ETUDE DE L’IRREGULARITE DE PRODUCTION CHEZ LE GIROFLIER
Caractérisation de l’irrégularité de production
Description des parcelles La caractérisation de l’irrégularité de production a été réalisée sur deux zones géographiques : Tamatave et Fénérive Est. Sur ces deux zones, les suivis ont été effectués sur des parcelles en milieu réel appartenant à des producteurs qui sont partenaires du CTHT Centre Technique Horticole de Tamatave. La parcelle de suivi à Tamatave est située dans le village d’Ambatoafo. Cette parcelle est composée d’une centaine de girofliers occupant un versant de tanety. Les girofliers de cette parcelle ont été plantés en 2000 avec l’appui technique du CTHT. Les girofliers sont en monoculture en haut de tanety mais vers le bas-fond, ils bénéficient d’une ambiance d’agroforêt (manguier, raphia, flamboyant). Ils ont été plantés en suivant un écartement régulier de 5 mètres environ. La parcelle de suivi à Fénérive-Est se trouve dans le village d’Ambatombary. Cette parcelle est une exploitation paysanne dont une partie est localisée sur un versant de colline et une autre partie est localisée en bas-fond. Les girofliers sont d’âges différents. En haut de tanety, les girofliers sont majoritaires avec quelques autres arbres (litchi). En bas de tanety, ils sont associés avec d’autres cultures annuelles : piment, maïs, concombre.
Description du dispositif
Le dispositif vise à étudier l’évolution de l’intensité de floraison à l’échelle de l’arbre au cours des années. A cet effet, trois facteurs ont été pris en compte. Premièrement, il y a le facteur situation 18 géographique, pour lequel deux zones géographiques ont été considérées : Tamatave et Fénérive. Deuxièmement, il y a le facteur ‘zone de plantation’ qui a deux modalités : haut de tanety et bas-fond. Ce facteur considère l’accès à l’eau des girofliers suivant leur position sur la tanety. Les arbres situés en bas de tanety sont proches de la zone humide du bas-fond, avec probablement un accès à la nappe phréatique, contrairement aux arbres situés sur la tanety. Troisièmement, il y a le facteur année : 2012 et 2013. Dans chaque zone de plantation, 30 arbres ont été sélectionnés de façon aléatoire, ce qui fait un total de 60 arbres par zone géographique. Pour ce suivi, un total de 120 arbres a donc été suivi sur les deux zones géographiques. Les girofliers suivis ont été identifiés et numérotés à la peinture lors de la première année de suivi. L’observation consistait à estimer, pour chaque arbre, le pourcentage d’axes terminaux comportant une inflorescence par rapport à la quantité totale des axes de l’arbre. Ce pourcentage est appelé par la suite ‘intensité de floraison’. Elle a été estimée au moment où l’ensemble des inflorescences étaient apparues : fin août pour 2012 et septembre pour 2013. L’intensité de floraison a été estimée de façon semi-quantitative en utilisant une échelle comportant 6 classes (Tableau 1).L’intensité de floraison de chaque arbre est estimée par l’une des 6 classes suivantes : classe 1 : pas de floraison ; classe 2 : moins de 10% des rameaux terminaux de l’arbre ont fleuri ; classe 3 : entre 10 et 25% des rameaux terminaux de l’arbre ont fleuri ; classe 4 : entre 25 et 50% des rameaux de l’arbre ont fleuri ; classe 5 : entre 50 et 80% des rameaux terminaux de l’arbre ont fleuri ; et classe 6 : plus de 80% des rameaux terminaux ont fleuri.
Traitement et analyse des données
L’analyse des données a été réalisée sur la distribution de l’intensité de floraison des arbres étudiés. Le test Exact de Fisher a été utilisé pour comparer les distributions en fonction des modalités des différents facteurs. Le test des proportions a été utilisé pour comparer les proportions pour une classe considérée entre les modalités d’un facteur, en particulier la classe 1 Des analyses sur les floraisons individuelles par arbre ont été réalisées pour compléter les résultats précédents qui sont relatifs à l’échelle de la parcelle. Ces analyses ont porté sur l’évolution du comportement florifère de chaque arbre sur les deux ans de suivi, en fonction de la zone de plantation (tanety vs bas-fonds) et de la zone géographique (Tamatave vs Fénérive-Est). Pour ces analyses, les arbres ont été catégorisés en fonction de l’évolution de leur comportement florifère sur les 2 ans de suivi. Quatre classes ont donc été définies en combinant les modalités NF pour « non florifère » (arbres de la classe 1) et FLO pour « florifère » (arbres des classes 2-6) (Tableau 2).qui représente les arbres qui n’ont pas fleuri, et qui est le complémentaire de la proportion des arbres qui ont fleuri (classes 2- 6). Comme les distributions ne sont pas gaussiennes, leur médiane a été déterminée. Chacune est représentative de l’intensité de floraison ‘moyenne’ dans la distribution.
Etude du développement et de la croissance des rameaux de girofliers
Stades phénologiques
Stades phénologiques végétatifs
Du bourgeon au repos jusqu’à la feuille mature, 9 stades phénologiques végétatifs ont été définis, nommés de A à I (Figure 10). La définition de ces stades a été basée sur la description des critères morphologiques suivants: – pour le bourgeon : son état (ouvert ou au repos) ; sa couleur et sa forme – pour la feuille : sa taille; la longueur du pétiole ; la forme, la couleur et la texture du limbe
Stades phénologiques reproducteurs
Pour ce qui est des stades phénologiques reproducteurs, 8 stades ont été définis, nommés de A’ à H’ (Figure 11). La description a été basée sur les critères morphologiques suivants : – pour le bourgeon : son état (ouvert ou au repos) ; sa couleur et sa forme – pour les entre-nœuds de l’inflorescence: leur apparition ; leur nombre et leur élongation – pour les boutons floraux : leur apparition ; la présence ou non de la tête (pétales) ; l’état des sépales (fermés ou ouverts) ; la couleur des boutons et des pétales – quand le bouton floral est passé au stade fleur : son ouverture ou non et la présence ou non d’étamines – quand la fleur est passée au stade d’antofle : fruit
1. INTRODUCTION |