rizicole n’y est que de 1,7T/ha. Or, la potentialité d’un périmètre en termes de production, est intimement liée à sa disponibilité en eau, qui peut être améliorée par l’aménagement des infrastructures d’irrigation (tel que le barrage et les ouvrages annexes). Ces productions pourraient entrainer une augmentation du revenu national, par la création d’emplois ou l’augmentation de salaires ; Elles apporteraient, dans ce sens, une plus-value de production, laquelle irait stimuler d’autres secteurs de productions. Ainsi, un processus de développement serait déclenché à partir d’une mise en valeur hydroagricole. La maîtrise de l’eau est alors un facteur clé pour le développement durable d’un pays en voie de développement, tel que le nôtre. Face à cette situation, le présent mémoire a pour objectifs de contribuer à l’augmentation de la production agricole, de permettre l’autosuffisance alimentaire de la région, d’améliorer la situation sociale et d’augmenter le revenu des exploitants.
SITUATION PHYSIQUE DE LA REGION
LOCALISATION
La Commune rurale d’Alasora fait partie du district d’Antananarivo Avaradrano, dans la Région d’ Analamanga. Elle se trouve à 7 km au sud d’Antananarivo ville, et à 2 km de la route nationale N° 58 B reliant le centre-ville à Ambohimanambola. Sa superficie s’étend environ sur 4 400 ha. Cette Commune Rurale compte vingt (20) Fokontany ; Sept (07) autres Communes lui sont limitrophes, à savoir :
– Les fokontany Est Mahazoarivo, Ankadindratombo et Sud Ambohipo appartenant à la Commune Urbaine d’Antananarivo Renivohitra, par le IIème arrondissement au NordOuest, et intégrés au district d’Antananarivo renivohitra,
– Les fokontany Ankazobe et Mandikanamana appartenant à la Commune rurale d’Ambohimangakely, dans le district d’Antananarivo Avaradrano au Nord,
– Les fokontany Mahitsy et Ambohimarina appartenant à la Commune rurale de Masindray et d’Ambohimanambola, dans le district d’Antananarivo Avaradrano à l’Est,
– Les fokontany Ambohitromby et Mendrikolovana de la Commune rurale d’Ambohijanaka et d’Ankaraobato au Sud, dans le district d’Antananarivo Atsimondrano.
– Le fokontany d’Ankadievo de la Commune rurale de Tanjombato à l’Ouest, intégré dans le district d’Antananarivo Atsimondrano.
Ses coordonnées géographiques indiquent :
– Latitude : 18°57’43,4’’S,
– Longitude : 47°35’50,5’’E.
Il est facile d’y accéder (chef-lieu communal, quelques Fokontany et, notamment, le site du barrage Andriambato à Antangirika) car :
– D’ une part, le chef-lieu de la Commune est relié à ses Fokontany et à ses Communes voisines par des pistes bitumées, soit en pavés, soit en terre battue, qui la desservent,
– D’ autre part, plusieurs coopératives de transport y opèrent pour la relier à ses Communes limitrophes et à Antananarivo ville.
HYDROGRAPHIE ET RESSOURCE EN EAU
La rivière Ikopa constitue le principal cours d’eau de la Commune rurale d’Alasora. Elle est régularisée par les trois barrages à vocation hydroélectrique de Mantasoa, de Tsiazompaniry et d’Antelomita, situés en amont de l’ouvrage de prise. Ikopa est formé par la réunion de deux rivières dénommées Varahina Sud et Varahina Nord. Varahina Sud prend sa source dans le massif d’Ambohimiringy, en bordure de la zone forestière de l’Est. Tandis que Varahina Nord prend la sienne dans le massif d’Ambohibe-Ambohitrinandriana, au Sud du lac Mantasoa. Après Ambohimanambola, Ikopa pénètre dans la plaine d’Antananarivo, et son cours est partiellement endigué sur une distance de 115 km jusqu’à Bevomanga. Il traverse donc la région Analamanga, pour devenir avec Sisaony, Mamba, et Andromba, un affluent du Betsiboka.
RELIEF
Trois formes de relief se succèdent dans la Commune rurale d’Alasora, à savoir:
● Une large étendue de plaine,
● Une succession de collines,
● Une chaîne de montagnes culminant à 1 417 m d’altitude. L’humidité et les précipitations augmentent dans les régions montagneuses. Plus abondantes en altitude, les précipitations sont moindres à mesure que la plaine se rapproche.
D’une manière générale, cette zone possède un relief plat sur la majeure partie de sa surface.
CARACTERISTIQUES PEDOLOGIQUES DU SOL
Les études pédologiques visent essentiellement à :
➤ Contribuer à dégager les potentialités rizicoles de la plaine,
➤ Esquisser les possibilités d’une double culture en fonction des caractéristiques des sols,
➤ Apprécier le potentiel des sols après drainage, et à définir les spéculations possibles dans le cadre d’une zone restructurée.
DESCRIPTION GENERALE
La géologie de la plaine est constituée d’une couche alluvionnaire et d’un substratum rocheux. La couche alluvionnaire est formée par des limons argileux d’une épaisseur de 1 à 3 m, et par des argilo sableuses épaisses de 17 à 20 m. Le substratum est une roche migmatique granitoïde, plus ou moins latéritique, composée de quartzites pratiquement inaltérables. Des gisements d’argiles sont exploités pour la briqueterie, presque présents dans tous les Fokontany de cette Commune. Du sable est tiré du fleuve de l’Ikopa, la plupart des habitants vivent de son exploitation. Le quartzite y existe dans certains Fokontany. L’entreprise UBP avait auparavant exploité le site de Mendrikolovana.
ANALYSE DES DONNEES PEDOLOGIQUES-REPARTITION DES DIFFERENTES CLASSES DE SOLS DANS LA ZONE
Il existe trois classes de sols dans la zone. Les données obtenues s’inscrivent dans le cadre de l’étude pédologique effectuée par l’I.R.A.M (Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de développement) : essais au champ avec les différentes catégories de sols rencontrés, et essais de diagnostic de carence en vase de végétations.
SOLS PEU EVOLUES D’APPORT, NON HYDROMORPHES
Ces sols sont peu présentés dans la zone et sont non cultivés. Ils apparaissent sous forme de quelques taches, en bordure de la digue de l’Ikopa, aux environs d’Ankadindratombo-Mahitsy. Ils ont pour origine le débordement du fleuve, ou les ruptures de la digue à la suite des fortes crues.
SOLS PEU EVOLUES D’APPORT, HYDROMORPHES
Ils occupent une superficie plus ou moins importante. Leur texture est limoneuse à limonoargilo-sableuse, et leur teneur en matière organique est faible (1 à 3%). Leur Ph (potentiel Hydrogène) est acide, et la présence de mica ou de sable fin y est presque toujours remarquée. Cependant, ils sont pauvres en Phosphore, en Calcium, en Magnésium et en Potassium. Malgré tout, ces sols offrent une assez bonne fertilité à la riziculture et aux autres cultures. En raison de leur perméabilité et de leur texture meuble, ils nécessitent un appoint d’irrigation en saison sèche.
SOLS HYDROMORPHES MINERAUX A GLEY OU PSEUDO GLEY
Ces sols d’alluvions, à texture limono-argileuse ou argileuse, occupent la plus grande partie de la surface des plaines d’Alasora, avec faible teneur en matières organiques (2% à 6%) et un pH acide. Ils reposent sur des sols organiques anciens, tourbeux, à texture spongieuse et à engorgement permanent. Leurs besoins en Azote sont élevés. Leur carence en Phosphore pourrait être corrigée par une fumure de redressement, la carence en Potassium par une fumure d’entretien, et un apport d’Azote à l’hectare est recommandé selon les variétés cultivées. En revanche, ces sols conviennent bien à la riziculture après correction de leur carence en Phosphore et en Potassium, et avec une bonne fertilisation azotée ; Ils posent peu de problèmes d’irrigation et de drainage.
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