Etude de l’Evènement pluviométrique Extrême
La mousson Ouest Africaine
Située dans la zone tropicale, le climat de l’Afrique de l’ouest est très influencé par la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT) qui est conditionné par le mouvement zénithal du soleil. Durant l’été boréal, l’Afrique de l’ouest est marquée par un important gradient Nord Sud de pression, d’humidité et de température entre le golf de Guinée et le Sahara. Le forçage radiatif solaire plus accentué au nord crée une dépression thermique sur le Sahara alors que les eaux océaniques du golf de Guinée sont marquées par un refroidissement. La zone d’ascendance thermique d’air sec au nord attire les vents du sud, humidifiés par l’océan. Ces flux du sud de direction sud-est traversent l’équateur géographique, prennent une composante sud-ouest sous l’influence de la force de Coriolis et pénètrent profondément en Afrique continentale en direction de la dépression saharienne. L’intrusion de ces vents humides du sud sur le continent constitue le flux de mousson, qui n’est qu’une réponse dynamique et hydrique de l’atmosphère au différentiel énergétique entre l’océan et le continent (Camara, 2006). Cependant l’installation de la mousson au nord du continent s’effectue de façon brutale (saut de mousson) du 5°N au 10°N au mois de Juin (Sultan et Janicot 2000 ; Le Barbé et al., 2002). Plusieurs auteurs se sont penchés sur les facteurs climatiques et environnementaux qui conditionnent la mousson ouest-africaine enfin de donner des réponses scientifiques plausibles susceptibles d’expliquer les raisons de la baisse de la pluviométrie dans cette région depuis les années 70. Ainsi Zheng et Eltahir (1998), ont montré que la dégradation des forêts et savanes en zone guinéenne avait des conséquences dramatiques sur la circulation de mousson par la réduction de l’humidité en surface et par conséquent de l’énergie statique humide dans les basses couches. Ces derniers ont été précédés par Charney et al. (1975) qui ont développé la théorie de la rétroaction positive en testant l’impact de la désertification saharienne sur le climat du Sahel. Cette théorie stipule que « la diminution de la couverture végétale résultant d’une diminution des précipitations et de la déforestation augmente l’albédo de surface et diminue le rayonnement absorbé par le sol et les flux de chaleurs sensible et latente vers la basse troposphère. Au dessus, la colonne d’air compense adiabatique ment la perte énergétique par subsidence, ce qui diminue la convection et donc les précipitations. Plus généralement, tout changement dans les conditions de surface continentale, en liaison, par exemple, avec l’humidité des sols ou la végétation, modifie localement le bilan radiatif net et les flux d’énergie ». Cependant ces théories ont été réfutées notamment par certains auteurs notamment Courel M.F, 1985 qui impute cette péjoration climatique dans le Sahel par des 17 anomalies des Température de Surface de Mer (SST) que de modifications ponctuelles de l’état des surfaces attribuées à l’homme. Les impacts de la baisse de la pluviométrie dans le Sahel sur les activités humaines reste néanmoins non négligeables et des recherches approfondies de différentes disciplines et à des échelles différentes pourront donner une ou des réponses à cette péjoration pluviométrique.
Les Alizés Maritimes
Les alizés maritimes issus de l’anticyclone des Açores de direction Nord à Nord-ouest dominent la circulation durant la saison sèche. Ces vents à caractères humides et frais voire froid en hiver sont marqués par une faible amplitude diurne. Ce sont des flux qui n’apportent pas de pluie mais sont responsables des upwellings le long des côtes sénégalaises et de l’aridité sur cette bande côtière (Ndiaye A., 1994). Ils deviennent des alizés maritimes continentalisés lorsque qu’ils pénètrent à l’intérieur du continent avec une baisse sensible de leur humidité et de leur fraîcheur. Leur vitesse est fonction de la puissance des noyaux anticycloniques mobiles qui accélèrent le flux d’alizé à chaque expulsion. Toutefois, la vitesse est plus rapide en hiver du fait de l’importance des échanges méridiens en cette période (Sagna. P, 1995).
L’harmattan
L’harmattan ou alizé continental saharien, c’est un flux purement continental de composante Nord-est observé durant l’hiver boréal. Il est originaire de la cellule libyenne et est marqué par des amplitudes thermiques très marquées avec une très grande capacité d’évaporation.
Les Flux en altitude
Durant l’été boréal, on constate la présence de deux Jets en Afrique de l’Ouest qui ont des influences importantes sur la situation pluviométrique en cette période.
Le Jet d’Est Tropical Africain (TEJ)
Le TEJ s’installe entre les plateaux Tibétains et les côtes ouest africaines en été boréal à une altitude comprise entre 200 et 100hPa. Son intensité maximale est évaluée à près de 20m/s en juillet à l’entrée sur le continent africain, une intensité qui s’amenuise au fur et à mesure qu’il se déplace vers l’ouest. Son origine est liée à l’établissement de la mousson indienne notamment au contraste thermique existant en été entre les hauts plateaux du Tibet et les régions océaniques chaudes dans le sud-est.
Le Jet Tropical Africain (AEJ)
C’est un jet d’échelle régionale observé pendant l’été boréal en moyenne troposphère entre 500 et 700 hPa dont le maximum de vitesse est situé vers 15°N. Il s’étend en moyenne du lac Tchad au Cap Vert avec des intensités maximales de l’ordre de 15m/s et résulte du fort gradient thermique existant dans les basses couches entre le Sahara et Golf de Guinée mais aussi du renversement de ce gradient méridien en altitude (Camara, 2006).
Les ondes d’Est Africaines
Ce sont des ondulations du champ de vent donc des perturbations d’échelles synoptiques observées sur l’Afrique centrale et occidentale se déplaçant d’est en ouest dans la moyenne troposphère entre juin octobre. Elles modulent la pluie quotidienne sur l’Afrique de l’ouest en facilitant l’organisation des systèmes convectifs de méso-échelles (Reed et al, 1979). Actuellement deux types d’ondes sont connus, il s’agit des ondes de 6-9 jours et des ondes 3- 5 jours.
1. Introduction |