Etude de l’écologie et de l’éthologie du troupeau d’Oryx algazelle

Etude de l’écologie et de l’éthologie du troupeau d’Oryx algazelle

Distribution géographique de l’Oryx algazelle en Afrique

 Oryx algazelle ou Oryx dammah était présent autrefois en Afrique du nord saharienne et subsaharienne, entre l’Atlantique et le Nil (Beudels-Jamar et al, 2006). La zone saharienne susmentionnée couvre les pays du nord, notamment l’Egypte, la Lybie, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie ; tandis que la zone sub-saharienne couvre le Mali, le Niger, le Sénégal, le Burkina-Faso, le Nigéria, le Tchad et le Soudan (Morrow, 1997). L’aire de répartition de l’Oryx algazelle n’a toutefois jamais été occupée uniformément ; la distribution et l’étendue des aires de présence effective de l’espèce ayant toujours été conditionnées par la localisation de zones subdésertiques auxquelles l’Oryx est adapté. Depuis l’antiquité, une régression continue de cette aire de répartition a été observée. L’aire sub-saharienne septentrionale a cessé de retenir des populations permanentes à une date inconnue (période antérieure au XIXe siècle, ou période située dans la deuxième décade du XXe siècle : Loggers et al, 1992). Actuellement, l’Oryx est éteint à l’état sauvage dans toutes les anciennes zones de répartition. Des troupeaux vivent en semi-captivité dans les aires d’habitat naturel comme en Tunisie, au Maroc et au Sénégal (Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul et la Réserve de Faune du Ferlo du Nord).

Statut de conservation et causes de l’extinction de l’Oryx algazelle 

Statut de conservation

 Sur la base des évaluations publiées par l’UICN en 2013, l’Oryx algazelle est une espèce éteinte à l’état sauvage. Les derniers animaux furent observés au Niger entre 1975 et 1985 (Poilecot, 2009). L’Oryx est une espèce classée à l’Annexe I de la convention de CITES et à l’Annexe I, Résolution 3.2 de la convention de CMS. Il est aussi répertorié à la classe B de la convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (Gilbert et Woodfine, 2005). Ainsi l’Oryx algazelle est totalement protégé et son commerce est strictement prohibé. Causes de l’extinction En Tunisie, l’extinction de l’Oryx algazelle s’est déroulée sous l’effet de plusieurs facteurs, agissant simultanément ou non : la dégradation et la régression des habitats, la pratique de chasse non contrôlée, les pressions des guerres, les années de sécheresses, la compétition associée à l’extension du cheptel domestique (Gilbert et Woodfine, 2005) et la chasse motorisée (Morrow, 1997). 4 Au Sénégal (Jebali, 2008), la chasse et la sècheresse répétées lors de la période allant de 1970 à 1980 sont les principales causes de la disparition de la faune Sahélo-Saharienne, plus particulièrement des Antilopes Sahélo-Sahariennes (ASS). 

Programme de réintroduction de l’Oryx algazelle 

Face à ces menaces, les nouvelles politiques de conservation tendent depuis des décennies vers des projets de renforcements sauvages, résiduelles ou d’élevages en captivité ou semicaptivité des spécimens en vue de les réintroduire dans leurs aires de répartitions originelles (Ndao, 2014). C’est dans ce contexte que l’Etat du Sénégal a, depuis le début des années 80, initié une politique de réintroduction des ASS disparues (Ndiaye, 2014) dans des écosystèmes de la zone nord du pays. Ainsi, la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul (RSFG) a été créée en 1983 pour servir de centre d’élevage des ASS réintroduites. Cette réintroduction a pu se réaliser grâce à une coopération entre le Sénégal et d’autres pays partenaires comme l’Espagne, l’Israël et la France (Mbodji, 2002). Dans la réserve de Gueumbeul la réintroduction des ASS a commencé en 1984, avec la réception d’un troupeau de sept (07) Gazelles dama (Nanger dama) dont cinq femelles et deux males, offert par le Royaume d’Espagne. Par la suite, les Oryx algazelles (Oryx dammah) ont été réintroduits en 1999 (PG RSFG, 2010). Pour ce programme de réintroduction des ASS au niveau des réserves de faune de Gueumbeul et du Ferlo Nord, la stratégie s’est déroulée en quatre phases : – une première phase qui consiste à la sélection et au transfert des individus des institutions zoologiques européennes vers la RSFG ; – une seconde phase, à Gueumbeul, qui a comme objectif d’assurer la reproduction contrôlée des animaux. Cette phase tient compte de certains paramètres génétiques et démographiques en vue de garantir la viabilité à long terme des populations élevées en captivité ; – une troisième phase qui consiste à la réintroduction en semi-captivité des individus dans l’enclos de Katané, à l’intérieur de la Réserve de Faune du Ferlo Nord (RFFN). Il s’agit de sujets qui sont sélectionnés dans le cheptel à Gueumbeul ; – la dernière phase, sera consacrée au lâcher des individus en liberté totale dans la Réserve de Biosphère du Ferlo. 

 Adaptations de l’Oryx algazelle

 L’Oryx algazelle est une espèce typique des steppes pré-désertiques et des plaines herbeuses qui bordent les zones désertiques. Il se déplace en fonction du renouvellement des pâturages. Sur le plan morphologique, Beudels-Jamar et al (2006), montre que la robe de couleur pâle reflète les rayons du soleil, tandis que les portions noires confèrent une protection contre les 5 coups de soleil. Ces caractéristiques, en conjonction avec des onglons bien développés qui permettent à l’Oryx de se déplacer aisément sur le sable, sont des formes d’adaptations à l’environnement aride où vit l’animal (Gilbert et Woodfine, 2005).

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Ecologie de l’Oryx algazelle

Habitat naturel 

Selon Beudels-Jamar et al (2006), Oryx dammah vit dans les zones subdésertiques, les plaines herbeuses bordant les zones désertiques. Il est classé dans World Conservation Union (2013) parmi les espèces vivant au niveau des dépressions boisées inter-dunaires avec une faible pénétration dans les zones désertiques hyperarides et les brousses sahéliennes. L’Afrique sahélienne, les steppes sub-sahariennes constituent les habitats les plus importants de l’Oryx algazelle (Morrow, 1997). 

Domaine vital 

Oryx dammah est un ongulé grégaire, il vit en troupeaux qui se déplacent en fonction de la disponibilité des ressources alimentaires et en eau (Poilecot, 2009). L’ombre, comme l’humidité, sont des éléments essentiels de l’habitat de l’Oryx pendant la saison chaude. Son domaine vital couvre les régions boisées et les boisements assez denses, la steppe sahélienne d’Ouadis et les dépressions inter dunaires fortement boisées (Beudels-Jamar et al, 2006). Le nomadisme s’est accru récemment sous l’effet de la persécution et de la dégradation des habitats (Beudels-Jamar et al, 2006). 

 Alimentation 

Oryx dammah est un paisseur dont le régime alimentaire varie dans la nature et en semicaptivité. Dans la nature et en saison humide, l’Oryx algazelle se nourrit d’une variété de graminées. Parmi ces graminées, il y a : Cenchrus biflorus, Panicum turgidum, Aristida siberiana, A. mutabilis, Stipagrostis uniplumis, Centropodia forskalii et Echinochloa colona. Il se nourrit également de Cyperaceae comme par exemple ; Cyperus conglomeratus. Les plantes herbacées, comme par exemple Tephrosia nubica et Tribulus ochroleucus, rentrent dans le régime alimentaire, quand celles-ci sont disponibles (Poilécot, 2009). Pendant la saison sèche et froide, Oryx dammah consomme des herbacées, en particulier .Boerhavia repens et .Tephrosia uniflora. Il devient exceptionnellement brouteur (Gilbert et Woodfine, 2005). Il mange les feuilles de Cornulaca monacantha, les gousses des Acacia ehrenbergiana, Acacia tortilis, les fruits de Ziziphus mauritiana, Maerua crassifolia et de Citrullus colocynthis qui lui procure l’eau nécessaire. 6 En semi-captivité l’Oryx dammah se nourrit principalement de graminées, de légumineuses mais aussi de feuilles d’arbustes (Sonko, 2003). L’apport alimentaire est essentiellement constitué de fanes d’arachide, de granulés et des pierres salines à lécher. 

Pathologie 

L’Oryx algazelle (Oryx dammah) est une antilope très résistante des zones subarides. En milieu naturel, les principales maladies qui affectent cette antilope (Sonko, 2003) sont les diarrhées (liées aux parasitoses intestinales), les infections bactériennes, les attaques de la peau par les tiques, les blessures infectées issues des combats et les bronchites qui se manifestent par des toux et les difficultés respiratoires. En semi-captivité, les maladies les plus observées chez les Oryx dammah sont les diarrhées, surtout en début de saison des pluies (avec les nouvelles repousses des graminées) et les attaques de la peau par les tiques (Sonko, 2003). D’autres pathologies comme les pertes de poids et les maladies abortives comme la FVR sont notées dans la réserve. 

Ethologie de l’Oryx algazelle 

 Structure sociale Oryx dammah vit habituellement en troupeaux, il s’agit d’une harde composée d’un mâle dominant, de femelles et de jeunes, (Mbodji, 2002). A l’exception des vieux males, l’Oryx ne se rencontre que rarement isolé (Sonko, 2013). 

Mode de vie

 Au cours de la journée, les Oryx s’activent à l’alimentation. Le matin, ils paissent les graminées et s’abritent à l’ombre des arbres ou des buissons (Gilbert et Woodfine, 2005), ou dans des cuvettes qu’ils creusent au sol (Gilbert et Woodfine, 2005) aux heures chaudes de la journée. Le soir, lorsque la lune est pleine, ils se contentent des gousses d’Acacia et du supplément alimentaire de la RSFG (Mbodji, 2002). 

Table des matières

SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
Introduction
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I.1. Distribution géographique de l’Oryx algazelle en Afrique
I.2. Statut de conservation et causes de l’extinction de l’Oryx algazelle
I.3. Programme de réintroduction de l’Oryx algazelle
I.4. Adaptations de l’Oryx algazelle
I.5. Ecologie de l’Oryx algazelle
I.5.1. Habitat naturel
I.5.2. Domaine vital
I.5.3. Alimentation
I.5.4. Pathologie
I.6. Ethologie de l’Oryx algazelle
I.6.1. Structure sociale
I.6.2. Mode de vie
Chapitre II : Matériel et Méthodes
II.1. Présentation de la RSFG
II.1.1. Historique
II.1.2. Situation géographique
II.1.3. Caractéristiques écologiques
II.1.4. Aspects socio-économiques
II.1.5. Milieu abiotique
II.1.5.1. Climat
II.1.5.2. Relief
II.1.5.3. Sol
II.1.5.4. Hydrologie
II.1.6. Milieu biotique
II.1.6.1. Flore
II.1.6.2. Faune
II.1.6.2.1. Faune autochtone
II.1.6.2.2. Faune réintroduite
II.2. Matériel biologique
II.3. Matériel d’observation
II.4. Méthodologie
II.4.1. Protocole d’Entretiens
II.4.2. Revue de la bibliographie
II.4.3. Collecte de données
II.4.3.1. Décompte des Oryx et description de leur habitat
II.4.3.2. Echantillonnage séquentiel ou budget-temps
II.4.3.3. Localisation
II.4.4. Traitement de données
Chapitre III : Résultats et discussion
III.1. Résultats
III.1.1. Ecologie de l’Oryx algazelle
III.1.1.1. Effectif du troupeau
III.1.1.2. Habitat et distribution
III.1.1.3. Domaine vital
III.1.1.4. Régime alimentaire (en saison sèche)
III.1.1.5. Pathologie
III.1.2. Ethologie de l’Oryx algazelle
III.1.2.1. Organisation sociale
III.1.2.2. Activités des Oryx algazelles
III.2. Discussion
Conclusion
Perspectives et recommandations
Références bibliographiques
ANNEXE .

 

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